NOTRE OPINION :
Il sera de bon ton, ici encore, de se féliciter que le constat commun, à l’échelon planétaire, des défaillances de la Méthode de la Juste Valeur (MJV) ait entraîné une concordance dans les réponses apportées (du moins à ce stade, s’agissant des lignes directrices communes validées par l’IASB et le FASB).
Mais force est de constater qu’il aura fallu une crise majeure et la faillite de grandes banques, commerciales ou d’investissement, pour élaborer les prémisses d’un référentiel de juste valeur propre aux instruments financiers négociés sur des marchés illiquides et inactifs et commun aux grandes économies de la planète.
Il est regrettable que les bonnes intentions des normes IFRS et la vertu attendue de la MJV aient en période de trouble, non seulement failli sur le terrain de l’information financière (de toute évidence et sans qu’il soit besoin d’en donner des exemples), mais également et surtout de l’intérêt général. En accélérant le phénomène de crise de manière finalement fortement artificielle, comme les grands régulateurs mondiaux le reconnaissent aujourd’hui, même implicitement, la MJV a montré ses insuffisances conceptuelles.
Naïveté ou dogmatisme, il est difficile de dire laquelle de ces deux causes l’a emporté sur l’autre, mais il ne peut être nié que les systèmes financiers et économiques contemporains reposent de manière centrale, depuis quelques années, sur le dogme du marché.
Or, c’est bien d’avoir donné dogmatiquement la primauté aux attentes du marché, tendance contemporaine de la gouvernance d’entreprise, qui a justifié des gestions d’entreprises axées sur le profit à court-terme et des comportements individuels souvent qualifiés de mercenaires (chez les actionnaires comme chez certains managers).
C’est également d’avoir donné, dans la construction du bilan des grandes entreprises de la planète, la même primauté dogmatique au prix de marché, cliché instantané et donc d’appréhension court-termiste d’un actif, que la volatilité des comptes s’est installée, induisant des spirales de pertes, en résultat comme en valeur.
Il ne faut certes pas condamner les efforts marqués ces dernières années en matière de gouvernance d’entreprise comme de communication financière ; il s’agit en revanche désormais, dans les cadres formels définis, d’inciter désormais à plus de fond, à plus de réflexion, sans dogmatisme ni parti pris, sur les objectifs devant être privilégiés...
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