LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,

Exerçant depuis un peu plus de trois ans comme avocate, collaboratrice libérale dans un petit cabinet généraliste de la grande couronne, et cette expérience m'ayant appris que la profession d'avocat libéral ne me convient définitivement pas, j'envisage de me réorienter vers un poste de juriste en entreprise.

Mon expérience d'avocat a été exclusivement contentieuse, et essentiellement dans les domaines du droit de la famille, droit des étrangers, droit pénal et droit du travail (relations individuelles).

Or, les postes de Juriste dans ces domaines du droit ne sont pas légion, si l'on excepte les postes de juristes en droit du travail, qui sont toutefois souvent recherchés pour leur connaissance des relations collectives de travail.

On recrute plutôt des gens spécialisés en droit des affaires ou droit des contrats, avec plusieurs années d'expérience dans ces secteurs d'activité.

De plus, mon niveau d'anglais est faible.

Ainsi, quand je lis les annonces d'emploi, j'ai l'impression de cumuler les handicaps.

Je ne sais comment orienter mes recherches.

Sur quels sites aller, étant donné que j'ai l'impression de ne pas du tout correspondre aux profils recherchés sur, par exemple, les sites du village de la justice ou de l'apec ?

Quels types de structures pourraient être intéressées par mon profil ?

D'autre part, je m'interroge sur l'intitulé qu'il convient de donner à mon CV, étant toujours avocat mais recherchant un poste de juriste ?

Merci d'avance pour les conseils que vous pourrez m'apporter.

Anthonya.

bon, déjà vous avez de l'expérience, c'est déjà un point positif et non négligeable. Vous n'avez pas que des handicaps. Puis en plus, vous avez la capa, ce qui est parfois demandé.

Maintenant, la question qu'il faut vous poser... que voulez vous faire en tant que juriste. C'est assez vaste.

Si c'est du contentieux, il y a par exemple, les banques, assurances, organisme de recouvrement qui seront intérésssé...

On peut aussi y voir les domaines de l'immobiler, travaux public.


Alors pour chercher, il y a bien sûr ces sites mais aussi l'anpe, cadre emploi, monster et j'en passe.

l'interim aussi peut-être întéressant.

Il y a pas mal de postes où il est demandé de la redaction d'acte donc ça sera un atout.

l'anglais, ça dépend des structures... les grands groupes, le demande forcément après les petites structures un peu moins.

Pourquoi ne pas mettre en titre juriste tout simplement ou à la recherche d'un poste de juriste...

Bonjour Anthonya,

Etant donné votre profil et vos compétences (droit de la famille et des étrangers, notamment, je vous orienterais vers les associations et autes organismes d'aide et de conseil.

Bémol, il sera nécessaire de réviser les prétentions de salaires à la baisse par rapport à un juriste d'entreprise (quoique, pour certains c'est la galère aussi). En gros, parmi les personnes que je connais et qui y travaillent, les salaires ne dépassent pas les 30 K€ annuel brut et le 13 e mois n'est pas légion.

Par contre, le côté épanouissant du travail de conseil et de valorisation du droit à des situations complexes est trés fort.

Cela ne vous empêche pas de postuler à des emplois de juriste d'entreprise. Après tout, je suis OK avec Fifi, votre expérience, votre capacité à gérer le contentieux et votre formation vous permettront d'appréhender les problématiques internes.
Il vous faudra certainemet un temps d'adaptation et une relecture de quelques bouquins de base, mais rien d'impossible.
Après le quotidien est trés formateur, si vous êtes motivée dans cette réorientation professionnelle, le reste suivra.

Une autre solution est d'envisager un changement non pas de cap, mais de cabinet. Peut- être que celui dans le quel vous exercez, ne vous satisfait pas.

Dernières questions: en quoi votre métier d'avocat vous déçoit- il et en quoi le métier de juriste vous séduit-il?

Bon courage dans vos recherches.

Bonjour et merci pour ces réponses qui m’encouragent et me stimulent dans mon projet de reconversion.

Plyx, j’ai effectivement pensé à postuler dans le secteur associatif. Je sais que je risque fortement de perdre en terme de rémunération, mais c’est un désagrément que je suis prête à accepter car je sens que j’ai vraiment besoin de privilégier mon épanouissement personnel.

Or, je ne m’épanouis pas du tout en tant qu’avocat et je ne vois pas mon avenir dans cette profession.

Un changement de cabinet ne servirait à rien puisque c’est le métier en lui-même qui ne me convient pas, c’est un changement de cap que je dois vraiment envisager.

Ce n’est qu’un choix strictement personnel et nullement une critique générale de la profession. J’ai autours de moi des tas d’amis avocats tout à fait épanouis dans leur exercice professionnel et qui pour rien au monde ne changerait de métier.

Pour répondre à votre dernière question, je dirais que le métier d’avocat me déçoit en ce que les inconvénients inhérents à cette profession excèdent très largement les bénéfices qu’elle m’apporte.

Certes, c’est un métier extrêmement stimulant intellectuellement.

Mais : le stress (tout particulièrement la crainte d’une erreur susceptible d’engager sa responsabilité vis-à-vis du client) est permanent, même durant les we et les congés, les charges (URSSAF, RAM, CNBf, Cotisations et assurances diverses et variées) sont extrêmement lourdes, et l’idée de m’installer un jour – car on ne reste pas collaborateur toute sa vie – et de devoir supporter en plus d’un travail et de responsabilités qui exigent un investissement énorme, la gestion entière d’un cabinet, me rebute définitivement.

Certes, le métier de juriste implique aussi des responsabilité et du stress, certes on y perd l’autonomie et la liberté liées au statut de la profession libérale.

Mais je préfère un supérieur hiérarchique qui me cassera les pieds, plutôt que la charge de faire tourner une entreprise.

C’est un choix qui m’est propre. D’autres préfèreront l’inverse.

Fifi, je suis intéressée par un poste contentieux, et je précise qu’aborder des matières nouvelles que je n’ai jamais pratiqué tel le droit bancaire ou des assurances ne me rebute absolument pas, bien au contraire.

J’apprécie énormément les matières que je pratique quotidiennement au cabinet, mais je suis ouverte et prête à m’investir pour étendre mes domaines d’intervention à d’autres secteurs.

Le seul hic, c’est que je crains, en postulant pour un poste dans l’immobilier ou les assurances, que le recruteur ne soit d’office rebuté par ma candidature dans la mesure où je n’ai ni diplôme ni compétence dans ces domaines du droit.

Ma motivation, réelle, à me retrousser les manches et à apprendre suffira-t-elle ?

Anthonya,

A la lecture de votre post, je pense que vous avez la niaque pour opérer ce changement de cap qui n'est que partiel. Vous restez dans l'exercice d'une profession juridique. Alors certes, ce ne sont pas les mêmes métiers, mais tout de même, il y a de grands rapprochements.

Ne voyez pas d'obstacles au fait que vous n'avez pas d'expérience dans tels ou tels domaines.
Je suis régulièrement confrontée à des problématiques juridiques et fiscales qui ne sont pas nécessairement en droite ligne avec mon cursus, et pourtant je m'en sors; un peu de recherches, de reflexion et un bon réseau, voilà mon secret.

Je vous rejoins entièrement sur le manque d'épanouissement d'un métier et les incidences désastreuses sur nos vies. J'ai démissionné de mon avant dernier boulot pour ces raisons, alors que je n'avais pas l'ombre d'un poste à l'horizon.
Résultat : j'ai enchainé un intérim de 8 mois, quasi immédiatement, et je suis désormais en poste DCI avec une promotion.

Je suis persuadée que la motivation est l' arme la plus efficace dans la recherche du changement. Servez-vous de vos valeurs et vos acquis prof et personnels, de vos envies de travailler et de s'épanouir (si, si c'est possible).

Bonne chance et n'hésitez pas à nous faire part de vos avancées.

A mon sens,je pense que même si vous n'avez pas fait du droit immobilier, les recruteurs seront intéréssés par votre vécu en cabinet et en plus, vous savez tout de même bien manier les contentieux, il suffira de vous adapter.

Je pense qu'il faut pas vous décourager et comme vous en voulez, je pense que ça vous permettra de mieux vous vendre:)

bon courage:)

A mon sens,je pense que même si vous n'avez pas fait du droit immobilier, les recruteurs seront intéréssés par votre vécu en cabinet et en plus, vous savez tout de même bien manier les contentieux, il suffira de vous adapter.

bon courage:)

Je ne suis pas certain et loin de là qu'un recruteur soit très sensible à cela notamment par rapport à l'image perçue de notre profession

ah je pensais...

enfin, c'est ce que je pense

Si quelqu'un a une bonne image, qu'il le dise, cela fera toujours plaisir à entendre

Fifi et Plyx,

Vous qui êtes toutes deux juristes salariés, qu'en est-il de vos employeurs respectifs ?

Vous semble-t-il qu'un "vécu d'avocat" les intéresserait, ou au contraire les rebuterait, de la part d'un candidat à un poste dans l'entreprise ?