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Bonjour Ludovic. L’usage du mot médiation a évolué. Depuis longtemps, ce mot est utilisé pour désigner un tiers intervenant entre des parties dont la relation est devenue conflictuelle. De ce fait, le "médiateur" a longtemps été "tout tiers", comprenant le négociateur institutionnel, le conciliateur, le moralisateur, le conseil et même l’arbitre. Le rôle conciliateur du juge a fait de lui un médiateur. Lorsque la médiation a commencé a être discutée en France et que j’ai énoncé une spécificité de la "médiation professionnelle", les notaires ont rappelé leur posture d’impartialité et ont affirmé ainsi être des "médiateurs naturels". Ils ne se trompaient pas sur la définition du mot. En droit du travail, le médiateur est toujours conciliateur. Aux Etats-Unis la définition est encore celle-ci, ainsi qu’au Canada et au Québec, où les ADR reposent sur une conception arbitrale de la médiation.
Ainsi, ce n’est pas un mauvais usage du mot médiateur qui est la conséquence du flou actuel, c’est plutôt le fait que le mot est désormais utilisé dans un contexte qui se précise. Aujourd’hui l’ensemble des acteurs de la médiation intervenants sur les relations dégradées ont rejoint l’idée - énoncée depuis 2001 par la CPMN - de la professionnalisation de la médiation et sont sur la voie de la "profession de médiateur". Désormais, le mot nécessite d’être précisé. Mais il a toujours été utilisé à bon escient. C’est une question de période, de moeurs et de vocabulaire. Le travail de changement que notre organisation a initié implique un usage plus précis et c’est là qu’il convient d’agir auprès des rédacteurs des textes de loi. Les relations que nous avons soutenu avec toi auprès des magistrats du Nord, délivrant des Espoirs de la médiation à M° Benjamin Ingelaere et au Président Thierry Hanouet du TGI de Béthune, ont participé d’une démarche de clarification. Mais ces actions de promotion d’une nouvelle conception de la médiation, et a fortiori de la "médiation professionnelle" sont encore les débuts d’une nouvelle profession. Parce qu’il reste à bien faire comprendre que la médiation - et tu le sais en tant que titulaire du CAP’M - n’est pas du tout une affaire de droit et donc de justice, mais une affaire de liberté de décision et de projet relationnel. Bien cordialement