LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Ce cas n'est pas isolé.......

L'avocat doit quelquefois mettre fin à une relation contractuelle dans laquelle il est instrumentalisé.

Il y va de sa crédibilité.

Bonjour à tous,

Je ne vois pas en quoi il est déshonorant pour un avocat d'être instrumentalisé.
- A partir du moment où le justiciable est obligé de passer par lui, il est un instrument. Il faut que certains avocats cessent de se croire indispensables car dans bien des cas ils ne sont pas désirés : c'est quand même un des contrats forcés que notre droit nous impose encore aujourd'hui !
- Face à un client qui connaît mieux la matière (l'avocat ne peut être omnipotent, c'est un homme) que lui il devrait s'incliner, il devrait simplement être un interprête.
En revanche, et là je vous suis, lorsque le client n'y connais rien l'avocat doit être le capitaine du navire.

Pour polémiquer: Les avocats ne peuvent demander un respect total de la part de leurs clients tant qu'ils ont un monopole.

Cordialement

Sur votre remarque sur la crédibilité je rajouterai, pour l'anecdote, que j'ai entendu de la part d'officiers ministériels qu'ils avaient des techniques de rédaction permettant au juge de connaitre qui avait imaginé la stratégie de défense.

Ma remarque sur l'instrumentalisation visait le cas donné par Maître BINET.

L'avocat devait déposer des conclusions préparées par le client et qui étaient totalement nulles.

Je connais la technique à laquelle vous faites allusion.

Je ne réponds pas sur l'aspect polémique.

Il faut que certains avocats cessent de se croire indispensables car dans bien des cas ils ne sont pas désirés

1. indispensables et désirés, deux notions sans aucun rapport. Il est des matières ou l'avocat est indispensable, est-ce un choix de l'avocat ? non, celui du législateur. Quand au fait de savoir si l'avocat est désiré, je poserai la question à mes clientes
2. parler d'instrumentalisation, .... c'e'st oublier l'indépendance de l'avocat par rapport à son client qui lui permet de se dégager d'un dossier à tout moment. Contrairement à ce que vous dites, je ne m'inclinerais pas face à un client qui peut être plus compétent que moi dans un domaine. Je l'ecouterais, je verifierais les infos qu'il me donne si mes compétences ne suffisent pas (et même mieux, je renverrais surement le client vers un confrère compétent en la matière pour éviter une catastrophe), mais en aucun cas je ne boirais ce que le client me dira comme du petit lait.

N'oubliez pas ce qu'on dit: Le client est le pire ennemi de l'avocat

Le cas que je visais précedement était un cas extrème ou le client ne m'a considéré que comme sa secrétaire (notez bien qu'il n'y a rien de dégradant à être secrétaire, la mienne me rend de fiers services ). Je ne suis pas simplement une chambre d'enregistrement surtout quand il faut valider des idioties.

Je ne parlais pas des clients qui ne connaissent rien au droit mais de ceux qui ont une réelle compétence (entreprises, etc...)
Pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous refusez de vous occuper d'un client qui a sa vision du dossier ? J'avoue ne pas comprendre

Qu'il me corrige si je trahis sa pensée, mais il me semble que laurent binet souhaite ainsi conserver toute son indépendance dans son travail. Et si un client venait à ne pas lui faire suffisamment confiance en voulant jusqu'à lui dicter les actes de procédure, il pourrait être préférable de ne pas travailler avec lui.

Je comprends parfaitement cela: si le client est si fort, pourquoi n'est-il pas avocat lui-même. Et s'il a des compétences réelles, ce qu'il n'est pas question de critiquer ou de nier, accepterait-il, lui, que laurent binet ou un autre avocat vienne lui donner des conseils dans son métier au seul motif que son client s'y connaît??

Personnellement, j'abonde dans le sens du refus d'être un mouton réécriveur. C'est peut être de l'orgueil mal placé, mais j'y vois plutôt une preuve de professionnalisme.

Je confirme par ailleurs qu'il n'est de pire ennemi que celui que vous êtes censé défendre...

Je trouve cette attitude gênante car, si j'étais client, je me méfierai de mon avocat qui n'est sûr que de sa comptétence.
- S'il y a bien un domaine où la science n'est pas exacte c'est bien le droit. Le manque de remise en question est dangeureux pour le client et pour l'avocat
- quel est le mal à réécrire ce que veut le client, après tout c'est d'abord lui le mandant? Je suis sûr que les clients de M. laurent binet ne sont pas tous à essayer de lui dicter ses conclusions. Un tel sentiment de "mouton réécriveur" pourrait survenir si tous ses clients étaient comme ça mais ce n'est sûrement pas le cas.
- C'est quand même le client qui paye et qui perd du temps lorsque son avocat choisi de ne plus s'occuper de son dossier parceque le client sait déjà ce qu'il veut.
- Enfin tout le monde ne veux pas devenir avocat (c'est mon cas personnellement mais ça je pense que tout le monde l'avait remarqué )

s'impose à l'avocat.

Cette vertu est inscrite dans le serment qu'il prête.

L'indépendance s'entend non seulement à l'égard des tiers mais également à l'égard de ses clients.

Si le client impose le rédactionnel à la ponctuation près, l'avocat se doit de prendre ses distances.

Les instructions qu'il reçoit seront intégrées dans des écritures dont il se doit de rester l'auteur.

C'est relativement simple à comprendre.

Le mythe de l'indépendance.... Un avocat est forcément dépendant de ses clients, ne serait-ce qu'au niveau économique...

Enfin le jour où la profession arrêtera de se focaliser sur des notions séculaires devenues totallement obsolètes, peut-être que l'image de l'avocat sera mieux appréhendée par la population...
Je vous laisse, j'ai RDV avec mon expert comptable qui lui vit avec son temps!!!

Cordialement