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Sujet : Avocat: quitter Paris pour la province?

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de ozymandias   le Mer 30 Mar 2005 17:56

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céline a écrit :Quelle discussion passionnée !

Je me référait en fait à ma propre expérience...je souhaite me spécialiser en conseil en droit des sociétés, et dans mon barreau (Strasbourg), pour être pris dans un des gros cabinets dont parlait Cleyo, il FAUT un DJCE sinon vous n'êtes RIEN.
Moi, je n'ai "que" un DESS en droit des affaires.
De plus j'ai fait des stages bien plus intéressants à Paris. Après ce n'est que mon expérience personnelle.

Je vous trouve bien anti parisiens ! on dirait que vous en faites 1 question de principe ?? :wink:


A strasbourg, ils demandent le djce parceque c'est la formation en droit des affaires de qualité qui est proposé là bas (magistère djce franco-allemand), aprés cela reste beaucoup moins exigeant que dans les cabinets parisiens où ils souhaitent trés souvent des doubles formations (esc/llm) et pas de seconde zone ( hec, essec, escp, iep paris, et en llm: ivy league de preference).
Je pense qu'il ya davantage de népotisme en province. A paris, les cabinets sont plus ouverts car une part non négligeable ont fait leurs études en province.

Pour revenir au sujet, si on veut travailler dans le droit des affaires c'est être objectif que de dire que paris (+ les hauts de seine) est la place à privilégier en france (lyon à la limite) . Ce n'est pas un hasard si les plus gros cabinets internationaux y sont installés.

Par contre, si on ne cherche pas forcément des opérations d'envergures internationales ( cad m&a, financement de projet, droit boursier, arbitrage etc...), on peut trouver une meilleure qualité de vie en province et se faire éventuellment un nom et une clientèle plus rapidement (si on est introduit). Il y a des cabinets réputés en province raflent l'ensemble des affaires.

En dehors du droit des affaires (ex: avocat généraliste), c'est presque conseillé d'éviter le barreau de paris qui est surchargé.

   

de céline   le Jeu 31 Mar 2005 8:39

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Ozymandias, je suis entièrement d'accord avec vous, sur tous les points...
Enfin quelqu'un de mon avis, je commencais à me poser des questions !

Et vous avez raison concernant Strasbourg, ils demandent le DJCE car c'est la valeur sûre ici, mais ne voient pas plus loin, et c'est très préjudiciable pour les nombreux étudiants n'ayant pas eu la possibilité de le faire (ou l'envie, d'ailleurs...).

Concernant les cabinets parisiens, si beuacoup exigent le mouton à 5 pattes, ils ne le trouvent pas toujours, et recrutent souvent des personnes "normales"...enfin, je dis ca pour me rassurer !! :wink:

   

de ozymandias   le Jeu 31 Mar 2005 10:34

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Cela fait toujours plaisir :D
Effectivement, les cabinets parisiens ne trouvent pas toujours le "mouton à 5 pattes" comme ils le laissent pourtant entrevoir dans leurs interviews. Souvent les avocats associés d'un certain âge ne remplissent pas l'ensemble des critères actuels de recrutement. Tout au moins ils cherchent le "mouton à 4 pattes" (déjà pas mal: troisième cycle, capa, bons stages, bonne connaissance de l'anglais juridique).

Ceci dit, il est toujours intéressant d'aller sur le site de cabinets dits prestigieux et de voir le cursus des avocats. Certains cabinets ont vraiment dans leurs équipes quasiment que des doubles formations. Les cabintes anglo-saxons adorent les llm, cela permet de maintenir une culture common law au sein du cabinet et de rassurer une partie de leurs clients (qui sont pourtant souvent français...). C'est un phénomène moins fort en province mais il existe (surtout esc et iep) sans pour autant constituer une exigence.

   

de Laure75   le Mer 22 Fév 2006 16:22

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Bonjour à tous,

Je vois que les avis sont trés partagés.

Pour ma part, je suis native de la région parisienne mais j'ai toujours exercé en province.

Constat: rien ne vaut le barreau de PARIS pour mieux vivre économiquement parlant j'entends.

En province, s'il est vrai que le logement est plus accessible, les rétocessions d'honoraires sont DERISOIRES et il ne faut pas croire que l'on développe sa clientèle puisque les dits gros cabinets de provinces trustent absolument tout le contentieux.

Résultat: en province, un collaborateur est réduit à rester collaborateur des années durant avec une rétro minable alors mieux vaut être à PARIS et savoir se vendre lors d'un recrutement en cabinet et s'assurer une rétrocession convenable.

Il ne faut pas croire non plus que la vie d'avocat en province est moins stressante, les horaires imposés sont les mêmes qu'à PARIS. Bon nombre de confrères arrivent à leurs cabinets vers 7H30 le matin et en repartent vers 20H et il leur arrive de travailler les we.

J'envisage pour ma part, de quitter la province pour postuler à PARIS.

   

de icikaro   le Mer 22 Fév 2006 16:33

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pour ajouter un témoignage : je suis dans un barreau dit "périphérique". résultat : rétrocession pas si éloignée que ça des parisiens et horaires et rythme de vie plus convenable.

   

de JYJY   le Jeu 23 Fév 2006 15:26

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Mon expérience de la province est très positif. Je suis né à Paris, j'ai toujours vécu à Paris, j'ai étudié à La Sorbonne jusqu'au doctorat. Pour moi, la province commençait Porte d'Orléans. Et bien vous le croirez ou pas, mais je ne serai plus capable d'aller exercer à Paris. Paris, c'est le week-end avec ma femme pour le shooping. De temps en temps si j'ai un dossier sur Paris.
Chaque expérience est différente. Mais on retrouve des constantes dans l'exercice en province. Une moindre spécialisation, et une activité majoritairement généraliste. Seuls les plus gros barreaux ont des spécialistes qui n'exercent que dans cette spécialité à temps plein. Ce qui ne signifie pas que l'on ne puisse pas avoir d'acitvité dominante, représentant, 30, 40, 50 % de votre activité totale. Il faut aimer les dossiers variés.
On peut faire du droit des affaires. On en fait autant qu'à Paris. Mais les dossiers sont différents. Plus généraux, souvent moins techniques. Mais c'est surtout l'enjeux qui est en général moins important. A part le contentieux ou le conseil boursier, on fait la même chose en province, à échelle parfois plus réduite. Mais il faut reconnaître qu'à Paris, les avocats qui font de la fusac sur des sociétés du CAC, ça reste limité en nombre...
Pour la clientèle, il faut être très honnête. Il est très largement plus facile de développer une clientèle personnelle. La densité moyenne des avocats en France est de l'ordre de 65 à 70 avocats pour 100.000 habitants. Dans certaines régions, ça tombe à 15 ou 20. A paris, on approche les 900 avocats pour 100.000 habitants...Revres de la médaille : si il y a peu d'avocats dans un barreau, c'est que l'activité économique y est plus faible, moins rentable, et le climat peu engageant. Je me suis constitué en peu de temps (un à deux ans) une clientèle assez importante, mais elle a des moyens économiques limités, y compris pour les entreprises. Quant au temps de travail, je travail un peu moins qu'à Paris (9h/19h), et j'ai décidé de ne plus travailler le WE.
Voilà pour le témoignage d'un avocat de province heureux d'y avoir émmigré, et content d'y rester.

   

de Herminejov   le Ven 24 Fév 2006 19:12

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Spassfr a écrit :Merci pour ces réponses, je ne suis pas du tout spécialisé en droit des affaires mais en droit de l'urbanisme et construction, et plus largement en droit public.
A priori être généraliste ne me gêne pas à condition d'avoir un train de vie correcte et des affaires qui m'intéressent :) Il y a plus de 15000 avocats en région parisienne ce qui m'incite à "m'exiler" vers l'ouest... Donc si vous avez d'autres précisions ou d'autres commentaires sur le sujet ils seront tous bienvenus!
Merci.


Ca marche pas mal en ce moment l'urba, la construction et le droit public en province. Si vous êtes mobile, c'est une réelle chance car vous ne souffrirez pas de la concurrence des parisiens (comme moi), qui cherchent uniquement sur Paris.

Je vous conseille d'aller faire un tour sur les sites:
- du barreau de Lyon,
- du conseil national des barreaux.

Vous verrez plusieurs offres récentes en droit public en province: Nantes, Montpelier, Toulouse, Lyon.

Attention, en revanche, les salaires sont bcp plus bas: une avocate publiciste à Montpelier m'a proposé 1800 € bruts (BNC) l'année dernière. :cry: Il est en revanche bcp plus facile de devenir associé.

Herminejov

   

de cisco   le Ven 24 Fév 2006 19:51

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Bonjour,

Je souhaite citer l'exemple d'un ami avocat généraliste qui a eu le courage de "s'expatrier" dans un tout un petit barreau de Province, qui a eu la chance de plaider en assises très rapidement, qui bénéficie d'une clientèle diverse: agro-alimentaire, institutionnels, particuliers.. avec un CA très élévé et qui n'a rien à envier des sociétés d'avocats parisiennes. ( il a son propre avion pour se déplacer .. :wink: )

   Débuter en province...

de susanou   le Mar 28 Fév 2006 20:00

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Je trouve la discussion très intéressante, car précisement avec des amis de promo, on en parlait récemment.

En tout cas, un membre UJA m'a conseillé il y a à peine deux semaines, de chercher très large, càd de penser à partir en province.
Car pour un tout jeune avocat, il serait plus facile de débuter (cela veut dire trouver une première collaboration), en dehors de Paris...

Le marché en IDF (paris + 92 notamment) serait saturé, et il faudrait plus de 6 mois (et encore 6 mois dans les meilleurs délais) pour trouver une collaboration lorsuq'on n'a pas de double formation (école de commerce/sciences po) et/ou un LLM.

Donc, commencer en province et revenir ensuite sur Paris, avec quelques années d'expérience, serait un bonne solution....
:lol:

   

de olivier9275   le Lun 17 Sep 2007 13:01

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Je suis avocat dans un big 4 en région parisienne, et spécialisé en fiscalité.

Je voudrais citer le cas de trois de mes petits camarades, qui ont fait le choix de quitter le cabinet pour la province au cours des 2 ou 3 dernières années.

Le gros plus de leur expérience parisienne est la rémunération. Après quelques années passées à Paris, ils ont pu négocier en province une rémunération très largement supérieure à celle qui est généralement offerte aux avocats ayant débuté en province. Entre 15 k€ et 30 k€ de différence dans leurs cas, en fonction du niveau d'expérience au moment de leur départ.

L'expérience parisienne peut donc être un gros plus. Ca peut donc être très intéressant de commencer à Paris, pendant 3/4 ans, avant d'envisager un départ en province.

 
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