Comment la montée en puissance des Legaltech de l'IA aidera-t-elle les métiers du Droit ? (3)

Comment la montée en puissance des Legaltech de l’IA aidera-t-elle les métiers du Droit ? (3)

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Explorer : # contract lifecycle management # legaltech # digitalisation des processus # intelligence artificielle

La technologie est historiquement présentée comme une aide aux professionnels, avec gain de temps, d’efficacité ou de pertinence, accès à de nouveaux services comme le travail distant, etc. Mais avec l’arrivée de "l’intelligence artificielle pour tous", on sent que l’on monte encore d’un cran dans les promesses.
La Rédaction du Village de la justice a voulu en savoir plus sur ce que les levées de fonds et rapprochements des acteurs de la Legaltech pouvaient laisser espérer aux professionnels du Droit - au-delà du côté capitalistique [1]. En une phrase, quelle plus-value pouvez-vous espérer, vous, utilisateurs, de la montée en puissance des Legaltech ?
C’est l’objectif de cette chronique, qui se poursuit par une interview de Thomas Saint-Aubin, désormais Directeur Associé chargé de l’innovation et des affaires publiques du groupe MyLegiTech qui intègre désormais Seraphin Legal, l’un des pionniers de la Legaltech.

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Seraphin Legal, éditeur d’une solution de type CLM (Contract Lifecycle Management, ou gestion du cycle de vie des contrats), vient d’annoncer en novembre 2023 son rapprochement avec MyLegitech, éditeur de la solution de digitalisation des processus contractuels des professionnels de l’immobilier ImmoSign [2].
Ce rapprochement permet d’envisager une gamme plus complète de services intégrés en CLM, de la rédaction automatisée à la gestion des contrats, en passant par l’Intelligence Artificielle et la signature électronique.

Le marché du CLM est un des sujets les plus mûrs en termes d’offre pour les Directions juridiques, en pleine évolution avec l’IA, et clairement au cœur des sujets prioritaires des Directions juridiques. Il rejoint la préoccupation des DJ en ce qui concerne la numérisation des processus et une recherche d’ouverture accrue aux autres directions métiers et acteurs opérationnels.
Ce secteur a d’ailleurs fait l’objet récemment d’un livre-blanc du Village de la justice.

Pour en revenir à ce rapprochement qui a l’ambition de participer à structurer l’offre et le marché, la Rédaction du Village de la Justice a souhaité analyser l’impact qu’elle pouvait avoir pour les clients, les directions juridiques.

D’où nos questions à Thomas Saint-Aubin, co-fondateur de Seraphin Legal et désormais Directeur Associé, chargé de l’innovation et des affaires publiques, de MyLegiTech.

Village de la justice : L’objectif annoncé de votre rapprochement est de renforcer l’innovation au service de l’activité contractuelle des entreprises. Pour les clients et futurs clients, quels peuvent être les apports de valeur qui pourraient découler de cette démarche d’innovation, apports de valeur pour leur propre entreprise ?

Thomas Saint-Aubin : "Il est possible d’optimiser les processus contractuels de n’importe quelle entreprise !

Regrouper, sécuriser et piloter les contrats contribue largement aux enjeux business et de compliance de toute entreprise.

De manière générique, notre cœur de valeur, c’est de permettre aux entreprises de regrouper, de sécuriser et de piloter leurs contrats. Cela contribue largement aux enjeux business et de compliance de toute entreprise, et à l’efficience de la DJ.

En matière de CLM, les besoins sont très disparates d’une société à l’autre, en fonction de sa taille ou de la nature de ses contrats.

Au sein du groupe MyLegitech, nous cherchons à proposer à nos clients une réponse CLM (Contract Lifecycle Management) toujours plus adaptée à leurs besoins spécifiques. C’est le sens de notre rapprochement : être présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

L’innovation dans l’activité contractuelle ? Le secteur est déjà mature et pourtant il reste tant à faire ! À ce stade, je dirais que l’enjeu majeur est la méthodologie proposée aux DJ pour traiter leurs données juridiques et pour les accompagner dans le déploiement de leur contrathèque. "

Village de la justice : L’humain aura-t-il toujours une place importante demain, dans le processus grandissant de digitalisation et d’automatisation ? Et si oui, à quelles conditions de montée en compétences ?

Thomas Saint-Aubin : "A ce stade, il revient à l’humain de décider la place qu’il entend réserver à la machine dans son activité.

En tant qu’acteur de la legaltech, avec notre double compétence juridique et numérique, nous avons un devoir d’exemplarité pour conseiller et intervenir sur ce changement de paradigme.

"Avant de confier des tâches (à la machine), les juristes doivent comprendre le fonctionnement de la technologie déployée".

Dans tous les cas, avant de lui confier des tâches, les juristes doivent comprendre le fonctionnement de la technologie déployée.
Accompagner le changement par la formation afin de placer le juriste au centre de la transition, c’est ce que nous faisons depuis le début chez Seraphin.legal et maintenant au sein de la MyLegitech Academy.
Nos clients sont désormais accompagnés par un processus de formation complet pour leur permettre de monter en compétences comme juristes concepteurs et managers d’algorithmes juridiques ou plus globalement sur les processus automatisés de la gestion des contrats."

Village de la justice : A partir de quelle taille de structure ou d’activité internationale une entreprise va-t-elle réellement gagner à digitaliser fondamentalement son processus de dématérialisation et gestion des contrats ?

Thomas Saint-Aubin : "Au sein du groupe MyLegiTech, nous avons regroupé les savoir-faire d’ImmoSign, qui digitalise des contrats de TPE-PME (agences immobilières), et ceux de Seraphin.legal, qui opère auprès des grands comptes.

En rapprochant nos équipes, nos méthodes et nos technologies, nous voulons proposer une solution de Contract Lifecycle Management à toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, indépendamment de leur taille.

J’observe qu’il est pertinent de se doter d’un CLM à partir du moment où l’on dispose d’une solution de signature électronique et/ ou d’une GED (Gestion électronique des documents) pour archiver ses contrats. Il contribuera à optimiser et manager tout ce qui se situe en préparation ou en exécution des documents signés.

Sur l’international : j’ai relevé que nous sommes parfois sélectionnés pour digitaliser certains processus contractuels spécifiques (comme la gestion des baux ou des campagnes fournisseurs). Disposer d’une solution unique pour l’ensemble d’un groupe n’est pas forcément la solution idoine."

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[1Précédent article ici.

[2L’opération avec Seraphin.legal et le financement de MyLegitech sont réalisés sans fonds d’investissement.

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