Création d’une entreprise à l’étranger en tant que ressortissant français.

Par Louis Dujardin, Avocat.

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Explorer : # création d'entreprise # implantation à l'étranger # obligations fiscales et sociales # gestion à distance

De plus en plus de ressortissants français souhaitent créer une entreprise à l’étranger pour diverses raisons, telles que l’opportunité de marché ou une fiscalité plus avantageuse. Cependant, la création d’une entreprise à l’étranger peut être complexe et nécessite une bonne préparation. Dans cet article, nous allons vous expliquer les étapes à suivre pour créer une entreprise à l’étranger en tant que ressortissant français.

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I. Choisir le pays d’implantation.

Avant de créer une entreprise à l’étranger, il est essentiel de bien choisir le pays d’implantation en fonction de plusieurs critères.

Parmi les critères à prendre en compte, on peut citer :

- La stabilité politique et économique du pays,
- Les opportunités de marché : potentiel de croissance, concurrence, etc.
- La fiscalité : niveau d’imposition, avantages fiscaux, etc.
- Les coûts liés à la création et à l’exploitation de l’entreprise : salaires, loyers, taxes, etc.
- La culture d’entreprise et les pratiques commerciales locales.

Il est important de se renseigner sur les conditions d’implantation et les réglementations en vigueur dans le pays choisi, notamment en matière de droit du travail, de propriété intellectuelle et de réglementation commerciale.

La loi française (Loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique) impose aux entreprises de plus de 500 salariés et réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 100 millions d’euros, de publier un rapport de transparence sur leurs activités en France et à l’étranger. Ce rapport doit notamment contenir des informations sur les filiales et sous-traitants de l’entreprise, ainsi que sur les mesures prises pour lutter contre la corruption et le trafic d’influence.

Cette loi est importante pour les entreprises qui souhaitent s’implanter à l’étranger car elle les oblige à se conformer à des normes de transparence et de lutte contre la corruption, qui peuvent varier d’un pays à l’autre. Les entreprises doivent donc être conscientes de ces obligations et prendre en compte les réglementations en vigueur dans le pays d’implantation lors de la création de leur entreprise à l’étranger.

II. Les formalités administratives.

La création d’une entreprise à l’étranger implique d’accomplir plusieurs étapes administratives auprès des autorités locales. Les formalités peuvent varier en fonction du pays et de la forme juridique choisie.

Voici les principales étapes à suivre :

  • Vérifier la disponibilité de la dénomination sociale de l’entreprise : il faut s’assurer que la dénomination sociale n’est pas déjà utilisée par une autre entreprise.
  • Rédiger les statuts de l’entreprise : les statuts doivent être rédigés en conformité avec la législation du pays choisi.
  • Obtenir les autorisations nécessaires : selon le pays d’implantation, il peut être nécessaire d’obtenir des autorisations spécifiques pour exercer certaines activités.
  • Immatriculer l’entreprise auprès des autorités locales : l’immatriculation permet d’obtenir un numéro d’identification fiscale et de s’enregistrer auprès des autorités fiscales.

III. Les obligations fiscales et sociales.

La création d’une entreprise à l’étranger implique également de se conformer aux obligations fiscales et sociales en vigueur dans le pays d’implantation. Voici les principales obligations à respecter :

  • Payer les impôts et taxes locaux : chaque pays dispose de son propre système fiscal, avec des taux d’imposition et des modalités de calcul différents.
  • Respecter les obligations sociales : selon le pays d’implantation, il peut être nécessaire de cotiser à des régimes de sécurité sociale ou de retraite.
  • Respecter les échéances fiscales et sociales : il est important de se renseigner sur les échéances de paiement des impôts et des cotisations sociales pour éviter les pénalités.

IV. La gestion de l’entreprise à l’étranger.

La gestion d’une entreprise à l’étranger peut être complexe, notamment en raison des différences culturelles et des barrières linguistiques. Cependant, il est possible de faciliter la gestion à distance en suivant quelques bonnes pratiques.

Se faire accompagner par un expert local : lorsque vous créez une entreprise à l’étranger, il est important de se faire accompagner par un expert local. Cet expert pourra vous aider à comprendre les règles et les usages locaux, ainsi qu’à faciliter les démarches administratives. Par exemple, si vous créez une entreprise en Chine, il est recommandé de faire appel à un avocat local pour vous accompagner dans les formalités administratives.

Utiliser des outils de gestion à distance : il est possible de recourir à des outils en ligne pour faciliter la gestion de l’entreprise à distance. Par exemple, des logiciels de comptabilité permettent de suivre l’état des finances de l’entreprise en temps réel, tandis que des outils de gestion de projet permettent de suivre l’avancement des projets à distance. Il est important de choisir des outils adaptés au contexte local et de veiller à la sécurité des données [1].

Communiquer régulièrement avec l’équipe locale : pour maintenir une bonne communication avec l’équipe locale, il est important de prévoir des temps d’échange réguliers. Par exemple, des réunions hebdomadaires en visioconférence permettent de faire le point sur les projets en cours et de résoudre les problèmes rapidement. Il est également important de veiller à la qualité de la communication en respectant les différences culturelles et linguistiques. Par exemple, en Chine, il est courant de prendre le temps de discuter de sujets personnels avant de parler de sujets professionnels.

En résumé, la gestion d’une entreprise à l’étranger implique de se faire accompagner par des experts locaux, d’utiliser des outils de gestion à distance adaptés au contexte local et de maintenir une communication régulière avec l’équipe locale en respectant les différences culturelles et linguistiques.

En suivant ces bonnes pratiques, il est possible de faciliter la gestion à distance et de maximiser les chances de réussite de l’entreprise à l’étranger. Des plateformes juridiques [2] peuvent vous permettre également de trouver le bon avocat pour votre problématique afin de vous aider dans la gestion de votre projet d’entreprise. Trouver un intermédiaire peut également être bénéfique pour vous avant d’arrivée sur le territoire.

Conclusion.

La création d’une entreprise à l’étranger en tant que ressortissant français peut être une opportunité intéressante, mais elle implique de respecter les formalités administratives et les obligations fiscales et sociales en vigueur dans le pays d’implantation. Il est donc essentiel de bien se renseigner sur les conditions d’implantation et de se faire accompagner par des experts locaux pour faciliter la gestion à distance.

Louis Dujardin, Avocat au Barreau de la ville de Québec et rédacteur pour le site Avocat Montréal

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[1Sites tels que avocat-montreal.ca

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