LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Bonjour,
Je suis actuellement étudiante en Master 2 (tourné vers le droit fiscal international) à paris- cependant j'arrive aujourd'hui à une impasse dans la mesure où je ne sais pas quoi faire après ce master 2.
En effet ne désirant pas passer pour différentes raisons le CRFPA (entre autre car je ne désire pas être avocate) je ne sais pas exactement ce que je peux faire après mon master 2.
Mes questions sont les suivantes :
Le métier de juriste m'intéresse (juriste fiscaliste - juriste en entreprise) - mais je n'arrive pas à savoir si il est véritablement possible d'exercer ces métiers (avec un bon salaire et un possible évolution de carrière) sans passer le CRFPA?
Je suis aussi prête à faire un LLM à l'étranger (pays anglo-saxon) afin de passer à la fin le bar exam aux U.S.A ou l'examen de solicitor au R.U pour ensuite commencer à exercer ds ces pays (je suis plus attirée par le droit anglais que français). Cependant est-il alors possible de trouver du travail en France dans les cabinets français (sachant que je fais du droit fiscal international) ou dans des cabinets anglo-saxons ? Cela peut-il être un plus si je veux être juriste?
Est-il par ailleurs utile de faire un master spécialisé dans une grande école de commerce sans passer le CRFPA (à savoir : M2 + master spécialisé suffisent-ils à trouver un emploi?)?

Pour résumer ma question principale est la suivante : dans quelle mesure le CRFPA est-il indispensable en France pour l'exercice d'une profession juridique? Quelles professions exactement sont ouvertes aux non avocats? Que peut-on faire après le master 2?
Que fait on quand on est en master 2 de droit quand on est motivé et volontaire mais qu'on ne veut pas être avocat?
Je précise que j'ai un bon dossier et que je suis bilingue en anglais.

Je remercie par avance toutes les personnes qui pourront m'éclairer et m'aider à affiner mon projet professionnel - et surtout qui auront eu la patience de lire ce message...!

Bonjour,

Mes réponses vont être un peu courtes mais voilà :

Pour résumer ma question principale est la suivante : dans quelle mesure le CRFPA est-il indispensable en France pour l'exercice d'une profession juridique?

Passer le CRFPA sert à entrer à l'école d'avocat et donc à devenir avocat.

Sans le CAPA, vous pouvez être juriste d'entreprise.

Quelles professions exactement sont ouvertes aux non avocats? Que peut-on faire après le master 2?

Juriste d'entreprise (mais sans doute le savez vous déjà )

Que fait on quand on est en master 2 de droit quand on est motivé et volontaire mais qu'on ne veut pas être avocat?

On entre sur le marché du travail.

Je pense qu'avec un M2 de droit fiscal vous avez un bon bagage. Pas besoin de collectionner les diplômes.
De plus, vous être bilingue, encore un très bon point pour vous.

Bonjour.
je vais faire court egalement.

J'ai le sentiment que vous ne savez pas vraiment ce que vous voulez faire lol..

Vous voulez etre juriste fiscaliste ? Vous pouvez l'être dès la fin de votre m2 en postulant à des offres d'emplois tout simplement.
Est ce que ce metier présente une evolution de carriere possible ? oui evidemment, vous pouvez devenir directeur juridique de la boite ou juriste fiscaliste senior. Certains y arrivent très bien et gagnent mieux leurs vies que des avocats fiscalistes car moins de charges sociales, moins de pressions etc...comme on peut connaitre la situation inverse egalement.

La question du capa ? utile ou non ? On peut avoir des avis différents sur ce sujet.
Pour ma part, je pense qu'il est interessant d'avoir le capa en etant fiscaliste, ce qui ne vous empeche absolument pas de bosser en entreprise en tant que juriste. D'une part, ca a de la gueule (ah les apparences, mais parfois c'est important), d'autre part, ca ouvre plus de portes qu'un simple m2, ce qui est toujours interessant.
Sur ce point, on peut songer à la passerelle juriste-avocat.

Une école de co pour un mastere spécialisé ? mouais, pas convaincu ;

LLM et bar exam ou solicitor ? bien sur, mais dans ce cas, pourquoi pas le capa ?

Je pense qu'il serait interessant pour vous de connaitre le parcours des anciens de votre m2, ca vous donnerait une idée.
Generalement, en tant que fiscaliste, ou on bosse direct en entreprise, ou on passe le capa.
Les 2 voies sont pertinentes, on peut arriver par les passerelles au meme resultat.

Tout d'abord MERCI beaucoup pour vos réponses (votre aide et vos conseils me sont très précieux en ce moment critique et particulièrement flou)!
En effet je ne sais pas exactement ce que je veux faire... (oui je sais qu'arrivée aux portes d'un M2 ça devient un problème)!!
Vous confirmez ce que je savais déjà : le CAPA est indéniablement un PLUS et donc presque un passage obligatoire (surtout aujourd'hui où il semble qu'on nous en demande des C.V de plus en plus remplis)!
Aujourd'hui je pense que mon problème tient surtout à savoir si je reste en France après mon M2 ou si je pars à l'étranger (U.S ou U.K). J'affectionne en effet tout particulièrement le droit anglo-saxon (oui cela peut paraître étrange je sais...lol)!
Pensez vous qu'il est possible de trouver du travail là bas en ayant fait la majeure partie de mon parcours en France (si je fais un LLM aux U.S en passant le bar exam - ou si je fais un LLB ou GDL en G.B en passant l'examen de solicitor à la fin)??? La matière fiscale s'exporte t-elle bien?

Bonjour,

Si vous souhaitez travailler dans un environnement anglo-saxon, je pense qu'il serait mieux de privilégier le Royaume-Uni plutôt que les Etats-Unis, et cela pour deux raisons.

- Il y a quelques années, certains étudiants français parvenaient à faire un LLM aux Etats-Unis, à passer le bar exam à New York, puis à devenir avocat dans un grand cabinet de cette même ville. Aujourd'hui, les opportunités sont devenues très peu nombreuses et les cabinets américains ont tendance à privilégier les cursus 100% américains : les étudiants étrangers titulaires de LLM sont très désavantagés par rapport aux américains titulaires d'un Juris Doctor. Enfin, si parler parfaitement anglais en France est un atout indéniable, le fait de parler parfaitement français aux Etats-Unis est beaucoup moins valorisé.

- A l'inverse, le Royaume-Uni est moins fermé, même si la crise peut compliquer les choses pour les étrangers. Le GDL (qui est un LLB accéléré que l'on obtient en un an) est une bonne option. C'est un diplôme apprécié par les cabinets et que beaucoup d'étudiants britanniques effectuent après des études en sciences, en business ou en lettres pour devenir juristes ou avocats. En faisant ce diplôme, vous ne serez pas dévalorisé par rapport aux étudiants britanniques qui auront effectué trois années d'études pour décrocher le LLB. Evidemment, vous devrez compléter le GDL par le LPC en vue de devenir solicitor, ce qui signifie prolonger vos études de 4 années (1 année de GDL, 1 année de LPC puis 2 ans de training contract dans le prolongement du LPC). Si vous tentez l'aventure, vous devrez faire attention à un obstacle : le training contract (=le stage d'école d'avocats) s'obtient souvent deux ou trois ans à l'avance. En conséquence, vous devrez candidater pour ce stage dès le début du GDL, c'est à dire à un moment où vous ne connaitrez rien ou presque du droit anglais. C'est là qu'il pourra y avoir une différence entre vous et un étudiant anglais qui aura fait un LLB standard. Reste enfin le prix de l'opération, qui s'avère assez prohibitif (comptez environ £25000 au total pour le GDL + le LPC). Enfin, oubliez le LLM pour le Royaume-Uni : il ne permet pas de s'inscrire en LPC.

Pour ce qui concerne plus particulièrement le droit fiscal, c'est une matière très "nationale", et vous aurez du mal à valoriser vos acquis de droit français, que ce soit au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis (même pour la TVA qui est un impôt considéré comme "européen"). Cela dit, le fait d'avoir étudié les aspects internationaux du droit fiscal lors de vos études en france vous aura donné des réflexes pour l'étude des conventions de double imposition, et j'imagine que vous êtes assez familier des modèles de convention de l'OCDE. C'est déjà ça. Mais vous ne pourrez pas faire l'économie d'une formation complète en droit fiscal dans le pays où vous exercerez. A ce titre, vous rencontrerez une difficulté que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, les LLM en Tax préparent mal au bar exam (je ne suis pas sûr d'ailleurs qu'ils vous rendent éligible pour passer cet examen), tandis qu'au Royaume-Uni, le GDL n'aborde pas cette matière (le GDL ne traite que des matières fondamentales du LLB, et le droit fiscal n'en fait pas partie sauf erreur de ma part). Si vous allez au Royaume-Uni, il vous faudra donc trouver un LPC qui propose un module de fiscalité. Ca doit se trouver. Vous pouvez aussi faire un LLM en Tax en plus du GDL et du LPC, mais cela signifie ajouter une 5e année d'études à votre projet.

En espèrant que ces informations vous seront utiles.

Vos informations me sont en effet très utiles - il me semble donc un peu trop risqué de partir à l'aventure à l'étranger! Je vais rester sagement en France et essayer de décrocher ce fameux CAPA!
Je me permets en outre de solliciter de nouveau vos conseils afin de savoir quelle est la meilleure tactique à adopter pour trouver un stage dans un bon cabinet alors même que ce dernier ne peut durer que 2 mois (ce qui est très court)?

Certains trouvent les études longues, d'autres ont l'air de les trouver trop courtes!! Normalement le M2, s'il est professionnel, doit nous permettre de trouver un emploi...tu vas en déprimer plus d'un
Moi ce que je te propose c'est de te renseigner pour un VIE (volontariat international en entreprise). je pense qu'avec un profil comme le tien ça devrait être possible de trouver! et surtout, tu engranges de l'expérience...parce que les solutions que tu envisages me semblent (ce n'est qu'un avis!) très "scolaires". Tu le dis toi-même, tu as un très bon dossier : lance-toi! Quitte éventuellement à travailler le concours d'avocat en plus des recherches d'emploi?