L’article 10.4 du RIN (Règlement Intérieur National) dispose :
« Dans le respect des dispositions communes à toute communication, l’avocat ou le cabinet d’avocat peut figurer dans tout annuaire, sous réserve que les mentions qui le concernent et le contenu de l’annuaire ne soient pas contraires aux principes essentiels de la profession.
L’avocat peut faire état de sa ou ses spécialisations et de sa ou ses qualifications spécifiques régulièrement obtenues et non invalidées, ainsi que de ses domaines d’activités dominantes résultant d’une pratique professionnelle effective et habituelle dans le ou les domaines revendiqués ».
Il est également indiqué à l’article 10.5 que :
« Le site de l’avocat ne peut comporter aucun encart ou bannière publicitaire, autres que ceux de la profession, pour quelque produit ou service que ce soit.
Il ne peut comporter de lien hypertexte permettant d’accéder directement ou indirectement à des sites ou à des pages de sites dont le contenu serait contraire aux principes essentiels de la profession d’avocat. Il appartient à l’avocat de s’en assurer en visitant régulièrement les sites et les pages auxquelles permettent d’accéder les liens hypertextes que comporte son site, et de prendre sans délai toutes dispositions pour les supprimer si ce site devait se révéler contraire aux principes essentiels de la profession ».
Les normes ci-dessus référencées sont fondamentales, car elles se heurtent aujourd’hui à certaines pratiques visant à obtenir un meilleur classement dans les résultats de recherche des moteurs, et ce par des moyens déloyaux consistant à tromper les algorithmes de recherche.
C’est ainsi que certains noms de domaines obscures sont considérés comme des "fermes à backlinks toxiques", c’est-à-dire comme des hébergeurs de faux contenus et n’ayant pour objectif que de renvoyer vers le site internet d’un avocat (moyennant finances), pour faire croire aux algorithmes de recherche (comme Google) que l’avocat en question génère un important trafic sur le Net, en étant présent sur de nombreux sites liés à la profession d’avocat.
En réalité, il n’en est rien : les sites douteux ne sont, encore une fois, que des poubelles à faux contenus, qui parviennent à faire croire aux moteurs de recherche que le site d’avocat qui y est hébergé est "très présent sur le Net" et donc mérite d’être bien classé dans les résultats de recherche Google (pour reprendre l’exemple de ce moteur).
En somme, l’avocat qui serait tenté de recourir à ce procédé contreviendrait aux dispositions précitées du RIN, car :
1) Il établirait une connexion, un "pont" vers des sites extérieurs (les hébergeurs "poubelles") dont le contenu est sans rapport avec la profession d’avocat ;
2) Il ferait croire aux moteurs de recherche qu’il participe activement à la création de contenus sur Internet en lien avec la profession (blogs, articles juridiques, vidéos pédagogiques, reportages sur la profession etc), alors qu’il n’en est rien.
La finalité de ces procédés est évidente : il s’agit de fausser le jeu de la concurrence en "montant" artificiellement dans les résultats de recherche d’un moteur, sans pour autant avoir "mérité" un tel classement par une présence avérée sur des sites internet en lien avec la profession d’avocat.
La loyauté, la dignité et la confraternité s’opposent bien évidemment à ces pratiques.
Si vous êtes avocats, soyez donc vigilants et veillez à surveiller l’activité de vos conseillers en SEO !