Cet article est proposé par le nouveau Magazine "Liberalis"...
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(Découvrir / Maison d’exception) : Visite dans le Berry, de la maison de la première auteure française parvenue à vivre de ses écrits : George Sand.
Par Jean-Louis Roux-Fouillet
- Maison de George Sand, façade sur cour © Benjamin Gavaudo – CMN
La maison de George Sand est un havre de paix particulièrement bien conservé ; le cadre de vie de l’écrivain est très évocateur de sa personnalité et de la manière dont la femme qu’elle était organisait sa vie à Nohant. Posée « au bord de la place champêtre sans plus de faste qu’une habitation villageoise », ainsi George Sand évoque t-elle sa demeure.
George Sand, née Aurore Dupin, découvre la maison de Nohant à 8 ans. Petit château berrichon situé en pleine campagne et construit à l’origine pour le gouverneur de Vierzon au XVIIIe siècle, celui-ci appartient alors à sa grand-mère, Marie-Aurore Dupin de Francueil, fille naturelle du Maréchal Maurice de Saxe. Emprisonnée sous la Terreur, cette femme de caractère acquit le domaine, le 23 août 1793 avant de s’y installer en 1794. Au début du XIXe siècle, elle aménage les intérieurs, fait construire un magnifique escalier de pierre et y crée un grand parc.
À la mort de son père, Marie-Aurore devient la tutrice de la future George Sand. La jeune fille hérite du domaine à la fin 1821 y fait de fréquents séjours et le considère comme un véritable refuge où elle se sent particulièrement à l’aise. L’autrice y trouve inspiration, y travaille beaucoup et y passe d’agréables moments en famille, Solange et Maurice, et tous les amis qu’elle y reçoit, comme Liszt, Balzac, Delacroix, Flaubert, Chopin qui y a composé les 2/3 de son œuvre…. Ce dernier vit à Nohant une célèbre histoire d’amour avec George Sand.
- Maison de George Sand, rez-de-chaussée, scène du théâtre, décor et accessoires © Benjamin Gavaudo - CMN
La demeure est un lieu de détente et de festivités pour les invités : on y joue des pièces de théâtre, on y déclame de la poésie, on y compose des mélodies, on y peint, on palabre des faits de société et de culture.
George Sand s’y installe officiellement en 1853 et une occlusion intestinale met fin à cette vie extraordinaire le 8 juin 1876 . Elle est inhumée au cimetière de Nohant voisin.
- Maison de George Sand, théâtre © Benjamin Gavaudo – CMN
La maison est une véritable immersion dans la vie et l’intimité de cette femme qui a marqué son époque, à l’engagement persévérant.
- Maison de George Sand, atelier de Maurice Sand © Jean-Pierre Delagarde - CMN
Aujourd’hui classée Monument Historique, la maison de George Sand à Nohant est propriété de l’Etat ; elle est gérée par le Centre des Monuments Nationaux qui propose aux visiteurs de plonger au cœur de l’histoire de la célèbre écrivaine dans un lieu qui sut abriter tous ces tourments, toutes ces passions mais, surtout, tout son acharnement à ouvrir littérature et carrière aux femmes du XIXe siècle.
- Maison de George Sand, salle à manger, table dressée © Colombe Clier - CMN
Le parc historique de 6 hectares, a fait l’objet d’une restauration minutieuse. Cette réhabilitation vise à mettre simultanément en valeur l’atmosphère du parc de l’enfance de George Sand et les tracés et plantations auxquels contribua l’écrivain.
Deux influences de style s’opposent dans les jardins : le XVIIIe siècle avec les idées d’utopie champêtre et le point « naturaliste » du milieu du XIXe siècle.
Un verger, une roseraie, un « fleuriste », un petit bois dans l’esprit romantique et le cimetière, tout y évoque l’écrivain.
Le Centre des monuments nationaux a conduit jusqu’en avril 2023 un ambitieux chantier de restauration de la roseraie de George Sand. Ainsi, près de 130 espèces et variétés cultivées à l’époque de George Sand ont été sélectionnées et au total, 200 rosiers avec différentes essences ont été plantés, créant une déclinaison chromatique de pourpre, de rose, de jaune et de blanc. La présentation des rosiers est complétée par une sélection de plantes vivaces et de bulbes issus de variétés botaniques anciennes : pivoines, lys jaunes, anémones du Japon, ou encore narcisses.
A noter également, qu’en 2020, la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson a imaginé un projet de tapisserie long format autoportée de 23 mètres de long sur 2,20 mètres de haut ; « Hommage à George Sand ». La réalisation de cette tapisserie a été confié à l’artiste française
Françoise Pétrovitch, et sera dévoilée, à la maison de Nohant, pour les 150 ans de la disparition de George Sand en 2026. A suivre...
Maison de George Sand, 2 place Sainte-Anne, 36400 Nohant-Vic
Informations : www.maison-george-sand.fr
