Fusions acquisitions : des clauses de garantie pour une « symétrie des attentions ». Par Caroline Diard, Enseignant-chercheur et Olivier Meier, Professeur.

Fusions acquisitions : des clauses de garantie pour une « symétrie des attentions ».

Par Caroline Diard, Enseignant-chercheur et Olivier Meier, Professeur.

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Explorer : # fusions acquisitions # earn-out # clause de garantie # due diligence

Ce que vous allez lire ici :

Lors d'une fusion-acquisition, les parties négocient des clauses comme l'earn-out, reliant le prix de vente aux performances futures de l'entreprise. Cela protège l'acquéreur et permet au cédant de maximiser sa vente. Des garanties d'emploi assurent également la stabilité des salariés, équilibrant les intérêts des deux parties.
Description rédigée par l'IA du Village

Dans le cadre d’une fusion-acquisition, il est d’usage de demander des garanties symétriques.

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Lors d’une opération de fusion-acquisition, les deux parties prenantes s’efforcent de défendre leurs intérêts respectifs. L’acquéreur peut initier un audit d’acquisition, une étape cruciale dans le processus de reprise d’une société. Cet audit, appelé « due diligence », permet de valider les informations fournies par le cédant et d’évaluer la justesse du prix de cession. Au-delà de cet examen juridique et financier de l’entreprise cible, l’acquéreur peut également se prémunir en négociant une clause de « earn-out ».

Il s’agit d’un terme anglo-saxon proche du concept de « complément de prix ».

En premier lieu, les clauses d’earn-out peuvent faire l’objet d’une négociation approfondie entre les parties.

Les clauses d’earn-out sont apparues pour la première fois en Grande-Bretagne dans les années 80. Leur utilisation est devenue fréquente [1] dans les contrats d’acquisition de sociétés, notamment en raison des succès de montages d’acquisition utilisant l’effet de levier de l’endettement [2]. Cette clause connaît même un regain d’intérêt, en raison du contexte de crise mondiale [3] qui rend plus incertaine la progression des résultats de l’entreprise.

La clause d’earn-out concilie les intérêts du repreneur, qui doute de la valeur réelle de l’entreprise, et du cédant, désireux de maximiser le prix de vente. Elle conditionne une partie du prix de cession aux performances futures de l’entreprise. Ce mécanisme est particulièrement pertinent lorsque le dirigeant reste en poste après l’acquisition, favorisant ainsi une transition réussie. L’earn-out se compose d’une partie fixe (prix plancher) et d’une partie variable, calculée en fonction des résultats obtenus après la transaction.

Le principal défi de cette clause est de déterminer les critères de performance pour la partie variable, qui repose sur des éléments tels que le résultat net ou l’EBE (excédent brut d’exploitation), sur une durée de un à trois ans. L’earn out comporte des risques, principalement pour le vendeur, qui subit un aléa sur le prix final, tandis que l’acheteur compense généralement ce risque par des améliorations de la performance de l’entreprise.

Pour limiter ces risques, il est crucial de bien encadrer la clause dans le protocole d’accord, notamment en précisant les critères de calcul (exclusion de certains produits ou charges, gestion des investissements), et en prenant en compte les risques externes (sinistres) pouvant affecter la performance de l’entreprise cible. En somme, une rédaction claire et détaillée est essentielle pour éviter les conflits et garantir une transaction réussie.

De son côté, le cédant peut aussi solliciter des garanties, notamment pour assurer le maintien en poste des cadres dirigeants sous contrat de travail. Il s’agit de la clause de garantie d’emploi.

En effet, suite à la cession de l’entreprise, les contrats de travail sont transférés de plein droit de l’ancien employeur au nouvel employeur. L’article L1224-1 dispose que

« Lorsque survient une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation du fonds, mise en société de l’entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise ».

La clause de garantie d’emploi a pour objet d’assurer au salarié la stabilité de son emploi. Cette clause est limitée dans le temps. Durant cette période, l’employeur s’interdit de licencier le salarié sauf force majeure ou pour faute grave ou lourde. Cette clause est souvent assortie d’une sanction financière pour l’employeur contrevenant à son obligation, lequel devra verser au salarié une indemnité de licenciement majorée. Cette indemnité s’ajoutera aux dommages et intérêts pour licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse [4].

Ces garanties de part et d’autre constituent des promesses réciproques que nous pouvons rapprocher du concept de symétrie des attentions [5].

Si la clause de earn-out protège le repreneur, à l’instar de la clause de garantie de passif, le cédant peut aussi négocier des protections pour lui-même et ses cadres dirigeants.

Les deux parties sont ainsi, de façon symétrique, protégées.

Caroline Diard
Professeur Associé au département Management des Ressources Humaines et Droit des Affaires
TBS Education
Et Olivier Meier, Professeur des Universités (LIPHA Paris Est) et président fondateur de l’observatoire ASAP

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Notes de l'article:

[1On constate un recours accru aux clauses d’earn-out dans les fusions-acquisitions européennes (de l’ordre de 20% des transactions), ce qui témoigne de la confiance des vendeurs dans les résultats futurs. Les clauses d’earn-out ont été particulièrement prisées en Europe du Nord, où leur recours est comparable à celui aux Etats-Unis.

[2Via un holding de reprise, de type LBO (mode de raisonnement fondé sur les flux financiers en avenir incertain).

[3Meier O., Schier G., Fusions acquisitions : stratégie, finance, management, 7ème Edition, Dunod, 2023.

[4Diard Baudoin Berthet 2024.

[5« Management de la relation client : Symétrie des attentions, digitalisation et coproduction », de B. Meyronin et T. Spencer, Vuibert, 2016.

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