Lyon.
La parole à : Alban Pousset-Bougere, Bâtonnier et Sara Kebir, Vice-Bâtonnière du Barreau de Lyon.
Village de la Justice. Quelles sont les spécificités du monde des cabinets d’avocats de cette agglomération ?
- Alban Pouset-Bougere, Bâtonnier et Sara Kebir, Vice-Bâtonnière du Barreau de Lyon
Au Barreau de Lyon, 2ᵉ barreau de France, toutes les structures sont représentées, de l’avocat individuel à la structure plurinationale, en passant par un exercice en qualité de collaborateur libéral à temps plein ou partiel.
Les cabinets sont des partenaires du monde économique local, régional, interconnectés aux capitales européennes et à proximité des régions transfrontalières et sont également ouverts à l’international notamment grâce aux 26 jumelages signés par le Barreau (le dernier signé en début d’année avec le Barreau de São Paulo nous rapproche de ses 370 000 avocats).
Qu’est ce qui caractérise l’attractivité de Lyon pour un avocat selon vous ?
Le Barreau est attractif en ce que chaque avocat peut y trouver, voire y construire, son mode d’exercice idéal. Toutes les formes d’exercice sont représentées et toutes les matières peuvent être pratiquées que ce soit en conseil, en contentieux ou encore dans les « nouveaux » champs de compétences tels que l’avocat mandataire sportif, la fiducie, la compliance…
Le Barreau se distingue aussi par son dynamisme : un incubateur, un observatoire, un centre de recherche, une association sportive qui organise des activités dans une quinzaine de disciplines, 49 commissions ordinales.
Le Barreau n’a par ailleurs jamais oublié que l’essence de l’avocat est d’être un défenseur des libertés publiques. La commission Droits de l’Homme et libertés publiques du Barreau est active en organisant des colloques, en permettant la présence d’avocats en qualité d’observateurs internationaux, notamment lors de procès d’avocats poursuivis pour avoir exercé leurs missions…
Y’a-t-il un bon « matching » entre les offres de postes d’avocats et les candidats disponibles sur place, ou prêts à s’y installer ?
Le « matching » entre les besoins et les « candidats » reste à parfaire. Certains domaines d’activités sont en tension (le conseil en droit des affaires, le droit fiscal, le droit public ou encore le droit du travail par exemple).
Nous nous sommes rapprochés des Universités pour pouvoir sensibiliser les étudiants aux domaines d’activité dans lesquels l’intervention de l’avocat est peu connue mais passionnante !
Strasbourg.
La parole à Paule Thines, Bâtonnière du Barreau de Strasbourg.
Village de la Justice : Quelles sont les spécificités du monde des cabinets d’avocats de cette agglomération ?
- Paule Thines, Bâtonnière du Barreau de Strasbourg.
À Strasbourg, 50 à 60% de l’activité concerne le droit des affaires, et 40% droit de la famille et le droit pénal. Dix-huit spécialités sont recensées et exercées à Strasbourg allant du droit immobilier, au droit de l’arbitrage, droit de l’environnement ou des nouvelles technologies. Ces spécialités ne sont possibles que grâce aux nombreuses industries et entreprises nationales et/ou internationales qui sont présentes à Strasbourg et environs et qui permettent cet exercice diversifié et spécialisé. Le transfrontalier s’est également beaucoup développé ces dernières années.
Les cabinets dits du monde économique ont peu à peu développé et tourné leurs activités également vers le judiciaire et le contentieux. Les regroupements de confrères sont de plus en nombreux et les cabinets exercent désormais le plus souvent sous le nom d’un cabinet (d’une marque) plutôt que sous le nom de leurs associés comme ce fut le cas.
Enfin, derniers chiffres : 1 135 avocats inscrits au barreau à ce jour, avec une moyenne d’âge de 31 ans, 47% ont moins de 40 ans et 75% installés au centre ou autour du tribunal judiciaire.
Qu’est-ce qui caractérise l’attractivité de Strasbourg pour un avocat selon vous ?
La beauté de la ville, le dynamisme du barreau, la présence de l’école régionale d’avocat du Grand Est (ERAGE), d’une université de droit ainsi que l’existence d’un tribunal judiciaire et administratif et de la CEDH qui permettent aussi d’exercer dans des matières relatives au droit des étrangers et droits de l’Homme.
Notre barreau fait partie de l’IDEB (Institut de Droit Européen des Barreaux), avec le barreau du Luxembourg et de Bruxelles qui forme les confrères au droit au « réflexe européen ».
Y a-t-il un bon "matching" entre les offres de postes d’avocats et les candidats disponibles sur place, ou prêts à s’y installer ?
Oui, mais il y a plus d’offres que de demandes. Une surenchère s’installe quelques fois entre les cabinets, pas seulement pour le montant de la rétrocession qui est très honorable à Strasbourg comparé à d’autres grands barreaux, mais en qualité de travail. Cela préjudicie quelques fois aux « petites structures ».