Selon la Ministre du Travail, les premières notes publiées par les entreprises de plus de
1.000 salariés en matière d’égalité salariale livrent quatre enseignements.
Le premier est que la prise de conscience et la transparence ne sont pas faciles pour la moitié des entreprises. En effet, sur les 1.460 entreprises de plus de 1.000 salariés en France (représentant environ 5 millions de salariés), 732 ont effectué leur déclaration le 1er mars, comme le prévoit le décret du 9 janvier, soit un taux de répondants d’approximativement 50 % (3,03 millions de salariés). Au total, 831 entreprises ont publié leurs notes, 100 ayant déjà devancé l’obligation. Pour rappel, les entreprises de plus de 250 salariés devront publier leur index le 1er septembre 2019, et celles de plus de 50 salariés le 1er mars 2020.
Deuxièmement, sur les 732 entreprises qui ont répondu, 14 ont obtenu une note de 100/100 (SODEXO Hygiène et Propreté, CNP Assurances ou encore MAIF ont obtenu une note entre 99 et 100). 600 entreprises ont obtenu entre 75 et 99 points. Enfin, 118 entreprises sont en alerte rouge avec moins de 75 points sur 100.
Troisième enseignement retenu par la Ministre du travail, les entreprises semblent respecter le principe « à travail égal, salaire égal », car elles possèdent déjà des outils de mesure et il existe un dialogue social sur ce sujet, selon la ministre du Travail. Les moyennes des trois premiers indicateurs constituant l’index sont bonnes : l’indicateur 1 portant sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes a une note moyenne de 37/40 ; l’indicateur 2 sur les écarts d’augmentation 18/20 ; l’indicateur 3 sur les écarts de promotion 14/15.
Enfin, l’index confirme qu’il existe un plafond de verre dans la majorité des grandes entreprises. La note moyenne de l’indicateur 5, qui porte sur le nombre de femmes parmi les dix plus hauts salaires de l’entreprise, est de 3/10. Seules 114 entreprises (soit moins de 16 %) ont obtenu 10/10, tandis que 365 entreprises (50 % de celles qui ont répondu) n’ont pas obtenu de point, ce qui signifie qu’elles ont moins de deux femmes parmi les dix plus hautes rémunérations. Par ailleurs, seules 27 % des entreprises respectent leur obligation concernant les augmentations de femmes de retour de congés maternité, qui est inscrite dans la loi de 2006. L’indicateur 4 de l’index porte sur cette obligation : le bilan montre que 201 entreprises ont 0 (sur 15 points) à cet indicateur.
La Ministre du travail précise pour les entreprises qui sont en alerte rouge, qu’une action managériale et le dialogue social émerge pour éliminer les inégalités. Dans certains grands groupes, comme Engie, Renault ou Thales, c’est une ou deux de leurs filiales, souvent les filiales de service des groupes industriels, qui ont des notes inférieures à 75/100.
Au total, 16 % des entreprises qui ont répondu devront prendre des actions cette année sous peine de sanction. Dans certaines de ces entreprises où l’État est actionnaire, Muriel Pénicaud précise que l’APE (agence des participations de l’État) sera saisie.