Bonjour toutes et tous,
J'ai une question mixte (
droit
et viticulture, normal me direz-vous) à vous poser en ce début de déconfinement.
Depuis longtemps maintenant et comme de nombreux secteurs d’activités en France, la vente d’alcool est très réglementée (
je ne vous rappelle donc pas les groupes de boissons, la distinction entre licence restreinte, petite licence à emporter, licence de plein exercice, petite licence restaurant ou encore licence à emporter, les catégories d’établissements, les nécessaires formations préalables, etc…).
Comme trop souvent avec notre (
trop sophistiqué) droit français, la notion fondamentale qui conditionne l’application de l’ensemble de la réglementation …n’est pas définie.
Il s’agit en l’occurrence du «
débit de boisson ».
Chacun(e) voit bien que le législateur (
« approche téléologique », pour les étudiants
) voulait viser et vise encore les bars, restaurants et discothèques, notamment (
donc le négoce, l’achat/revente, activité commerciale par nature).
Mais quid du viticulteur producteur (
activité civile, qui n’achète donc pas pour revendre mais qui produit lui-même son stock (= moi
)) ?
Lorsqu’il crée son site de e-commerce (activité qualifiée de « vente à emporter » dit le Code de la santé publique), doit-il satisfaire aux différentes formalités (formation, permis d’exploitation, déclaration en mairie, etc…) ?
La plupart des « auteurs » du web (
organismes de formation habilités à dispenser la formation, servicepublic.fr; chambre de commerce, etc…) disent que oui (
mais il est vrai que l’on a un peu l’impression qu’ils ont tous recopié le même texte…).
J’ai tout de même trouvé une émanation de l’Etat (
bon d’accord, c’est la seule que j’ai trouvée, à contre-courant de toutes les autres dociles qui reprennent scrupuleusement la voix du maître) qui ose exclure le viticulteur en précisant que « Toute personne se livrant à la vente au détail de boissons alcoolisées ne provenant pas de sa production exerce son activité en qualité de débitant de boissons », (
https://www.guichet-entreprises.fr/fr/activites-reglementees/alimentation/debitant-de-boissons/).
Et une surprenante Chambre d’agriculture de la Loire qui, sauf erreur de ma part, s’adresse à ses adhérents viticulteurs en leur exposant le régime du débit de boissons après avoir précisé …qu’ils en sont exclus puisqu’ils vendent les bouteilles qu’ils produisent, (
https://pays-de-la-loire.chambres-agric ... porter.pdf)
Bon alors, selon vous, le viticulteur qui exerce en société à forme civile (EARL) et qui produit lui-même le stock qu’il vend, relève-t-il des dispositions des articles L. 3321-1 et suivants du Code de la Santé publique ou pas ?Vos avis argumentés d’expert (
désolé pour les « je pense que ») seront les bienvenus.
Je me doute bien que la DIRRECTE a d’autres chats à fouetter en ce moment mais à 3750 € l’infraction, je préfère tout de même disposer un fond de dossier, au cas où.
Merci beaucoup,
Bonne journée,
JD
Pour nourrir votre réflexion :
https://www.mon-viti.com/articles/comme ... e-boissonshttps://www.service-public.fr/professio ... its/F22379https://www.economie.gouv.fr/entreprise ... boissons#0