Des cabinets qui innovent : quand un avocat reprend les codes des startup en y ajoutant de la valeur.

Des cabinets qui innovent : quand un avocat reprend les codes des startup en y ajoutant de la valeur.

Rédaction du village

Nous poursuivons notre série de chroniques sur les professionnels du droit qui innovent, notamment en ce qui concerne la Relation-client.
Pour cette 32ème chronique, le Village de la Justice s’est entretenu avec Romain Omer, qui après son innovation sur le divorce en ligne, lance une nouvelle innovation qui concurrence les startup du droit sur la création en ligne de société.

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La nouvelle plateforme https://entreprises.avocat-omer.fr a été lancée en juillet 2016 par Maître Romain Omer - qui se dit lui-même "un peu geek". Le site formule clairement la promesse suivante : la création de société en ligne assistée d’un avocat, à partir de 90€ pour les statuts, auxquels s’ajoutent les frais d’immatriculation et de publication. Il y a même une formule Express pour garantir un délai inférieur à 3 jours.

Il s’agit bien d’une formule écomique pour la création de statut avec le conseil d’un avocat, et pas seulement d’une génération automatique de document - les statuts sont donc a priori adaptés au créateur puisque ils ne sont pas rédigés sur les seuls dires du créateur (qui après tout n’est pas le mieux formé pour anticiper l’avenir à ce moment là, et qui souvent par souci d’économie évitera sur d’autres sites le conseil de l’avocat).
Le devoir de conseil de l’avocat est bien présent, mais de façon économique.

En pratique, la création des statuts se fait par le recueil d’informations par un formulaire en ligne, suivi d’échanges par email et téléphone, qui permettent d’entrer dans une démarche coopérative entre l’avocat et son client.

Pourquoi ce site ?

Romain Omer est parti d’un constat (partagé par de nombreux avocats et startup) : on peut automatiser des tâches pour préparer un dossier pour l’avocat (c’est le formulaire initial), ou disons plutôt simplifier le travail de l’avocat - donc sa facturation. Il a de fait bénéficié de l’expérience et le succès de son précédent site sur le divorce par consentement mutuel qui utilise le même principe.

"Nous répondons à une demande de plus en plus exigeante des clients, mais aussi une demande d’auto-juridication" [1]. Je me suis posé la question de savoir ce que je pouvais faire pour concurrencer nos concurrents ! J’ai donc analysé le marché et nos forces en tant qu’avocats, pour créer une prestation de qualité où la présence de l’avocat apporte une vraie valeur : on ne se contente pas d’un formulaire en ligne, on y ajoute une vraie analyse personnalisée, pour le prix d’une legal-startup."

"Le métier d’avocat est en plein bouleversement ; la demande des clients a bien changé !
Le métier change et c’est une bonne chose, il faut favoriser l’innovation des avocats, la recherche de pistes, tout en préservant notre prestation de qualité. C’est ce à quoi je me suis attaché."

Avec ce second site, l’idée de Maîte Omer est donc de développer le principe de l’automatisation sur le web en y joignant la valeur-ajoutée de la profession d’avocat, qui devient un bonus et non un frein (généralement dû au coût ou aux délais).

Comment prolonger ensuite cette innovation ? "L’objectif est d’accompagner ensuite les clients pour le développement de leur entreprise. La plateforme va donc évoluer." En effet la création des statuts est une très bonne porte d’entrée pour conseiller les entrepreneurs...

Le site a été réalisé par un prestataire externe, et le cabinet a engagé une politique de marketing pour travailler la visibilité du site, par le référencement et les Adwords [2].

L’offre est concurrentielle avec les startup en termes de prix et délai (le conseil de l’avocat ralentit à peine la démarche, qui est tout l’intérêt), et même très basse par rapport à une prestation classique d’avocat en cabinet.
Voici donc un cabinet d’avocat qui concurrence d’une certaine façon sa propre profession (puisque le site est accessible partout en France, il n’y a plus de barrière géographique), mais dont le modèle pourra faire des émules et dynamiser la profession... En tous cas c’est un bon exemple de reprise des codes des startup du droit par un avocat, qui a su les améliorer encore par la présence active de l’avocat.

Sur le même modèle, Maître Omer annonce déjà d’autres types de contrats plus tard, comme des contrats de travail par exemple.

Rédaction du village

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