Les deux études menées pour Le Village de la Justice, et dévoilées à l’occasion du Village de la Legaltech (notamment lors de la conférence dont vous trouverez ici le compte-rendu en sons et en images), ont eu pour ambition de répondre à ces questions.
Pour commencer, nous avons exploré notre base de données. Depuis plus de 10 ans, nous mesurons 17 soft skills et 4 indicateurs de performance sur près de 200.000 personnes. Ces 17 compétences comportementales n’ont pas été choisies par hasard : ce sont celles dont on a pu construire une mesure fiable, grâce à des questionnaires valides. Ce sont aussi celles dont on a pu établir le rôle dans la performance.
Nous avons isolé, parmi nos 200.000 répondants, le sous-groupe des juristes qui surperforment et nous avons analysé lesquels de ces soft skills déterminaient leur sur-performance.
Point important : nous avons distingué les juristes en cabinet, les juristes en Direction Juridique (DJ) et les juristes de la legaltech : ces trois contextes bien spécifiques exigent-ils des soft-skills différents ?
En cabinet | Dans une DJ | Dans la legaltech |
---|---|---|
1. Résoudre un problème complexe | 1. Comprendre son organisation | 1. Promouvoir |
2. Comprendre les besoins d’autrui | 2. Coopérer | 2. Résoudre un problème complexe |
3. Gérer son stress | 3. Contribuer à un travail collectif | 3. Contribuer à un travail collectif |
Réponses positives : des soft skills de notre modèle déterminent bien la performance ; mais le contexte joue un rôle important. Les soft skills à détenir pour réussir en cabinet ne sont pas ceux qui font la performance dans une DJ ou le succès dans la legaltech.
Or ces soft skills, identifiés grâce au traitement de données massives, ne sont pas toujours ceux que les managers identifient.
Nous avons aussi demandé à des professionnels du droit de choisir, parmi nos 17 soft skills, ceux qui leur paraissaient prioritaires pour réussir.
En cabinet | Dans une DJ | Dans la legaltech |
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1. Construire une vision personnelle | 1. Comprendre son organisation | 1. Créer des solutions innovantes |
2. Prendre des risques | 2. Coopérer | 2. Résoudre un problème complexe |
3. Promouvoir | 3. Comprendre les besoins d’autrui | 3. Promouvoir |
De cette étude, trois idées sont à retenir :
D’abord, les soft skills ne sont pas une catégorie aussi confuse qu’elle en a l’air. Il existe des référentiels validés et des outils de mesure fiables qui permettent de les évaluer.
Mieux, nous savons quels soft skills contribuent à la performance et, donc, lesquels demandent une attention particulière lors d’un recrutement.
Ensuite, ces soft skills indispensables ne sont pas liées à un métier (juriste par exemple) mais à son contexte d’emploi : les soft skills à détenir pour réussir en cabinet ne sont les mêmes que dans une DJ ou dans la legaltech.
Enfin, les managers et les pros ne sont pas toujours les mieux placés pour savoir quels sont les soft skills à mobiliser. Les données, leur objectivité et leur recul, ont décidément beaucoup de choses à nous apprendre.
A lire aussi, du même auteur, l’étude "Quand l’abondance d’informations digitales provoque des erreurs de recrutement."