Cet article est proposé par le nouveau Magazine "Liberalis"...
Avec ce nouveau numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner », « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.
(Découvrir / Joaillerie) La Maison de joaillerie Copin réveille avec panache une belle endormie !
Interview par Kyra Brenzinger
Quelle a été votre motivation pour relancer ce nom de la joaillerie du 19ème siècle ?
Alexandre Benamu : Avant de me lancer dans cette belle aventure, j’ai travaillé dans la finance et tout particulièrement dans le conseil pour les fusions-acquisitions. J’avais donc une maîtrise dans le domaine des rachats de grandes sociétés, mais beaucoup moins du secteur de la joaillerie. Le hasard a voulu qu’Adrien, un ami d’école avait cette marque familiale depuis 4 générations et que sa mère Anne Copin souhaitait partir à la retraite. Nous avons démarré le projet ensemble, mais finalement, j’ai continué ce projet tout seul. Ce qui me motivait, c’est qu’il y avait tout à faire en insufflant une vraie stratégie de marketing et de communication.
- Alexandre Benamu, président de Maison Copin joaillerie
Cette maison était-elle jusqu’à là assez confidentielle ?
Alexandre Benamu : A l’origine en 1870, Copin était à la fois un fournisseur-atelier pour les grandes maisons de la Place Vendôme, tout en créant des pièces sur-mesure pour une clientèle particulière. La maison était très discrète présentant ses créations « en chambre » (à l’étage) en étant le joaillier de nombreuses familles françaises. Elle a connu ses heures de gloire avec Michel Copin, dans les années 70, comme peut en témoigner Sophie Joly, notre directrice commerciale qui, depuis 20 ans, est notre mémoire précieuse de l’entreprise !
Quelles ont été les challenges pour vous ?
Alexandre Benamu : J’ai analysé le marché actuel de la joaillerie et en face des grandes marques ou des joailliers qui se lancent dans le digital, on pouvait vraiment apporter quelque chose de nouveau en termes d’image. Dans le positionnement, je souhaitais me rapprocher plus d’une maison de mode avec une vraie définition de style, plus design comme peut le refléter notre campagne de communication avec cette femme allongée sur une bague XXL. La marque Copin propose au-delà du bijou, un style de vie.
- Bague 82, or bicolore
Quels ont été les choix créatifs ?
Alexandre Benamu : Auparavant, la maison faisait uniquement du sur-mesure. Pour apporter une identité forte, j’ai fait le choix de créer une collection en collaboration avec une jeune designer Sajina. Nous nous sommes inspirés de 3 pièces d’archives que nous avons remodernisées : la bague 1982 constituée de godrons, la Daisy qui est inspirée de la bague marguerite, mais que nous avons revisitée en créant une couronne de fleurs très joyeuse avec des couleurs et pour finir, le modèle Rifli de 1972, avec un anneau toujours très actuel qu’on a décliné en 3 ors ou en pavé diamants.
Avez-vous également lancé de nouvelles collections ?
Alexandre Benamu : En effet, la bague New 82, qui illustre notre campagne de communication, s’inspire de la bague 1982, mais avec des profils biseautés et pavés de pierres lumineuses comme le vert en tsavorites ou d’autres couleurs sur demande. La bague Dune est aussi une création de Sajina qui a voulu revisiter la chevalière en créant une ouverture sur 2 pierres de chaque côté avec de belles aigues-marines ou des héliodores. Il faut dire que nous avons des fournisseurs très réputés qui nous réservent de merveilleuses pierres.
- Bague Dune, aigues-marines et diamants sur or blanc
La fabrication est-elle made in France ?
Alexandre Benamu : Bien entendu, nous portons un très grand soin à la fabrication en collaborant avec des ateliers qui travaillent depuis 30-40 ans exclusivement avec nous et les grandes marques de la place Vendôme. C’est une grande chance d’avoir ce savoir-faire de la haute joaillerie française. D’ailleurs, nous avons fait le choix d’utiliser de l’or recyclé pour avoir moins d’impact sur l’environnement.
Vous venez de gagner un Prix à l’appel à projet du ministère de la Culture. Pouvez-vous nous en parler ?
Alexandre Benamu : C’est à l’occasion du salon Precious Room que nous avons fait la connaissance des organisateurs de ce prix au sein du ministère de la Culture. Il s’agit de mettre en avant 4 secteurs : la joaillerie, les accessoires, la maroquinerie et l’art de la table. Le made in France rentre dans les critères et grâce à cette bourse, nous allons pouvoir réaliser un film présentant le savoir-faire joaillier avec ses différents métiers de fonte, sertissage, polissage… Une découverte passionnante des coulisses de la joaillerie.
- Alliance festonnée sur 5 rangs, diamants, spinelles et tsavorites
Continuez-vous à proposer des bijoux sur-mesure ?
Alexandre Benamu : C’était le cœur de métier de la maison Copin et nous avons la chance d’avoir des familles clientes, depuis plusieurs générations. Nous souhaitons donc permettre de réaliser toujours des pièces sur-mesure ou adapter des créations actuelles. Nous avons dans notre showroom, dans le quartier du Palais Royal (ancien quartier des joailliers avant la place Vendôme) toutes les pièces d’archives que ce soit les gouachés (les dessins) que les moules. Nous avons la chance d’avoir une belle histoire reflétant la diversité créative de la joaillerie française. Il faut savoir la valoriser en l’amenant dans notre nouvelle ère !
- Boucles d’oreilles New 82 sur or jaune
Informations : Maison COPIN joaillerie, 161, rue Saint-Honoré, Paris 1er
Tél.+33 (0)1 42 60 87 09
https://copin.fr
Photo en logo : Bague Daisy, sertie de diamants et tsavorites sur or