Faculté de droit après un Bac STG/STMG fausse bonne idée ?
Pour faire simple, j’ai obtenu mon bac STG (nouvellement connu sous le nom de STMG) en 2012, j’ai fait le choix « risqué » de continuer mes études à l’université de droit à Bordeaux. Cette université est bien connue pour l’exigence et la rigueur qu’elle demande afin de réussir.
Pour la plupart, la voie technologique n’est pas faite pour l’université, celle-ci serait une voie « poubelle » pour les âmes égarées.
Toute la question réside sur le fait de savoir s’il est possible voire envisageable d’aller à l’université après l’obtention du bac STMG et plus particulièrement la fac de droit.
Ai-je fait le bon choix ?
Je dirais « oui », après un redoublement de la première année, me voilà maintenant en 2017 avec l’obtention d’un master 1 Droit pénal et sciences criminelles. Cela n’a pas été facile mais avec de la volonté et une envie de se surpasser il est tout à fait envisageable d’y parvenir.
En ce moment même je prépare le CRFPA (concours d’accès à l’école d’avocats) pour le passer en septembre 2018, faisant le choix de le tenter directement après mon master 1 et non après le master 2 (et écarter le débat portant sur quel est le bon moment pour passer le CRFPA").
Est-ce plus difficile de réussir ses études de droit venant d’un bac technologique ?
Selon moi non. Il faut simplement se donner les moyens de réussir. En sortant du lycée on est tous sur le même pied d’égalité. En effet, quelque soit l’obtention de votre bac cela ne vous fait pas à coup sur un brillant étudiant en droit ou non. J’ai vu des personnes venant de filières ES, L ou S arrêter la fac de droit et des personnes de la filière technologique réussir.
On ne cesse de nous dire que le taux de réussite pour ceux qui viennent d’un bac technologique est très bas voire proche du zéro. C’est vrai, mais combien choisissent l’université parce qu’ils n’ont été pris nul part ailleurs (BTS, DUT). Ce sont des personnes qui à défaut de voir leur choix premier accordé, ont opté pour cette porte de secours. C’est en cela que s’explique le taux de réussite relativement bas pour les personnes venant d’une filière technologique. Pour ma part, n’étant pas un étudiant brillant au lycée, j’ai fait le choix de l’université de droit et cela a été mon unique voeu sur Post-Bac. Je pense que si on prenait en considération seulement les élèves qui ont réellement envie d’aller à l’université sans prendre en compte ceux qui viennent seulement par dépit, alors le taux de réussite serait nettement plus élevé.
Donc non, la voie technologique n’est pas un handicap pour réussir en droit. Il suffit de volonté, de travail et tout est possible.
Les devoirs que nous avons à rendre (commentaire d’arrêt, cas pratique, dissertation… etc) n’ont rien à voir avec ce qui a pu être étudié au lycée et ce pour n’importe quelle filière. C’est en cela que nous commençons tous un nouveau départ.
Il faut savoir également que les études de droit prennent beaucoup de notre temps, il faudra que vous soyez prêts, prêtes à faire des sacrifices. Bien entendu, les soirées étudiantes sont là pour nous faire décompresser, voir nos amis, oublier un peu la fatigue accumulée par la tonne de travail que l’on nous demande. En revanche, il faut être capable de faire la part des choses et ne pas uniquement profiter de la nouvelle vie après le lycée. Le fil est assez fin entre ces deux chemins. J’ai fait cette erreur en première année, cela m’a valu un redoublement.
La faculté est un endroit où nous sommes autonomes, nous avons le choix d’aller ou de ne pas aller en cours, de réviser ou de sortir tous les soirs de la semaine. C’est à vous de faire les bons choix, on ne vous rappellera pas à l’ordre si vous décrochez en cours d’année.
Outre ces considérations, il faut également ne pas se décourager au moindre problème. J’ai eu des notes très basses au début, s’approchant plus du zéro que du 20. En effet, le travail ne paye pas toujours, mais il faut être capable de se dire que la prochaine fois ce sera meilleur.
Pour exemple, ma première année de droit où n’ayant pas énormément étudié ou tout du moins pas avec les bonnes méthodes (j’avais travaillé, mais avec du recul je me suis rendu compte que je travaillais comme un lycéen, or, le niveau à l’université est nettement au dessus et exige une charge de travail conséquente) j’avais à peu près 6 de moyenne, en redoublant et en me consacrant uniquement à mes études j’ai obtenu le double soit 12. A force de persévérance on peut y arriver.
Vos professeurs de lycée vont peut-être être réticents si vous leur demandez leur avis sur le fait d’aller à l’université de droit. Surtout si vous n’êtes pas un élève « modèle ».
Mais sachez une chose, la seule personne capable de vous jugez et de savoir si vous en êtes capable c’est vous !
J’ai choisi de me faire confiance et maintenant je ne regrette en rien mes choix.
Discussions en cours :
Cet article me fait extrêmement plaisir puisque j’ai vécu cette situation il y a près de 12 ans.
A une exception près, après une scolarité chaotique j’étais orienté après la 3ème en BEP secrétariat. J’ai eu l’opportunité après son obtention de pouvoir intégrer une 1ère STT adaptation avant d’opter pour un STT Comptabilité-Gestion.
C’est d’ailleurs en 1ère STT adaptation que j’ai découvert un intérêt profond pour le droit.
Au moment du choix de l’orientation post-bac, toutes les personnes (à l’exception de mes parents que je ne remercierai jamais assez) m’ont déconseillé de m’inscrire en faculté de droit.
Fort heureusement pour moi, j’ai tendance à ne pas écouter les autres :)
Bien que j’ai eu extrêmement peur tout au long de ma scolarité universitaire, je n’ai jamais rien lâché. J’ai bossé sans doute 3 fois plus que les autres pour des résultats satisfaisants (j’étais aux alentours de 12 et 13 de moyenne) mais pas exceptionnels par rapport aux autres (par la force des choses, je me suis lié d’amitié avec les personnes qui étaient toujours les mieux classées, cela m’a peut être influencé).
Résultat, j’ai fini à obtenir un M2... avant de décrocher le CRFPA puis de devenir avocat.
J’ai un confrère qui a vécu la même situation. Sauf qu’il s’est inscrit à la fac juste après son BAC PRO.
Je rejoins l’auteur de cet article pour tous les élèves qui sont dans des filières technologiques : OUI, vous pouvez réussir à condition de s’en donner les moyens et surtout que cela VOUS plaise. Ne vous inscrivez pas en droit si c’est pour faire plaisir aux parents, si c’est pour faire comme les copains ou pour un prétendu prestige qui n’existe pas.
Cela doit être un choix purement personnel car tout reposera sur VOTRE motivation.
J’en profite pour adresser tous mes encouragements à l’auteur de cet article pour le CRFPA.
C’est la motivation et le fait de s’en donner les moyens qui nous permet de réussir comme vous le dites si bien. Il faut s’ecouter avant tout et faire abstraction des avis négatifs sur nos choix. Merci pour vos encouragements.
Bonjour,
ma fille âgée de 15 ans ne cesse de nous dire depuis qu’elle est en cinquième qu ’elle veut devenir avocate ... elle est dyslexique mais a du coup développé une énorme envie de réussir et travaille beaucoup plus que ses jeunes collègues pour obtenir des résultats certes pas excellents mais tout à fait honorables ! Lors de son stage d’une semaine qu’elle a effectué dans un cabinet d’avocats, les avocats se sont accordés à dire qu’elle faisait preuve d’une motivation remarquable. Ma question est : est-ce que sa dyslexie qui la rend faible en orthographe peut l’empêcher d’accomplir son rêve de devenir avocate ?
Bravo pour votre article et merci pour votre réponse.
Je viens de voir votre message, et pour vous rassurer je n’en vois pas le moindre problème pour votre fille. Elle pourra à l’université bénéficier du tiers temps, si elle le souhaite et ainsi avoir plus de temps pour la rédaction de ses copies d’examen. Il y a plusieurs dispositifs d’aide pour ce genre de problème. J’ai été dyslexique, je le suis quasiment plus maintenant. Au fil du temps ça peut passer. Votre fille a 15 ans et a déjà en tête ce qu’elle veut faire, pour son âge je trouve cela plus que positif. Je ne me fais pas de souci pour elle, elle a une motivation que je n’avais pas à son âge. Si jamais ses professeurs ou autres sont réticents du à sa dyslexie de faire avocat, ne les écoutez pas. Seule votre fille sait vraiment ce qui est le mieux pour elle. La volonté, la motivation, il suffit juste de cela pour réussir. Au collège et au lycée je n’étais pas du tout un élève brillant, c’est le droit qui m’a plu et qui m’a permis d’avoir des notes plus que correctes à l’université. Je pense qu’elle réussira à en faire de même car elle a l’air passionné par ce milieu juridique.
Bien à vous.
Est ce bien raisonnable ?
Oui, mais seulement si l’on croit encore au syllogisme judiciaire