La saga des prêts en devise continue d’animer la jurisprudence.

Par Stéphane Ceccotti, Avocat.

2189 lectures 1re Parution: 4.97  /5

Explorer : # prêts en devise # risque de change # clause abusive # protection des consommateurs

Ce que vous allez lire ici :

La Cour de cassation, dans un arrêt de septembre 2024, annule une décision ayant validé des clauses de prêt en francs suisses, estimant qu'elles manquent de clarté et de personnalisation. Les emprunteurs doivent recevoir des explications précises et des simulations chiffrées sur le risque de change pour comprendre leurs engagements.
Description rédigée par l'IA du Village

La Cour de cassation condamne désormais l’ensemble des banques ayant commercialisé ces prêts.
Elle précise à cette occasion l’étendue des devoirs des banques face aux consommateurs, frontaliers ou non.

-

Dans sa dernière intervention du mois de septembre 2024 (Cass. civ.1ère 18 septembre 2024 n°22-17746), la haute juridiction condamne le Crédit Mutuel qui avait accordé à des époux des prêts en francs suisses, remboursables en euros, avec des intérêts à taux variables.

Il avait été notamment remis aux emprunteurs une attestation par laquelle ils certifiaient, notamment, « avoir pris connaissance des risques de change liés au franc suisse ».

La cour d’appel avait jugé que les clauses n’étaient pas abusives puisque (selon elle) ces clauses définissaient l’objet principal des contrats de prêt et qu’elles étaient considérées compréhensibles par tout lecteur normalement attentif, en ce qu’elles alertaient l’emprunteur sur l’existence d’un risque de change pouvant survenir pendant toute la durée du prêt.

La Cour de cassation casse l’arrêt et indique que les clauses ne permettaient pas d’apprécier le caractère personnalisé des explications fournies, que les emprunteurs n’avaient reçu aucune simulation chiffrée et que l’attestation était rédigée en termes généraux.

Elle en déduit que dans la mesure où les clauses ne permettaient pas d’apprécier le caractère personnalisé des explications qui avaient pu être fournies, les clauses ne pouvaient être considérées comme claires et compréhensibles.

Les clauses concernant le risque de change doivent être claires et compréhensibles.

A cet effet, les emprunteurs doivent se voir remettre des explications personnalisées ainsi qu’une simulation chiffrée.

Ces dernières doivent alerter clairement l’emprunteur sur l’existence d’un risque de change pouvant survenir pendant toute la durée du prêt.

L’attestation par laquelle les emprunteurs certifient, notamment, « avoir pris connaissance des risques de change liés au franc suisse » et donc rédigée en des termes généraux, n’est pas suffisante.

Dans une affaire du mois de mars 2024, un couple de consommateurs avait eu recours à un contrat de prêt immobilier libellé en francs suisses, et remboursable en francs suisses.

Plusieurs années plus tard, la banque a prononcé la déchéance du terme du prêt du fait de la défaillance des consommateurs.

Les consommateurs assignent la banque et demandent l’annulation de la déchéance du terme au motif que la clause de remboursement en francs suisses mettait à leur charge un risque de change.

La Cour de cassation affirme que le juge a l’obligation de relever d’office le caractère potentiellement abusif d’une clause, même si la banque a prononcé la déchéance du terme du fait de la défaillance des consommateurs.

Stéphane Ceccotti, Avocat au Barreau de Montpellier

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

1 vote

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

"Ce que vous allez lire ici". La présentation de cet article et seulement celle-ci a été générée automatiquement par l'intelligence artificielle du Village de la Justice. Elle n'engage pas l'auteur et n'a vocation qu'à présenter les grandes lignes de l'article pour une meilleure appréhension de l'article par les lecteurs. Elle ne dispense pas d'une lecture complète.

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 550 membres, 28199 articles, 127 292 messages sur les forums, 2 600 annonces d'emploi et stage... et 1 500 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• 1er Guide synthétique des solutions IA pour les avocats.

• [Dossier] Le mécanisme de la concurrence saine au sein des équipes.




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs