Meilleures pratiques pour embaucher des avocats.
Pour trouver le collaborateur de vos rêves - recruter un avocat tout simplement - il faudra utiliser tous les moyens à votre disposition : bouche-à-oreille, réseaux sociaux, publication d’une annonce sur un site local et sur un site national spécialisé d’annonces d’emploi comme le Village... et peut-être avoir recours à un cabinet de recrutement juridique si vous avez besoin d’aide ou n’avez pas le temps ou les compétences.
Pensez à consulter notre article sur les tendances du marché de l’emploi juridique pour évaluer l’état du recrutement dans les cabinets d’avocats...
Mais tout cela fonctionnera d’autant mieux que vous serez attractif en tant que cabinet d’avocat Recruteur, offrant une opportunité de carrière pour les avocats... Voici nos conseils.
Avocats : 4 façons de débloquer vos recrutements.
1. Fluidifier les relations de collaboration en faisant moins de rétention.
Les cabinets d’avocats ont toujours la tentation - bien compréhensible - de garder "captifs" leurs collaborateurs, que ce soit en terme de clause de non-concurrence ou de temps alloué au développement de la clientèle personnelle (30% seulement des avocats estiment avoir la possibilité de développer leur clientèle personnelle, c’est pourtant une des bases de l’existence du contrat de collaboration, un contrat atypique... Et la majorité estime "ne pas être assez rémunérée").
Alors n’est-il pas temps "d’ouvrir les vannes" et de jouer la carte de la confiance et du développement mutuel de clientèle et donc de satisfaction ? Il y a une part de risque à l’accepter, mais cela pourrait bien à la fois fidéliser des collaborateurs et convaincre les nouveaux candidats que vous ne leur tendez pas un piège... A défaut, jouer la carte du contrat de travail salarié, pour être logique avec vous-même.
2. Devenir attractif. Vraiment.
Pour attirer de nouveaux talents, rien de mieux que d’être attractif.
Nombreux sont les cabinets qui estiment que leur réputation sur le marché fait office d’attractivité. C’est vrai pour une part des candidats, qui peuvent y voir une occasion de côtoyer de grands noms du Droit ou de travailler sur de beaux dossiers, mais aussi souvent... de se construire un bon CV avant d’aller le valoriser ailleurs ou de créer leur propre cabinet.
Il est intéressant de se pencher sur ce qu’est l’attractivité d’un cabinet en 2022, cela a sans doute changé. Comme tout secteur, le Droit accueille de jeunes arrivants chaque année qui changent peu à peu le regard d’une profession. Ajoutons les événements 2020-2022 qui ont certainement laissé des traces, en tous cas poussé à la réflexion...
On relira pour cela notre enquête récente "Avocats et Juristes, où en sont-ils de leur souhait d’évolution de carrière ?" d’où est extrait ce graphique des motivations :
Il est sans doute temps de penser aussi à la notion de "Care", à prendre soin de vos équipes et de vous... Et cela va plus loin que leur offrir des chocolats à Noël !
Une fois réfléchi à ce sujet et fait des ajustements, il faudra "le faire savoir"... donc apprendre à communiquer.
3. Diversifier vos façons de recruter.
Depuis "presque toujours" les cabinets croient au bouche à oreille, que ce soit pour conquérir de nouveaux clients ou pour recruter. Cela reste vrai, tant la notion de réputation a du sens pour certains... mais pas pour tous.
A l’heure où la concurrence fait rage entre recruteurs, il faut "diversifier les entrées" et ne pas hésiter à faire appel à l’aide.
Quelques idées simples :
Il est temps de cultiver une vraie communauté qui vous suit sur les réseaux sociaux, auprès de qui vous pourrez diffuser vos besoins de recrutement ; Un tel processus prend au moins 6 mois pour de premiers effets, commencez... maintenant.
Lorsque vous diffusez vos offres d’emploi sur des sites [2], pensez à élargir votre périmètre (Nationalement ? Sur des sites variés ? Spécialisés ?), mais aussi et surtout à adopter une dynamique de mise en avant. Il fut un temps ou "poser une annonce" suffisait... Désormais il faut la mettre à jour, remettre en avant tous les 15 jours, en soigner la rédaction et les mots clés... Il vous faut pitcher pour les candidats !
Pourquoi ne pas faire appel aux professionnels du recrutement ? C’est dans ce type de périodes qu’ils ont le plus de valeur ajoutée, avec leur connaissance du marché, leur accompagnement et conseil, et leur temps plus disponible que le vôtre pour bien recruter (c’est-à-dire recruter de façon plus certaine, trouver un candidat qui ne restera pas ne vous aidera pas beaucoup...).
Pourquoi ne pas adopter les "nouveaux outils" de communication ? Nouveaux réseaux sociaux, vidéos, publications, participation à des job fair... Tout cela vous servira pour vos recrutements mais aussi pour votre communication de cabinet.
Changez votre regard ! Le "profil type" que vous cherchiez depuis 10 ans n’existe peut-être plus, pourquoi ne pas développer la diversité (part de femmes et hommes, handicaps, séniorité etc), ou imaginer de nouveaux profils (avez-vous pensé par exemple que des juristes salariés pourraient bien réintégrer les cabinets d’avocats, après la fuite des jeunes avocats vers les Directions juridiques ?)
4. Attendre...
Attendre que le marché se fluidifie ? Cela pourrait se produire d’ici septembre 2022, avec moins de frilosité des candidats potentiels, une baisse des incertitudes (plus ou moins liées à l’activité des avocats : Covid, guerre en Ukraine, élections, mais aussi les vacances d’été qui approchent ! Tout cela rendant les esprits plutôt frileux... ).
Et en attendant, pourquoi ne pas en profiter pour remettre à plat l’organisation de votre cabinet pour le rendre plus efficient à effectif constant ? On peut penser aux outils numériques ou à une réflexion sur les offres du cabinet, ou encore à la stratégie de développement...
L’Avis des Cabinets de recrutement spécialisés.
- Marie Hombrouck
Atorus Executive
"Dans un marché pénurique, pour faire venir les meilleurs talents il est important de travailler la marque employeur et de soigner "l’expérience candidat" lors du processus d’entretien d’embauche.
A titre d’exemple, un candidat s’est récemment desistéd’un processus après avoir passé 5 entretiens d’embauches. Malheureusement les discours n’étaient pas alignés entre les 5 interlocuteurs... Vous n’aurez pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression."
- Julie-Isabelle Binon
TeamRH
"Les avocats veulent recruter absolument des avocats, mais souvent un profil de juriste pourrait répondre à leur demande et être tout aussi compétent.
A force de vouloir chercher la perle rare, ces cabinets d’avocats perdent du temps et de l’énergie. Or, le fait de ne pas recruter a des conséquences internes sur les équipes qui sont surchargées, donc stressées, travaillant dans une mauvaise ambiance, allant jusqu’au burn-out.
Aujourd’hui, les jeunes juristes ne trouvent rien sur le marché. Cette population se retrouve à la marge sans emploi.
Il faut changer d’approche, s’ouvrir sur des profils différents et arrêter de faire des recrutements "calques".
Ce commentaire est aussi valable pour le secteur des notariat, des mandataires."
- Magali Sheik-Adam
Talents Légal
"Même s’il n’y a pas de recette secrète, il existe toutefois des moyens de favoriser le recrutement en cabinet d’avocats. En effet, bien cerner les attentes de chacun, les personnalités et la façon dont chacun gère les situations complexes (stress, gestion de délais, gestion de conflits,…) augmente les chances d’un recrutement réussi.
Si nous devions donner un conseil aux avocats lors de leur recrutement : considérez vraiment le candidat dans son intégralité ! Comprenez son projet, ce qu’il attend du poste, de l’équipe et de façon plus large, du cabinet. Soyez transparent sur le quotidien du cabinet pour l’aider à se projeter dès l’entretien. En effet, pour être attractif, il faut d’abord cerner ce qui attire. Pour cela, il faut prendre le temps de se pencher sur ce qui fait l’ADN et les valeurs du cabinet. C’est aussi le moment de vous questionner sur ce qui vous passionne dans votre métier pour le transmettre aux candidats qui sont sensibles aux managers qui les inspirent."
- Natacha Constantin,
Consultante en recrutement au sein du cabinet DHC
"Nous remarquons que les collaborateurs sont de plus en plus en recherche d’un projet professionnel qui soit adéquat avec leurs aspirations personnelles. Ainsi, il est possible pour les cabinets de se démarquer en démontrant concrètement en entretien les éléments permettant une conciliation vie privée/vie professionnelle épanouissante. La question du télétravail est dorénavant quasiment systématiquement posée par les candidats (parfois, plus que la rétrocession).
Un autre élément pouvant être différenciant : s’appuyer sur les collaborateurs du cabinet qui sont souvent les meilleurs ambassadeurs ! Il peut être par exemple intéressant de proposer un entretien avec ceux-ci, de manière séparée mais aussi de faire appel à leur réseau etc.
Un dernier point : le marché étant très tendu, nous recommandons la mise en place d’un processus de recrutement rapide et transparent, pour ne pas perdre le candidat qui aura potentiellement plusieurs entretiens en même temps !"
Discussion en cours :
Je constate fréquemment que la décision de recruter est prise sous la pression, sans anticipation ni réflexion réelle. Il s’agit plus pour le cabinet de réagir à une pression devenue intenable qu’à une envie de construire ensemble.
Et que dire du processus d’accueil et de montée en puissance du nouvel arrivant qui n’existe pas la plupart du temps !
Les attentes évoluent et adapter le cabinet à ces nouvelles attentes est une richesse y compris pour les équipes en place.
Ce que je nomme la "bienveillance orientée résultats" : prendre soin de ses collaborateurs MAIS fixer le cadre, les objectifs et les moyens de les atteindre.
Car recruter prend sens avec le fait de parvenir à fideliser.
Bons recrutements à tous.