Forum : Emploi et carrière

Sujet : Collaboration pour une salariée devenue avocate (et maman)

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Collaboration pour une salariée devenue avocate (et maman)

de Huneau   le Mar 13 Juin 2006 14:15

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Bonjour,
Je parcours souvent ce site mais je n'y ai encore jamais participé. Aujourd'hui, je viens de vivre une expérience assez douloureuse que je souhaiterais partager avec vous.
JE fais parti de ceux qui ont décidé de passer le CAPA et d'embrasser la profesion d'avocat après avoir exercé pendant plus de 6 ans, dans une maison d'édition juridique en tant que rédactrice juridique. Armée de courage et "d'illusions", j'ai tout en continuant à travailler, suivi les cours de l'IEJ, réussi l'examen d'entrée du CRFPA de Paris, puis j'ai fais l'école de formation du Barreau de PAris de PAris en régime salarié (cours tous les soirs après une journée de travail) et enfin me voilà avec le CAPA en poche auquel je peux ajouter un DEA de droit privé et un DESS de juriste d'affaires. Cette belle aventure m'a valu un licenciement (mon employeur n'appréciant pas ma volonté de devenir avocate) et aussi un emploi du temps plus que fou dans lequel restait peu de temps pour profiter de mes enfants (et oui, j'en ai deux). Comme quoi, être salarié, mère et étudiante puis avocate, tout est possible. Du moins, c'est ce que je pensait...

En effet, je cherche depuis décembre une collaboration. Les entretiens passés avec des cabinets m'ont permis de constater que, dans cette profession que j'imaginais tournée vers les autres et ouverte d'esprit, les choses ne sont pas si simples.
Avoir été salarié semble être pour de nombreux cabinets, un véritable obstacle à l'intégration dans une profession libérale. Etre mère et avocate relève, pour d'autres de la pure folie. Avoir 35 ans et se donner les moyens de faire ce que l'on a envie de faire est de l'insouciance... Et j'en passe...

C'est navrant mais malheureusement, cela ne s'arrête pas là.

Je suis contactée par une avocate mardi matin, nous signons un contrat de collaboration mardi après-midi. Je débute dans son cabinet, mercredi après midi. Jequitte ce cabinet, jeudi midi. Record battu pour la collboration la plus courte sur le barreau parisien !!! Le motif est simple : le contrat conclu prévoyait une retrocession d'honoraires au tarif UJA 1ère année pour un plein temps ( malgré mes sept d'expériences professionnelles, mais il faut bien prêter serment et tout changement d'activité comporte un risque). Après deux heures de présence, Maître X... me demande sans complexe, de faire un plein temps comme convenu mais qui sera payé un mi-temps, au motif que malgré mes indéniables compétences au fond, je n'ai pas encore prété serment et il lui faire faire appel à des vacataires pour certains de ses dossiers.

Je suis partie et me voilà de nouveau à la recherche d'une activité. Mais surtout, je suis déçue. Je ne pensais pas que la jungle du Barreau était occupée par des êtres sans notion sur les principes déontologiques qui encadrent la profession. Je me demande même aujourd'hui, si l'investissement personnel et familial que j'ai fourni pour en arriver là en valait vraiment la peine.

Bon courage à tous dans vos recherches et surtout, ne laisser personne s'attaquer à votre dignité en acceptant ce qui est inacceptable.

   

de Victoria   le Mar 13 Juin 2006 14:22

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Bien triste expérience que la vôtre...mais vous semblez forte et armée de courage ne laissez pas tomber :wink:
Si les femmes n'existaient pas, tout l'or du monde ne servirait à rien (Aristote Onassis)

   

de aurelle   le Mar 13 Juin 2006 14:40

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Et moi qui me plaignait!
En fait je pense que le marché de l'emploi est tellement saturé que les avocats employeurs se permettre d'user et d'abuser des facilités qui leur sont offertes pour avoir de la main d'oeuvre pas chère, gratuite si possible, car remplaçable immédiatement si ça ne va pas.
Cela étant je pense que vous avez pris la bonne décision de démissionner, car ce serait dégrader la profession que d'accepter mois qu'une rémunération minimale (à savoir le tarif UJA). Personnellement pour avoir vécu une expérience similaire (si on peut dire, car c'était un stage non payé et où l'avocat était mauvais et caractériel) je sais déjà avant d'avoir intégré la profession que je préfererai être au chômage ou travailler en tant que juriste d'entreprise que de perdre ma dignité à travailler pour des cacahuètes!
Bon courage

   

de Guilain   le Mar 13 Juin 2006 17:48

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je sais déjà avant d'avoir intégré la profession que je préfererai être au chômage ou travailler en tant que juriste d'entreprise que de perdre ma dignité à travailler pour des cacahuètes! [

etre juriste d'entreprise (quand on a la chance d'avoir un poste) n'est pas si dégradant que ça, des milliers de juristes "s'en contentent" ou s'en conteraient". donc ne vous forcez pas, privilégiez le chomage
inscrivez vous dans le réseau spécialisé pour les juristes pour étoffer votre relationnel ou trouver un emploi ou un stage :
Jurists of the World

   

de jeromev73   le Mar 13 Juin 2006 17:52

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Bonjour,

J'imagine que votre 'naïveté est un peu feinte'. Vous n'esperiez sans doute pas arriver au pays des merveilles, n'est-ce pas?

Par contre votre parcours est exemplaire, surtout ne regrettez-rien, ce serait fraiment dommage!

Et je suis sûr que la tenacité et la dignité dont vous faites preuve porteront leurs fruits.

Bonne chance pour la suite!

   

de aurelle   le Mar 13 Juin 2006 17:52

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Ce n'est pas ce que je voulais dire, simplement ce n'est pas le métier que j'ai choisi. Maintenant étant donné que je bénéficie de la réforme, je peux une fois mon CAPA en poche travailler en tant que juriste d'entreprise puisque le stage de 2 ans est supprimé et je ne m'en priverai pas si je ne trouve pas une collaboration intéressante.

   

de Guilain   le Mar 13 Juin 2006 17:55

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je voulais juste vous faire remarquer le caractere un peu blessant de votre phrase surtout à l'heure ou les juristes d'entreprise sont menacés dans leur poste par une OPA inamicale des avocats
inscrivez vous dans le réseau spécialisé pour les juristes pour étoffer votre relationnel ou trouver un emploi ou un stage :
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de Huneau   le Mar 13 Juin 2006 20:44

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Le répondant est ce que j'apprécie le plus dans ce forum. Etre juriste d'entreprise n'a rien d'humiliant pas plus qu'être avocat ou rédacteur juridique, ce qui était mon cas. Le problème se situe ailleurs : le respect de l'autre.

Avant d'intégrer la profession, j'ai travaillé en entreprise, ecosystème particulier s'il en existe dans lequel il faut apprendre à gérer les suceptibilités des uns et des autres, les mauvaises humeurs de certains jours, etc... Je ne m'attendais pas en arrivant en cabinet, à recevoir la palme du courage pour avoir entrepris avec succès une reconversion professionnelle à 36 ans et avec deux enfants. Mais, j'espérais y trouver un peu de considération ou au moins, du respect. Certes, le monde de l'avocature n'est pas le pays des merveilles, mais rappelons tout de même, qu' avoir une attitude aussi déplorable avec ses collaborateurs et prétendre, parallèment, servir au mieux les intérêts des clients est plus que paradoxal. C'est, du moins, avoir un sens peu aiguisé du respect de la nature humaine.
Mon expérience n'est malheureusement pas unique et c'est ce qui m'effraie le plus.
Quoi qu'il en soit, merci pour votre soutien et surtout, ne laissez personne vous traitez de la sorte, même si vous avez réellement de vous procurer une expérience professionnelle. La meilleure expérience est celle qui permet de conserver sa dignité, de concrétiser ses rêves et de concileir au mieux vie professionnelle et vie personnelle.

   

de JYJY   le Mer 14 Juin 2006 0:10

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Vous vous méprenez manifestement sur la profession d'avocat. Ceux qui en sont menbres ne sont pas forcément meilleurs que les autres, mais se doivent d'exercer leur profession dans le respect d'une déontologie. Mais c'est aussi une profession libérale, avec ses grandeurs et ses servitudes. Son exercice nécessite un certain esprit d'entreprise, ce qui comporte l'acceptation du risque propre à l'entrepreneur. Cette consoeur n'était pas votre employeur. Elle était votre principal client. Nuance. Quant à son attitude peu confraternelle, elle est typique des avocats parisiens, qui manifestement n'ont rien à faire de la déontologie. Cherche une collaboration en province. C'est bien plus sympa....

   

de Huneau   le Mer 14 Juin 2006 9:18

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Je ne pense pas confondre avocat et employeur. Ce que je n'aurais pas accepté d'un employeur avec lequel le salarié a un lien de subordination, je ne l'accepte pas plus d'un confrère. C'est une question de principe, et j'espère qu'il y a une place pour ce type de principe dans la profession. Admettons que que si mon confère est mon principal cleint, son attitude vis à vis de la clientèle est quelque peu singulière !!! Cela confirme ce que j'ai écrit : le non respect du collaborateur va de pair avec celui du client. Etre entrepreneur suppose d'assumer certains risques et servitudes, mais cela n'implique pas d'être malhônnete, bien au contraire, je pense. Je n'ai pas la naiveté de croire que tous les avocats sont des anges. Je sais que l'exercice de cette profession est difficile et que l'on y est soumis à un stress constant. Mais, il faut savoir faire la part des choses.
La province, j'y songe de plus en plus sérieusement. Seulement je suis aussi mère de famille et mon conjoint travaille sur Paris. En reprenant mes études, je leur ai déjà imposé de gros sacrifices. Ils souhaitent, tout comme moi, que cela ne s'éternise pas. LA province est-elle vraiment plus facile à vivre ?
Dernière édition par Huneau le Mer 14 Juin 2006 9:37, édité 1 fois.

 
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