LE FORUM DES MEMBRES DU VILLAGE

Oula ! Dur dur !
Certes, le trait est sans doute un peu noirci (je veux dire qu'il y en a pour qui ça doit bien marché : j'ai parmi mes profs deux jeunes MC qui n'ont même pas 30 ans, parcours rectiligne etc.) mais ça donne à réfléchir.

Maintenant, la question est : pourquoi les membres du CNU ne se réforment pas ? Si vous en connaissez, faites-leur donc lire le post précédent. C'est une question de salubrité publique...
Moi qui postule pour des DEA (en plus des DESS) sans me faire trop d'illusions quant à mes chances d'être accepté, je me dis que c'est peut-être pas plus mal si je ne suis pas pris...

Et qu'est-ce qui vous motive à ce point pour affronter ce parcours du combattant ?

Le pire c'est de voir à quel point bon nombre de MDC ont le charisme d'une huître et surtout une compétence qui se limite à dicter des cours.

Ah l'université de droit à la française quelle sacré misère....vraiment avec la réforme j'encourage les étudiants français d'aujourd'hui d'aller VRAIMENT VOIR AILLEURS.

DES PROFS PLUS OUVERTS ET DISPONIBLES VOUS ATTENDENT EN EUROPE ET ARRETONS DE VOIR DS NOS AGREGES DE DROIT LES VERITABLES MAITRES INCONTESTES DU MONDE UNIVERSITAIRE.

D'AIILEURS, LES PROFS ETRANGERS VOUS DIRONT SVT QUE PEU DE PROFS FRANCAIS SONT SUSCEPTIBLES DE PARTICIPER A DES COLLOQUES INTERNATIONAUX, PROFS D'ARBITRAGE, DIP...ET INCAPABLE D'ALLIGNER UN RAISONNEMENT DS LA LANGUE ANGLAISE....

Vous savez, personne n'oblige les thésards à faire une thèse, ils la font parce qu'ils ont décidé que c'était ce qu'ils voulaient ...
La plupart d'entre eux se lancent en connaissance de cause ... Ils savent que le nombre de palces est très limité (les profs, à l'Ecole doctorale, n'arrêtent pas de nous en parler), que l'aboutissement de ce type de parcours universitaire est incertain et même très aléatoire ...

Disons que le doctorat est dans une certaine mesure une loterie et que les gens qui ont décidé de s'y lancer le savent plus ou moins (en général) et ont décidé de faire ce pari ... qui ne tente rien n'a rien ... et quand on a décidé de jouer le jeu il faut en respecter les règles (qui sont ce qu'elles sont, bien entendu pas vraiment agréables)

Le fait qu'il y ait plus de docteurs que de qualifications n'a rien de surprenant quand on voit le nombre de thèses dites "professionnelles" : qui servent à éviter le CRFPA et à passer directement le CAPA pour devenir avocat en douceur, par la voie dérogatoire.
Une thèse de ce niveau est insuffisante pour décrocher la qaulification et d'ailleurs le jeune docteur en question ne visait pas du tout ni la qualification, ni l'enseignement universitaire, mais simplement la dérogation au CRFPA ... sisi, ça existe, certains préfèrent plancher pendant trois ans sur une thèse plutôt que de passer trois fois le concours avec des résultats incertains ... eux, ils dévalorisent le diplôme, puisque ce sont (de l'aveu d'un prof) des thèses accordées au rabais
Attention, je ne parle pas de ceux qui ont démarré comme "vrais doctorants" et ont été obligés de se réorienter par la suite faute de places dans l'enseignement : eux, ils ont normalement fait une bonne thèse mais rentrent dans la catégorie "pas de chance" ou plutôt "pas suffisamment de relations"

Quant aux profs ... ne généralisons pas, certains sont très bien (un petit nombre, certes, mais c'est déjà ça).
Si tous les profs étaient des rats et des incapables on n'aurait pas de modèles et personne n'aurait envie d'exercer ce métier

Je suis docteur en droit et pour avoir connu le cheminement décrit, je vous assure que le trait n'est pas forcé!
Et encore, j'ai eu la chance d'être allocataire de recherche et ATER...
J'ai soutenu une thèse originale, dans un domaine que l'on dit "en pleine évolution", qui a reçu un excellent accueil par le jury (mention maximale et un prix de thèse) et je n'ai pas été qualifiée! Il est vrai que le seul article que j'ai rédigé portait sur une question qui, bien que n'étant pas proche de mon sujet de recherche (protection sociale), avait trait au droit social (droit du travail). Cela m'a été reproché par le CNU alors même que mes deux rapporteurs reconnaissaient la quelité de mon travail de recherche et la pertinence pédagogique de mon parcours d'enseignante... bref!
IL est vrai que je n'ai jamais rêvé d'enseigner, mais bon... on se prend à rêver parfois, en oubliant que tou ça, c'est aussi une affaire de personnes. L'année où j'ai présenté la qualif', mon directeur de thèse n'était pas dans les petits papiers du président de la section droit privé...

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a quand même peu d'élus. Je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir fait une thèse. Au delà de l'intérêt intellectuel du travail de recherche, c'est aussi un vrai parcours initiatique (un de mes profs disait même que l'on devient un juriste adulte le jour où l'on soutient sa thèse je ne dirai pas exactement la même chose, mais j'ai quand même beaucoup appris!): on va parfois au bout de ce que l'on croyait être sa capacité de travail, on se découvre comme capable d'emettre de vraies idées originales, sans être un simple exécutant, mais cela ne se fait pas sans désillusions, notamment sur le monde universitaire.

Ce que je regrette toutefois, c'est d'avoir mis tous mes oeufs dans le même panier.
Ayant obtenu le CAPA depuis, je recherche une collaboration... oou autre chose, je veux travailler! Et bien, c'est pas évident lorsqu'on a pas le réseau tissé dans les CRFPA, que l'on a la trentaine, un peu d'expériencede l'enseignement (et donc considérée comme non corvéable à merci!) et une vie de famille déjà construite (Dieu merci, je n'ai pas attendu la fin de la thèse!).

Haut les coeurs!!!!

Docteuse

Draculita, je me placerai plutôt dans la catégorie "pas assez de relations" !
Quand je vois que l'un de mes copains de l'école doctorale, dont la thèse a été fustigée par le jury, n'a pas été qualifié dans un premier temps, mais après un coup de fil de son directeur de thèse (accessoirement doyen de la fac) s'est retrouvé muni du précieux sésame, ça me fait réfléchir...

Absolument, Docteuse, je pense que malheureusement la catégorie des "pas assez de relations" est grande, et c'est bien dommage, ce sont des thèses de qualité qui ne sont pas récompensées ...

Je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir fait une thèse. Au delà de l'intérêt intellectuel du travail de recherche, c'est aussi un vrai parcours initiatique (un de mes profs disait même que l'on devient un juriste adulte le jour où l'on soutient sa thèse je ne dirai pas exactement la même chose, mais j'ai quand même beaucoup appris!): on va parfois au bout de ce que l'on croyait être sa capacité de travail, on se découvre comme capable d'emettre de vraies idées originales, sans être un simple exécutant, mais cela ne se fait pas sans désillusions, notamment sur le monde universitaire.

C'est tout à fait ça ! Heureuse de te l'entendre dire ! on parle souvent de la thèse sous l'aspect "diplôme exigé dans le parcours universitaire" comme s'il s'agissait de n'importe quel examen ou d'une épreuve formelle ... mais la thèse est aussi un parcours initiatique personnel, une sorte d'aventure intellectuelle ... j'avoue que j'envisage les études de droit différemment depuis que je suis en doctorat, c'est à ce niveau que le droit peut devenir réellement intéressant, voire passionnant

D'accord avec vous, mais attention : faire une thèse coupe irrémédiablement les liens avec le reste du monde (extra-universitaire, s'entend ! !), et par la suite, difficile de renouer avec la "norme".
Surtout, le regard des autres, qui projette sur les docteurs un ensemble d'idées reçues et de fantasmes, ne facilite pas du tout, c'est même plutôt le contraire, l'intégration professionnelle.
Bon courage pour la suite,
Cordialement

Tout à fait d'accord Marianne! D'où ma difficulté actuelle à trouver une collaboration ou un poste en entreprise...
Sans parler de toute la famille ou le cercle d'amis, non juristes, qui dit "oh, mais on s'inquiète pas pour toi, avec tous tes diplômes quand même..."
Variante "mais comment ça se fait que tu ne trouves pas, avec TOUS tes diplômes!!!!!"



Bref...

Docteuse

Bref, c'est la M...
C'est pas grave, on survivra bien à tout ça !