La rédaction du Village de la Justice a été séduite par ce livre dont l’esthétique donne envie de l’ouvrir et qui, comme le dit si bien son auteure, « laisse aussi une place à l’imagination, à la compréhension imagée/imaginaire, intuitive ».
Par des textes clairs et précis, des images colorées, des personnage que l’on retrouve au fil des pages et surtout le mignon "Lawrgnon" (petite bestiole attachante qu’il faut chercher tout au long du livre), Marie Cresp et Clara Lang réussissent le pari de rendre le droit et ses notions, souvent abstraites, drôlement vivants.
« »
Un livre à mettre entre les mains de vos enfants, qu’ils soient petits ou grands (à partir de 8 ans), ou à lire en famille ; tout lecteur y trouvera son compte.
Et si le tome 1 de "Le droit expliqué aux enfants" vous a plu, sachez qu’il en existe un tome 2 (consacré notamment au droit international).
L’équipe du Village de la Justice a eu l’occasion de faire découvrir ce livre à des enfants de 9 ans à 14 ans, voici ce qu’ils en pensent :
« Un livre très intéressant, plein d’humour qui fait référence à des actualités qui nous sont proches et qui favorisent notre compréhension du droit » (Faustine 14 ans).
« Il est beau, ça m’a donné envie de le lire. C’est bien expliqué... mais j’ai préféré la partie BD. » (Daphné, 9 ans).
« C’est bien que le droit soit présenté sous cette forme, que ce soit ludique... mais je pense que certains exemples peuvent faire un peu peur, donc à partir de 8 ans c’est bien ! » (Mathilde, 13 ans).
Marie Cresp, quelles ont été vos motivations à la réalisation de ce livre illustré ?
« J’ai mené ce travail avec beaucoup de coeur.
La nécessité de populariser l’accès à la connaissance du droit est pour moi une véritable conviction, il me semble que pour construire une société un peu plus juste et un peu plus apaisée, il est indispensable que le plus grand nombre connaisse (ou ait au moins conscience) de cet ordre de règles du jeu du vivre ensemble.
Cette conviction est née d’un double constat :
- le premier dans le cadre de mes enseignements auprès de non-juristes qui m’ont permis d’expérimenter la méconnaissance du droit et de la force des préjugés ; j’ai aussi constaté un lien de corrélation entre le sentiment d’injustice et de rejet du système à l’ignorance du droit (plus le droit est méconnu, plus il est perçu comme injuste, illégitime, alors pourtant qu’il est revendiqué par railleurs) ;
- le second, dans le cadre plus privé, auprès de mes enfants qui me posaient des questions sur mon métier et me demandaient ce qu’était le droit. En le leur expliquant, j’ai très vite vu que faire comprendre le droit (souvent très abstrait) aux enfants était un défi. Et j’ai aussi réalisé qu’il n’existait pas d’ouvrage qui explique le droit en tant que système (à l’instar de ceux qui expliquent la médecine, le corps humain...).
Pourtant, les enfants sont curieux et ont soif d’apprendre. Ils peuvent tout comprendre à condition de se mettre à leur hauteur. Il me semblait que le droit ne faisait pas exception et que l’on pouvait tout à fait le leur faire connaitre et comprendre.
Le défi a été de simplifier le droit, d’expliquer au plus simple quel est ce monde juridique dans lequel nous vivons. Et de le faire au plus juste, c’est-à-dire sans déformer la connaissance juridique.
Ce livre est en quelque sorte une théorie générale du droit illustrée pour les enfants. Il s’inscrit selon moi dans une démarche d’éducation populaire, à savoir, apporter des connaissances pour que chacun puisse ensuite être acteur, réfléchir, se faire son opinion, enrichisse ses connaissances, ait envie d’agir...
À qui destinez-vous ce livre ?
J’ai écrit ce livre pour tous les enfants, surtout ceux pour qui le droit ne fait pas du tout partie du capital social ou culturel. Mais aussi pour les enfants de juristes qui, il me semblait, grâce à ce livre, pourraient comprendre un peu plus précisément et concrètement ce dans quoi leur parent travaille.
Il me semble aussi constituer un bon support pour tous les professionnels de l’enfance ou du droit en lien avec des enfants ».
S’il ne fallait en retenir qu’un seul, quel est le point fort de ce livre ?
« Ce qui est peut-être le point (le plus fort) de l’ouvrage c’est la pédagogie. Rendre compréhensible, concret et amusant le droit qui est parfois, en tout cas à certains égards, difficile à comprendre, abstrait et rébarbatif.
Votre question est pourtant difficile tant il est vrai que pour moi ce travail de pédagogie est indissociable du travail artistique mené. En effet, cela a aussi été une de mes convictions, je souhaitais créer un beau livre, un livre que l’on a envie d’ouvrir, un livre qui laisse aussi une place à l’imagination, à la compréhension imagée/imaginaire, intuitive.
Un livre qui fasse aussi sourire parfois, parce qu’il est vrai que lorsque l’on parle du droit c’est souvent dans des situations un peu tristes ou douloureuses. Mais s’il ne faut retenir qu’un point fort, c’est bien évidemment la pédagogie car finalement tout part de cette dimension, tout ramène à axe principal : trouver le/les moyen(s) de faire passer le message (=la connaissance du droit) ».
Pensez-vous que l’enseignement du Droit devrait se faire plus tôt auprès du jeune public ?
« Le sujet auquel je réfléchis et qui est en lien avec ce travail est celui de la place de la connaissance et de l’enseignement du droit dans notre société ; mieux faire connaitre le droit pour aussi mieux faire comprendre ou réfléchir à ses limites (le droit ne peut pas tout, mais où est la limite) et à ses imperfections (=la loi est mal faite entend-on souvent : mais ce qui est décrié est-ce le droit, avec ses caractéristiques, ou bien est-ce le choix politique qui a défini/créé cette règle ?).
L’éducation au droit / l’instruction juridique me semble nécessaire dans l’apprentissage du vivre ensemble. Et peut-être serait-il opportun de développer cela ».
Informations techniques :
Titre : Le Droit expliqué aux enfants,
Auteure : Marie Cresp,
Illustratrice : Clara Lang,
ISBN : 979-10-415-0195-3
Prix : 20,00 euros.
Discussions en cours :
Une excellente idée que j’aimerai bien évoquer avec l’auteure, Marie CRESP..
L’enfant a un droit naturel de savoir qu’il est protégé dès son plus jeune âge. .
C’est avec grand plaisir que nous pourrons en discuter !