4. DE LA MOBILITÉ À L’OUVERTURE.
La fonction juridique fait partie de la catégorie des fonctions centrales et régaliennes de l’entreprise, empêcheur de tourner en rond, mais demeure une fonction support au service des autres.
L’enjeu continuel des fonctions supports réside dans leur gouvernance et leur capacité de dialoguer d’égal à égal : les fonctions de l’entreprise doivent s’ouvrir les unes aux autres, en particulier la fonction juridique qui, malgré les dénégations de beaucoup, demeure encore obscure pour certains opérationnels.
L’objectif que doivent poursuivre les directions juridiques est celui d’une fertilisation croisée avec les autres matières : chaque fonction support (juridique, finance, ressources humaines, achats, système d’informations, etc.) dispose de sa propre grille de lecture, laquelle est complémentaire et non concurrente des autres. Dans ce cadre, la fonction juridique doit mieux interagir avec les autres fonctions et les opérationnels mieux sensibilisés aux enjeux juridiques de leur organisation. La pire des situations serait une fonction juridique autocentrée au motif que celle-ci dit le droit au sein de son organisation.
Il conviendrait donc que l’organisation, à commencer par les directions juridiques acceptent de voir que le droit sert la grande famille de la régulation de l’entreprise, à laquelle appartiennent également la qualité, la comptabilité, une partie du système d’informations, les ressources humaines, etc. au sein de laquelle le raisonnement et le syllogisme juridique trouveraient parfaitement à s’appliquer.
La fonction juridique doit encore fait des efforts (au bénéfice de l’organisation) pour s’ouvrir aux autres fonctions, en particulier aux fonctions amont et aval (notamment la comptabilité ou encore les RH) et monter en compétences connexes telles que marketing, communication ou finance par exemple.
De manière plus spécifique encore, il est de l’intérêt même des praticiens juridiques de s’ouvrir et faire preuve de mobilité s’ils souhaitent un jour évoluer – de manière latérale ou verticale – et plus encore accéder dans l’avenir à des fonctions de direction générale, ce qui est loin d’être le cas pour l’heure.
Enfin, l’ouverture passe également par une meilleure synergie entre ressources endogènes et exogènes ; il est à cet égard dommage que les passerelles d’échanges entre avocats et juristes d’entreprise – quelles que soient les formes d’échange ou de synergie – soient encore si peu usitées. L’avenir de la fonction juridique passe par plus de nomadisme et moins de sédentarisme.
Les 5 défis présentés par les auteurs :
1. De l’objectif à la contribution effective.
2. De l’expertise individuelle au savoir collectif.
3. De l’individualité à la co-responsabilité.
4. De la mobilité à l’ouverture.
5. De l’internationalisation à la mondialisation.