Travailler autrement... pour recruter et fidéliser vos collaborateurs en 2013.

Travailler autrement... pour recruter et fidéliser vos collaborateurs en 2013.

Rédaction du village

2068 lectures 1re Parution: Modifié: 4.6  /5

Explorer : # télétravail # Équilibre vie professionnelle et personnelle # génération y # technologie

Cloud computing, généralisation des smartphones et tablettes d’un côté, recrutements plus difficiles et évolutions sociétales de l’autre, il est temps de suivre la tendance et de proposer à vos collaborateurs (fonctions juridiques ou supports) de nouveaux outils et façons de travailler si vous voulez les recruter et garder...

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Recruter est de plus en plus difficile...

Arrivée de la génération Y (nés entre 1980 et 2000), fluidité accrue du marché de l’emploi, mauvaise répartition géographique des effectifs des métiers du droit (postes d’avocats et de juristes majoritairement en Ile de France), faible attractivité (pas forcément fondée bien entendu) de certaines villes, domaines du droit délaissés par les avocats (en décalage avec les besoins) sont autant de facteurs qui rendent les recrutements plus difficiles en 2012.

Recruter un avocat en droit social à Lyon ? Pas facile. Attirer un responsable juridique talentueux dans une petite ville à plus de 3 heures de Paris ? Délicat. Voir se désister un stagiaire en droit apparemment talentueux la veille de son entrée prévue au cabinet, séduit le matin par une autre offre ? Courant.

L’offre d’électronique grand public a passablement ringardisé dans l’imaginaire grand public les organisations classiques (un bureau à la Défense, une secrétaire, des horaires de travail fixes ou souvent tard le soir...) et les jeunes générations sont à la fois plus exigeantes et moins crédules.
Travailler d’accord, mais si c’est uniquement “galère”... non. “Comment vais-je m’exprimer ? Quelle part de vie personnelle me restera-t-il à côté du travail, et comment intégrer ma vie pro dans mes habitudes “persos” ? Et ma carrière après vous ?”... sont quelques questions que vous posent plus ou moins franchement les candidats et futurs collaborateurs.

Mais vos collaborateurs actuels se posent aussi ces questions... Une étude APEC indiquait (fin 2011) que “66% des cadres déclarent vouloir changer de métier ou évoluer fortement”. C’est beaucoup...

Votre brillante juriste collaboratrice a peut-être très envie de voir un peu plus ses enfants, ou va suivre son mari à l’autre bout de la France. Mais vous le saurez trop tard.

Ce (plus tout à fait) jeune avocat que vous avez recruté il y a 5 ans commence à avoir franchement des fourmis dans les jambes, et a très envie de créer son cabinet sur ce domaine d’activité que vous lui avez refusé l’année dernière. Mais vous n’avez pas su lui proposer une organisation compatible avec ses aspirations.

Quant à cette précieuse secrétaire bilingue, elle va vous quitter dans quelques jours, lassée de ses 3 heures de trajets quotidiens et séduite par la concurrence. Mais vous aurez bien du mal à la remplacer...

Tous aspirent à plus de maîtrise dans leurs choix, à une meilleure prise sur leur vie et carrière, sur “leur temps”. Et qui pourrait s’offusquer de cette recherche de sens ?

"If your firm’s culture does not match my culture, you’re dead."
(Entendu à la conférence "Legal Marketing Association 2012" à propos de la relation client, mais tout à fait adaptable au recrutement...)

Selon l’enquête TNS Sofres commanditée fin 2011 par le CNB (Conseil National des Barreaux), 33% des avocat(e)s interrogé(e)s ne sont pas satisfait(e)s de la conciliation de leur deux vies, personnelle et professionnelle. Et (coïncidence ?) près d’un tiers également des jeunes avocats n’envisage pas leur futur en profession libérale.
Et encore 30% des avocats interrogés dans l’enquête 2011 du Village de la justice [1] souhaitaient changer de collaboration dans l’année.

Chez les juristes salariés, c’est “pire” : 40% d’entre eux pensaient à changer d’employeur dans l’année selon la même enquête. On devine les sujets de conversation à midi...

Il faut dire qu’un des maux du siècle, le stress, semble s’imposer : 45% des avocats et juristes que nous avons interrogés qualifient leur ambiance de travail de stressante, même si souvent ils associent cela à “une ambiance motivante” (mais peut-on se motiver durablement sous la pression du stress ?).

Garder ces collaborateurs et en séduire de nouveaux, voilà les défis que les services RH d’entreprises, cabinets d’avocats et autres recruteurs doivent affronter aujourd’hui.

Et en même temps...

Le workshifting est là.

Les technologies actuelles changent deux choses importantes.

Premier point : La vie privée de vos collaborateurs ne les quitte plus désormais pendant les heures de travail. Les a t-elle jamais quitté ? Sans doute non, cette frontière invisible était sans doute illusoire, mais les smartphones posés sur les bureaux, ouverts en permanence et égrenant les messages des amis, de la baby-sitter, et autres activités, vous le rappelle.

Comment peut-il en être autrement d’ailleurs, smartphone ou pas, Facebook ou pas ? La canalisation d’eau qui explose ou l’enfant malade refusé à l’école ne connaissent pas les 35 heures (ni même les 39 ou 45...).

Second point, les collaborateurs peuvent techniquement disposer de ressources complètes partout où leur travail les amène, et ce, aussi facilement que s’ils étaient au bureau.

Pour un avocat par exemple, tous les dossiers clients peuvent être accessibles partout, à tout instant, de même évidemment que son agenda, les actes, dictées pour la secrétaire etc.

Pour une secrétaire juridique, plus n’est besoin d’être en permanence aux côtés des avocats pour poursuivre son travail, de saisie, mise en forme, suivi des dossiers, etc.

Pour un juriste amené à intervenir sur plusieurs sites, il est désormais insuffisant de centraliser toute l’information au seul bureau, en un seul point, alors qu’il est si facile et utile de dématérialiser.

Les frontières qui existaient jusqu’ici entre sites géographiques disparaissent peu à peu pour laisser place à un monde plus flexible dans lequel les tâches et informations peuvent être rapidement et efficacement consultées d’un endroit à un autre, d’une entreprise à une autre, sur différents fuseaux horaires, voire même à travers différents types de périphériques. “Votre bureau vous suit partout” était un ancien slogan quand l’on pouvait emporter péniblement ses fichiers Word et Excel sur son ordinateur portable, désormais on dirait plutôt que “votre bureau EST partout”.

Ordinateurs portables, tablettes, accès wifi et 3G, cloud computing, accès distants aux serveurs de votre entreprise, dégringolade des tarifs des communications téléphoniques fixes et portables... Tout est réuni pour que l’on puisse travailler n’importe où, n’importe quand, efficacement (ici on rappellera que l’objectif n’est pas de travailler 24H sur 24, mais de pouvoir travailler partout, la nuance est de taille).

On pourrait donc envisager de faire se rencontrer ces deux points, et d’en faire des atouts : Que vos collaborateurs soient heureux de travailler avec vous vous facilitera la vie sur de nombreux points, heureux manager...

Mieux concilier vie pro et vie perso.

Séduire vos futurs collaborateurs - et garder les actuels - passe par de nombreux facteurs, mais nous ne parlerons ici que de l’un d’eux : aidez-les à mieux intégrer leur vie professionnelle dans leur vie personnelle et inversement, et à s’affranchir du lieu.

Problèmes de garde d’enfant, de trajets, de mutation du conjoint, de choix de carrières, mais aussi sollicitations des autres employeurs et d’autres vies : tout cela entre le matin dans votre entreprise. La vie professionnelle ajoute alors son lot de stress, déplacements, contraintes. Ah, cette audience qui traîne au Palais... déjà 1 heure de perdue, plus le trajet de retour au cabinet ! Temps perdu (surtout maintenant que les jeunes avocats ont perdu la douce habitude de se retrouver au bistrot face au palais...).

Alors il faut être flexible. Au-delà du télétravail, les technologies informatiques et autres permettent aujourd’hui, plus qu’un accès à l’information, une duplication d’une organisation complète.

Si cela vous rendra service en cas de grève, problème de météo ou catastrophe “quelconque”, cela permettra aussi à votre organisation (humaine et matérielle) d’être toute l’année plus fluide, d’éviter les pertes de temps et de mieux “encaisser” les soucis personnels inévitables.

Des mises en pratique ? En voici quelques-unes :

- Le classique et connu télétravail, qui consiste à travailler “hors les murs” : pratique déjà répandue chez les avocats, qui sont 58% à télétravailler souvent ou parfois, un peu moins chez les juristes, qui sont quand même 40% dans ce cas [2].

- Le déplacement temporaire des personnes dans d’autres structures (un cabinet en région, un bureau prêté par un client ou une filiale...).

- Des réunions et formations à distance (visioconférences, téléréunions, elearning...).

- L’accessibilité permanente de vos applications et informations sur différents “lecteurs” (ordinateurs, smartphones, tablettes).

Pour un cabinet d’avocat qui suit ses clients internationaux, tout cela ouvre la possibilité de créer un “bureau” n’importe où dans le monde en quelques minutes. A son domicile, au palais ou à 400 km du cabinet, dans le salon Grands voyageurs Sncf ou de la compagnie aérienne, qu’importe !

Ainsi, les avocats du cabinet mondial SNR Denton peuvent se connecter à un poste de travail virtualisé, parfaitement cohérent partout, à tout moment, sur leur ordinateur portable, smartphone, tablette ou tout autre périphérique mobile, via la 3G, un accès WiFi public ou privé, ou toute autre connexion réseau.

Un juriste d’entreprise pourra, lui, suivre ses clients internes partout, en gardant ses informations et outils (la force de persuasion d’un juriste est parfois sensiblement réduite sur un chantier, avec son seul casque comme source d’information, ou bien en réunion loin de ses bases, lorsqu’il ne peut prendre de décision rapide et argumentée sur un contrat archivé quelque part... loin).

Bien entendu, vous soulèverez à juste titre les questions de sécurité, qu’il faudra traiter.
Bien entendu, nous ne pouvons qu’acquiescer lorsque vous faîtes allusion à la convivialité des pauses cafés (...), à l’importance de vraies rencontres.
Mais qui a dit qu’il fallait passer d’un excès de centralisme à un excès de virtualisation ?

Il reste des éléments à défricher...

Bonne réflexion.

A lire aussi sur ces sujets :
- "Legal Outsourcing : job killer or job creator ?"
- “10 bonnes raisons d’adopter le workshifting” -
un Livre Blanc Citrix.

- "La visioconférence : une méthode à démocratiser chez les avocats ?".

Crédit image 2 : Workshifting.com, important site en anglais sur le télétravail.

Rédaction du village

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[1Source Enquête Revenus et Métiers du droit 2011 Village de la justice. 1200 professionnels participants.

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