562 avocats ont répondu, en manifestant un grand intérêt, à cette enquête à la fois quantitative et qualitative, puisque parmi la totalité des répondants, des avocats dits « avant-gardistes dynamiques » ont été réunis en groupe et ont identifié les 5 chantiers prioritaires pour la profession.
Loin d’être exhaustive, parce que l’enquête est très riche d’enseignements, la liste que la rédaction du village de la justice vous livre ici reprend les 18 principaux éléments à retenir.
Sur l’avocat d’aujourd’hui
1- Les avocats manifestent un attachement affirmé à leur métier (51%) surtout dans les petits cabinets et dans ceux dont l’activité est à dominante contentieux.
2- Depuis 10 ans, les avocats restent globalement satisfaits de leur situation professionnelle.
3- Mais, il y a des points sur lesquels ils existent des clivages entre les différentes catégories d’avocats. Les points de rupture identifiés sont la conciliation entre vie privée et professionnelle et la rémunération.
4- Néanmoins, il y a des fondamentaux qui demeurent. La défense des libertés constitue la mission fondamentale de la profession (75%), la solidarité reste importante dans la profession malgré la concurrence (56%).
5- La conviction ne cesse de s’affirmer que l’avocat doit être un entrepreneur (94% sont d’accords) orienté client (77%).
Sur l’avocat de demain
6- L’enquête relève un optimisme à deux vitesses : plus de pessimisme sur l’avenir de la profession d’avocat mais plus d’optimisme sur l’avenir de leur cabinet.
7- 70% déclarent qu’ils resteront certainement avocat toute leur carrière mais certains sont de plus en plus ouverts pour travailler en entreprise en tant que juriste salarié ou avocat en entreprise.
8- Sur l’évolution du métier d’avocat :
Les principales forces identifiées sont l’autonomie et l’indépendance dans l’exercice du métier, la relation avec le client, l’utilité sociale du métier…
Les principales faiblesses sont l’équilibre entre vie privée et professionnelle et entre charges de travail et rémunération, les possibilités d’évolution dans le cabinet, la sécurité de l’emploi et la rémunération.
Les opportunités se trouvent dans l’innovation pour fournir un service complet au client et la judiciarisation de la société.
Les menaces viennent de la pression sur les prix, de la concurrence des autres professions et des prestations de service « low cost ».
Préparer l’avenir…
9- Se former tout au long de la carrière est fondamental pour 78% dont 92% pensent qu’il faut améliorer la formation sur la relation client et le développement de clientèle. Les avocats ont aussi intérêt à se spécialiser de plus en plus (81%) notamment en se formant aux métiers du client (68% des 81%).
10- Les enjeux principaux pour demain sont de mieux représenter la profession devant les pouvoirs publics (96% dont 76% pour qui c’est indispensable) et d’encadrer la formation initiale et continue (86%).
Et pour ceux identifiés comme des « avant-gardistes dynamiques »
11- Il n’existe pas de profil type de l’avant-gardiste dynamique (notamment sur l’âge), contrairement à d’autres professions, mais plutôt un état d’esprit.
12- Les avant-gardistes dynamiques sont d’abord des pro-actifs qui ont une certaine dimension de curiosité, ce sont des ambassadeurs du changement qui pensent au-delà des frontières nationales, et qui sont ouverts à l’innovation.
13- Les avant-gardistes dynamiques sont convaincus que l’avocat peut et doit s’adapter à l’avenir surtout grâce à sa force d’adaptabilité. Ce ne sont pas que des optimistes mais ils ont, plus que les autres, intégré l’impératif de rentabilité.
14- Ce ne sont pas des opportunistes. Ils ont un fort esprit de corps, 81% se voient rester avocat à vie.
15- Ils ne sont pas résignés devant les défis que constituent notamment l’impact d’Internet sur les pratiques juridiques des particuliers et des avocats, la concurrence accrue des autres métiers du droit et du chiffre, la démographie grandissante des avocats, … Ils souhaitent agir.
16- Ils estiment qu’Internet et les nouvelles technologies sont autant une source de menaces (désacralisation du métier d’avocat, concurrence déloyale…) que d’opportunités (obligation de se remettre en cause, multiplication des moyens d’être en contact avec le client…).
17- Le point noir pour eux est l’expansion démographique importante des avocats notamment parce que dans les grandes villes (surtout à Paris), elle renforce la précarisation du statut de collaborateur et pousse les avocats à totalement changer de carrière.
18- Les avant-gardistes dynamiques ont identifié 5 chantiers prioritaires pour demain : Internet tout d’abord, puis à priorité égale, la concurrence externe et la représentativité nationale et pour finir, l’interprofessionnalité et les nouveaux métiers.
Les enseignements de cette enquête sont riches et ont de quoi nourrir la réflexion et l’action des avocats dans les mois et les années à venir...
