LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

bonjour, me demandant quel es le plus avantageux entre avocat salarié et avocat collaborateur, pourriez vous m'indiquer combien peut rapporter la clientéle personnelle la premiere année (j'imagine pas bcp!) puis les années qui suivent.
Merci.

Comment peut-on répondre autrement que vaguement à une si vaste question ? Tout dépend, évidemment : tout dépend de l'avocat, du cabinet, de la ville, de la clientèle elle-même ! S'il était facile de tabler sur des revenus certains, ça se saurait : il n'y aurait pas autant de jeunes avocats gagnant difficilement leur vie voire désertant carrément la profession.

Je regrette cette réponse abrupte mais j'aime à penser que les projets professionnels, même s'ils doivent bien entendu en tenir compte, ne se profilent pas seulement à l'aune de considérations financières. Nous parlons en plus de la profession d'avocat, d'une profession dont les membres font serment d'exercer leurs fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité, d'une profession soumise à un statut et civile pour employer le terme juridique consacré. Un temps, on parlait même de l'état d'avocat : avocat, plus qu'un métier, était un état.

Même si l'avocat n'est pas évidemment un philanthrope, une certaine distance voire décence doit être conservée vis-à-vis des préoccupations financières : nous ne faisons pas affaires avec nos clients, nous ne trempons pas dans leur business, nous ne sommes pas seulement là pour leur vendre du droit ou des prestations juridiques en tous genres, nous ne sommes pas réductibles à des marchands de droit. Ce n'est pas pour glorifier vaniteusement et inutilement notre profession : il y a assez de goîtres qui se gargarisent d'exercer le plus beau métier du monde et d'en rappeler sans cesse le prestige ou la noblesse. C'est simplement pour se rappeler qu'il fut un temps où les honoraires étaient laissés à la discretion du client, se rappeler qu'ils ne sont littéralement que ce qui est destiné à faire honneur à celui auquel ils sont versés.

Malheureusement, de plus en plus, les étudiants semblent choisir leur métier comme ils choisiraient le plus gros lot sous le sapin, celui qui leur rapportera le maximum de bénéfices, oubliant par là même des idées simples telles que passion, engagement, vocation. Les discours d'étudiants obnubilés par le "combien qu'on gagne ?" ou "combien que ça rapporte ?" me paraissent consternants, bien que révélateurs hélas d'une certaine évolution des moeurs. Ils me paraissent d'autant plus consternants lorsqu'ils sont le fait d'étudiants ne connaissant pas les fins de mois difficiles, ni les jours qui déchantent ou le fait d'étudiants destinés à un avenir prometteur. Comment peut-on avoir l'indécence de pinailler sur quelques sous lorsqu'on n'a encore que 20 ou 25 ans et qu'on a déjà la chance de faire des études et pouvoir prétendre à des fonctions où on ne gagne ni le SMIC, ni le RMI ?

Je déplore pour ma part cette course au profit maximal où l'économique vient hélas à primer sur l'humain. J'ai l'utopie de croire qu'on ne fait pas 5, 6, 7 voire 8 ans d'études de droit, IEJ et CRFPA pour devenir avocat par hasard, par le seul souci des honoraires que ça rapporte en fin de mois, pour l'argent ou le fric comme on le dit communément, pour en oublier toute la motivation dont il a fallu redoubler avant ce jour où enfin on prête serment, porte la robe, fixe sa plaque, ce jour où on devient avocat, en porte le titre, les devoirs qu'il implique.

Prenons le temps d'apprendre notre métier. Prenons le temps de découvrir sa pratique. Prenons le temps de nous installer, de nous enrichir aux côtés de nos pairs, de recevoir nos premiers clients, de travailler sur nos premiers dossiers. Exerçons ce métier avant tout parce qu'on l'aime, parce qu'on l'a voulu voire parce qu'on est fait pour ça, a toujours été fait pour ça et peut-être même pour rien d'autre. Ainsi, la clientèle se constitue peu à peu, la spécialisation s'aiguise progressivement, les dossiers et affaires deviennent de plus en plus passionnants et à qui aura alors su faire preuve de patience et de détermination, la fortune dans tous les sens du terme sourira.

besancenot sors de ce corps......!

Bonjour,

Désolée pour Publiciste33 mais je partage en majeure partie le point de vue de kleinaster..

Tout d'abord, je crois que si on choisit ce métier pour l'argent, on se trompe lourdement.. pas en raison de conviction personnelle mais par rapport à la réalité du métier..

Sauf si vous envisagez de rejoindre un cabinet d'affaires et et d'y travailler jour et nuit, vous ne gagnerez jamais des fortunes..

Et surtout votre question est tout simplement impossible.. Comment savoir quelle est votre spécialité, votre barreau, votre réseau ????

En plus, n'oubliez pas un élément important : votre collaboration..Quand on débute, on n'a pas forcément le temps , ni l'envie de développer une clientèle perso et je ne parle pas confrères indélicats qui vous en empêchent concrètement..

Au début, j'essayais surtout de bien faire mon boulot et ça me prenait un temps fou !!

Enfin, pour tenter de répondre à votre question, je crois que le régime salarié reste toujours plus favorable surtout si vous vous fondez sur des critères matériels comme la rémunération.. (protection sociale, mutuelle, etc..)

Bonjour,

Je ne peux que tenter de nuancer un peu les propos tenus, je considère tout d'abord qu'il est tout à fait normal de se poser des questions quant à la rémunération. Les études sont longues pour accéder au barreau, surtout si l'on souhaite remplir les critères des recruteurs... Autant donc savoir où l'on va...

Après sur le choix statut avocat salarié ou pas... Cela dépend surtout de ce qui vous est proposé en terme de collaboration.

Le statut de collaborateur (non salarié) permet en théorie la clientèle perso, mais encore faut-il en avoir... Les clients ne tombent pas du ciel... Et sur les plus de 40.000 avocats, il serait surprenant qu'un client vienne de lui même contacter un jeune avocat...

Donc à moins d'avoir des pistes sérieuses pour monter une clientèle perso, la question ne se pose pas vraiment. Il faut prendre le poste le plus intéressant. Après il sera toujours temps de rejoindre la collaboration libérale si certains clients se manifestent...

Bonjour,

Je débute dans le métier et je suis en collaboration libérale, je pense qu'il n'est pas évident d'avoir des clients personnels (j'en ai seulement deux à ce jour et trois mois de barreau, ce qui est déjà pas mal, ma foi...)

Sur le plan financier, la rétrocession est certes faible par rapport au salaire car il faut déduire toutes les charges, mais il suffit d'un dossier perso par mois pour améliorer son revenu...pis il y a aussi les commissions d'office, etc.

Il faut aussi envisager l'avenir, car si le cabinet qui vous embauche ne peut vous garder, en tant que salarié, vous partirez sans aucun client, il faudra alors se faire un nom...peut être vaut il mieux commencer de suite par une collaboration libérale.

Cependant, la collaboration libérale n'a d'intérêt que si le "patron" laisse un minimum de temps pour gérer des dossiers persos, sinon autant être salarié...

Bonjour,

Je souhaite réagir vivement au discours de Kleinaster.

Je suis élève avocat en 2ème année et j'ai 29ans cette année.

La plupart de mes anciens camarades de lycée ayant choisi des études courtes de type BTS ou IUT travaillent depuis plusieurs années et gagnent maintenant un salaire très convenable.
J'ai choisi par passion et par vocation le métier d'avocat et effectivement l'épanouissement et l'enrichissement personnel n'ont pas de prix.
Cependant, j'ai multiplié les petits boulots aux salaires dérisoires pour payer mes études. Ma femmes supporte l'étudiant TANGUY difficilement avec le remboursement du crédit de la voiture et de l'appartement (et oui car à 29ans, il est normal d'avoir envie de construire une vie familiale normale).
Je vais normalement (croisons les doigts) commencer à exercer en janvier 2010 vraisemblablement sous la forme d'une collaboration.
Et c'est donc à juste titre que je trouve les interrogations sur les bénéfices escomptés pour nous permettre tout SIMPLEMENT DE VIVRE tout à fait légitime et pas du tout déplacées voir consternantes comme le souligne Kleinaster.

Oui, le métier d'avocat est une profession passionnante mais comment faire face aux impératifs de la vie : un loyer à payer, des factures, des crédits, des enfants à nourrir, un mariage à financer..................malheureusement les BisesNounours ce n'est qu'à la télé.

Sans aucun doute, si le loto me sourit, je poursuivrai ma formation et je serai ravi d'exercer ma future profession avec probité et désintéressement. Je serai alors avocat pour le plaisir d'embrasser cette belle profession et ce serai extra.
Malheureusement notre société de consommation ne nous le permet pas.

Donc je le crie haut et fort, j'aspire légitimement, sans avoir l'impression de faire offense à la profession, avoir un salaire à la hauteur des années consacrées à une formation passionnante mais aussi difficile et coûteuse.

je suis d'accord avec Seb,

j'ai une petite idée de ce qu'il veut dire, et je pense qu'il n'y a qu'un certain niveau d'absence de contraintes matérielles qui puisse permettre un point de vue comme celui de Klasteiner......

nous vivons évidemment dans une société de consommation et la profession d'avocat a bien évolué depuis le temps où l'honoraire était laissé au seul bon vouloir du client.....

ce n'est pas parce que nous sommes avocat qu'il faut avoir honte de dire qu'on a des préoccupations financières, cela est tout à fait légitime et je pense que l'avocat a tendance à devenir un homme d'affaires. On peut le regretter, on peut parler de dérive, mais je pense que c'est un fait qu'on ne peut pas contester.

Seb, j'ai en plus une bonne nouvelle pour vous qui allez rejoindre la profession :vous avez des préoccupations financières : sachez qu'au bout d'un an et demi deux ans, ces préoccupations se feront encore plus pointues, car vous allez découvrir qu'avant de penser à rembourser le prêt pour la voiture, la maison et tout votre train de vie, il faudra payer l'URSSAF, la CNBF, le RSI, l'Ordre, et encore d'autres organismes qui prélèvent un bon tiers de ce que vous gagnerez.

et puis ensuite, il y aura encore l'IR,

je vous souhaite bienvenue dans la profession, cher furur confrère