Une genèse lente pour respecter tous les impératifs de la profession.
« Actuellement l’ensemble des données qui sont de nature à être transmises par mail, sms ou tout autre moyen ne bénéficie pas de protection suffisante » a souligné Pascal Eydoux. Nombreux sont encore les avocats à utiliser des adresses de messagerie @orange, @free… et donc à ne pas garantir la sécurité des données. Afin de pallier ce problème de taille pour la profession, le CNB a développé en partenariat avec SFR Business Solutions, une offre sur mesure pour les avocats.
Le cloud privé des avocats est le résultat de deux faits déterminants : la décision de l’assemblée générale du CNB de mars 2014 de mettre en place un cloud privé des avocats et celle de décembre 2014 d’adopter la solution de SFR Business Solutions. « Ce choix a abouti au développement d’une messagerie privée qui garantit le secret professionnel, la confidentialité et la sécurité des échanges. C’est un outil pour lequel SFR a pris des engagements à deux niveaux : le cryptage au niveau de l’archivage et le cryptage à la demande de l’avocat » a précisé Pascal Le Donne.
Pour acter cet engagement, le CNB et SFR Business Solutions ont signé lors de la conférence une charte de bonnes pratiques. SFR a également remis à cette occasion une clé de cryptage au président du CNB.
« Nous avons travaillé pendant plus d’un an avec le CNB avec pour l’objectif de sécuriser entièrement le stockage des données échangées par l’avocat grâce à des outils d’authentification forte pour crypter les données » a ajouté Henri Juin, directeur général de SFR Business Solutions.
Le cloud privé des avocats aurait dû voir le jour fin 2015 mais il devait répondre au cahier de charges de la profession dont les préconisations étaient nombreuses.
Un espace, plusieurs services.
Le cloud privé des avocats, dont le portail est personnalisable, comprend un certain nombre de services :
une messagerie avec archivage crypté d’une capacité de 50 Go (payant au-delà),
un agenda partagé,
un annuaire centralisé des avocats, bientôt disponible et comprenant les avocats du barreau de Paris dont les coordonnées ont été transmises fin février,
un drive avec une capacité de stockage de 50 Go dont les données peuvent aussi être chiffrées (payant au-delà),
des outils bureautiques (en option).
Il sera enrichi d’autres outils prochainement tels que la messagerie instantanée ou « chat » et de la visioconférence.
La connexion au cloud se fait avec la clé e-barreau ou avec un identifiant, un mot de passe et un code à usage unique reçu par sms. Un accès en mobilité a également été prévu.
En termes de sécurité, il y a deux chiffrages : un chiffrage automatique par le CNB et un chiffrage par l’avocat qui reste maître de ce dernier. Même si le CNB peut déchiffrer, il restera le chiffrage de l’avocat qui détient lui aussi une clé de cryptage.
Et le coût du projet ?
Le coût du service hors options payantes est pris en charge par le CNB. Il équivaut à 2,70 euros par mois par avocat. Roland Rodriguez a rappelé que « le budget s’est inscrit dans les économies réalisées par ailleurs. Les cotisations du CNB n’ont pas augmenté et nous offrons plus de services ».
Premier bilan
« 6500 boites aux lettres ont été créées sur la plateforme ce matin, 15724 mails ont été délivrés, 200 avocats se déclarent par jour, précise Abel Jabol, directeur de l’informatique du CNB. 25.000 boîtes avaient déjà été créées mais on ne sait pas quelle était leur utilisation réelle. D’ici 2 mois, on devrait dépasser 10.000 avocats ».
Tout n’est pas encore parfait quant au fonctionnement de ce nouvel outil. Des améliorations devront sans doute être apportées notamment s’agissant de sa compatibilité avec les logiciels métiers ou tout simplement de la création des adresses de messagerie @avocat-conseil.fr. Mais gageons que l’institution nationale représentative de la profession tente d’apporter des réponses pour faire face à la révolution numérique et devrait continuer avec la plateforme de consultations annoncée pour le mois de mai 2016.
Discussions en cours :
Quelle idée ???
Tout fonctionnait bien ! Maintenant mon ordinateur boggue trois fois par jour, obligé de redémarrer et MERCI à mon antivirus je n’ai pas été infecté mais pas grâce à ce super logiciel !!
Il règne tout de même sur ce déploiement un insupportable climat d’improvisation.
Le nouveau Cloud n’a pas été en mesure de barrer la route au cryptovirus Locky en cours de déploiement depuis un mois :
la passage de la classique adresse xxx chez avocat-conseil.fr à la même adresse sous le Cloud est, comment dire, "poétique" et, effectivement, la communication avec les logiciels métier, qui se faisait très bien ne se fait plus
les courriels contenant des pièces douteuses ne sont pas arrêtés.
des fonctionnalités sont soit inexistantes soit non documentées (par exemple, classer un expéditeur en spam, importer des contacts...)
la connexion est hasardeuse ;
le paramétrage d’Outlook semble poser difficultés.
La qualité des équipes techniques qui interviennent en ce moment n’est pas en cause.
Il semble que ce soit l’impréparation de l’opération qui soit à l’origine de tout cela.
le problème, c’est qu’en bout de chaine, il y a l’avocat qui doit jongler et résoudre ces dysfonctionnements... et lui qui espérait gagner du temps, en perd énormément.
La route va être longue, très longue...
Bonjour
J’ai toujours utilisé la boîte prénom.nom chez avocat-conseil.fr. J’ai donc trouvé tout naturelle de demander à conserver son utilisation via le cloud privé .
je pensais réellement être dans un espace sécurisé et ne me suis pas méfiée d’une adresse "Samuel balluet chez stm.com" . Son message une seule pièce jointe que j’ai tenté d’ouvrir .... Et malheureusement c’était ce fameux virus locki.
Pourtant le CNB communiquait sur ce virus mais en alertant sur une adresse prénom .nom chez avocat-conseil.fr...
le résultat : j’ai perdu l’intégralité de mes données comptables, mes dossiers clients archivés, mes dossiers en cours !! Possibilité de récupérer mais en payant une rançon dont le site d’accès a été bloqué par le gouvernement
bref une expérience véritablement catastrophique . alors oui pour ceux qui peuvent ne pas utiliser le cloud privé passez-vous en car si les utilisateurs malveillants sont rentrés une fois ... Ils ne s’arrêteront pas là.
Finalement rien ne peut être maîtrisé et sécurisé .
Bonjour,
il semblerait que la réalité soit tout autre.
Je pestais contre moi de ne pas avoir encore pris le temps de passer au "cloud privé des avocats".
J’ai croisé un confrère qui s’y est mis et ... qui a vu tout son ordi planté. Le CNB lui a répondu que de nombreux confrères avaient connu la même mésaventure, qu’il y travaillait.
Pour ma part, il est donc urgent d’attendre ...