Village de la Justice : Quelles sont les origines de ce projet ?
Christine Maze : « C’est un sujet et un projet que nous avions portés dès notre campagne pour le bâtonnat, dans le cadre d’une réflexion globale sur la parentalité au Barreau de Bordeaux.
Un chiffre en point de départ : une enquête du CNB (datant de 2017) qui indiquait que 20% des avocats décidaient de changer de voie avant 10 ans d’exercice pour des raisons d’incompatibilité avec la vie familiale.
- Christine Maze
Au Barreau de Bordeaux, nous comptons 65% de femmes et une majorité d’entre-elles indiquait que cette problématique était un frein au fait de faire un enfant...
Or à mon sens, préserver l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle c’est dans la nature même de ma tâche de Bâtonnière ».
Vous aviez connaissance d’une autre initiative de ce genre ?
« Le Barreau de Marseille dispose d’une micro-crèche, donc cela nous a permis de nous dire que c’était possible ! En revanche, nous n’avons pas retenu le même fonctionnement qu’eux.
Je voulais que cette crèche fonctionne avec des horaires d’ouverture qui correspondent aux amplitudes horaires des consœurs et confrères soit de 8h à 20h.
Pour nous, il s’est passé ce que j’appelle "un alignement des planètes" !
D’abord parce que nous avons trouvé des locaux (à proximité de la Maison de l’avocat et du Tribunal judiciaire), que nous avons achetés avec des fonds propres.
Parce que nous avons également rencontré une professionnelle de la petite enfance géniale, Pauline Reynaud, qui est devenue notre prestataire pour monter ce projet.
Nous avons également pour cela créé une commission crèche au sein de l’ordre.
Nous avons lancé ensuite un appel d’offres et le conseil de l’Ordre a retenu une association (nous y tenions) plutôt qu’une entreprise ».
Quid de la mixité sociale ?
« Nous avions urgence à régler un problème pour nos confrères et consœurs : la réalité c’est qu’ils ne trouvaient pas de place en crèche, qu’en tant que professionnels libéraux ils n’ont pas de priorité sur ces places. Cette structure est financée sur nos fonds propres.
Mais cela ne veut pas dire qu’à l’avenir nous n’accueillerons pas d’autres professions... »
V.J : Vous avez d’autres projets ?
« Parmi les sujets tabous, il y a celui du handicap invisible sur lequel nous travaillons. L’idée est de toute façon de s’emparer de tous les sujets, d’être pragmatique et de porter les défis de la société au travers du Bâtonnat... nous sommes acteurs de la cité avant tout ».
Vous avez déjà communiqué sur ce projet, la crèche ouvrira début 2024 : quels échos avez-vous eus ?
C’est un buzz ! Paris, Grenoble, Metz par exemple se penchent sur le sujet.
J’irai également prochainement présenter ce projet devant la Conférence des Bâtonniers... »
Toutes les informations pratiques sur la micro-crèche du Barreau de Bordeaux sont à retrouver ici.