« Promouvoir les compétences de nos membres » affirme d’un côté Solulaw. « Notre métier : rendre votre visibilité web utile » explique de l’autre côté Solution-avocat. « Mieux cibler leur clientèle, en développant une communication digitale » confirme encore Mon-avocat. Cette rapide sélection démontre l’utilité de ces plateformes : si elles permettent aux avocats d’être mis en relation avec de nouveaux prospects, elles sont aussi l’occasion de communiquer. Une première étape indispensable dans le monde infini d’internet : il faut avant tout y exister. Les institutions elles-mêmes l’ont bien compris, puisqu’elles lancent leur propre plateforme : le Conseil national des barreaux avec Avocat.fr au mois de juin, ou encore le barreau de Nantes, afin de « bénéficier d’une visibilité auprès d’une clientèle nouvelle ».
Bénéficier d’un meilleur référencement.
Posséder son propre site internet est une bonne initiative. Mais elle s’avérera inutile, ou tout au moins difficile à rentabiliser, si elle reste isolée. Plutôt que d’être présent, il faut avant tout être visible. Le premier objectif est donc le référencement, afin d’apparaître rapidement lors des recherches des internautes. Vous inscrire sur ces annuaires vous permet ainsi de bénéficier du travail de référencement réalisé par ces sites, qui demande du temps, mais aussi de l’argent. Un gain pour les inscrits, dans les deux cas, surtout quand on constate que l’inscription est gratuite dans la plupart des offres. Lorsqu’il est difficile de prévoir un budget communication, ces avantages ne sont pas négligeables.
Oui aux annuaires, mais pas n’importe lesquels.
Pour renforcer votre visibilité, il est donc préférable de multiplier les inscriptions. Le fait d’être visible rassure le client potentiel : on peut vous retrouver, les informations sont les mêmes, et vous paraissez ainsi plus accessible. Mais il faut bien évidemment vous assurer de la fiabilité de ces sites. Développer une « omniprésence », oui, mais elle se doit être aussi d’être qualitative, au risque de nuire à votre image et à la confiance de vos clients potentiels.
Pensez donc à vous « googliser », afin de contrôler les sites sur lesquels vous apparaissez, et de vérifier que vous n’avez pas été inscrit par défaut sur ces annuaires. Des pratiques qui existent encore, comme cela a été constaté dans « l’affaire LegalUp » …
Pour plus d’informations, consultez l’article comparatif publié par le Village de la Justice.
Pour vous distinguer … à vous de jouer.
Reste ensuite à alimenter ces profils, afin qu’ils vous permettent de vous distinguer. Car vous ne serez bien évidemment pas le seul inscrit. C’est alors à vous d’y travailler, selon les outils qui sont à votre disposition sur les annuaires, en donnant le maximum d’informations sur vos activités et les domaines de compétences ou en proposant des articles si cela est possible. Communiquer, c’est aussi apporter des informations à l’internaute, car c’est ce qu’il recherche en premier lieu, et ce qui renforcera sa confiance. Si ces informations sont vulgarisées et compréhensibles du commun des mortels, c’est encore mieux.
« Point déonto » : comment gérer sa communication sur ces annuaires ?
Selon le Vade mecum de la communication des avocats édité par le CNB, ces annuaires entrent dans les moyens autorisés aux avocats pour la publicité personnelle, soit « toute forme de communication destinée à promouvoir les services de l’avocat ». Ils doivent donc être considérés comme des supports de publicité, ce qui implique que toutes les informations concernant à l’avocat ou le cabinet sont soumises aux dispositions communes à toute communication, contenues dans l’article 10.2 du RIN [1].
L’avocat peut ensuite payer des prestations qui lui permettront d’être mis en avant, par exemple un affichage prioritaire ou une apparition systématique lors d’une recherche concernant les autres avocats de son barreau.
Concernant les coûts des différentes prestations, il faut s’assurer que ceux-ci ne sont pas abusifs. Comme l’explique Louis B. Buchman, « tous les avocats sont libres, s’ils le souhaitent, de contracter avec des sites de référencement qui ne sont pas contraires à la déontologie des avocats, c’est-à-dire des sites qui ne font pas payer le service de référencement de façon abusive. Le référencement aujourd’hui a un coût marginal très faible et certains sites font payer très cher un service qui leur permet un profit maximal sans apporter pour autant un vrai référencement aux avocats. »
Client et avocat doivent être clairement identifiés : chacun doit savoir à qui il s’adresse, et que celui qui répond aux questions soit bien un avocat. Il est également indispensable de bien veiller au respect du secret professionnel : « Le site qui met en relation le client et l’avocat ne peut pas être le garant du secret professionnel de l’avocat et ne doit pas s’immiscer dans la relation entre le client et l’avocat, souligne Louis Buchman. Si c’est le site qui est au centre de tout et qui gère comme un point de passage obligé cette relation, il y a un vrai problème de structuration de la relation ». Enfin, la rémunération de la plateforme doit exclusivement correspondre à des frais techniques, et non pas à un pourcentage de la rémunération de l’avocat.