Comment se déroule la garde alternée dans le divorce sans juge ?

Par Julien Gueguen-Caroll, Avocat.

4431 lectures 1re Parution: Modifié: 3 commentaires 4.91  /5

Explorer : # garde alternée # divorce par consentement mutuel # intérêt supérieur de l'enfant # pension alimentaire

La loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIème siècle, dite loi Justice 21, a profondément réformé le divorce par consentement mutuel. Depuis le 1er janvier 2017 les époux qui souhaitent divorcer par cette voie n’ont plus besoin de se rendre au tribunal de grande instance pour que le juge aux affaires familiales homologue leur convention de divorce. En effet il revient désormais au notaire d’enregistrer ladite convention et, de fait, prononcer le divorce.
Cette réforme modifie-t-elle la législation concernant les modalités de résidence de vos enfants ? La garde alternée est-elle toujours possible en cas de divorce sans juge ?

-

Les conditions relatives à la garde alternée

Le Code civil prévoit plusieurs types de droit de garde pour votre enfant mineur. Soit ce dernier réside à temps plein chez l’un de ses parents et l’autre parent bénéficie d’un droit de visite. Soit l’enfant réside en partie chez son père et en partie chez sa mère. Dans ce second cas, on parle alors de garde alternée.

Dans le divorce par consentement mutuel, les modalités de garde des enfants procèdent d’une entente entre les parents. Les deux avocats doivent vérifier que la volonté des parents est conforme à l’intérêt de leur enfant. Ainsi, une garde alternée ne peut pas être envisagée dans le cas où les deux époux résident dans des villes éloignées. En effet l’enfant doit pouvoir conserver une scolarité normale au sein du même établissement scolaire toute l’année sans devoir effectuer de trop longs trajets.

D’un point de vue financier, il est d’usage que le parent paie tous les frais afférents à son enfant pendant la période où celui-ci réside chez lui. Toutefois, une pension alimentaire peut être allouée en cas de disparités dans les revenus des époux.

Bon à savoir : Concernant les allocations familiales, il est à noter que les parents qui ont au moins deux enfants à charge et dont l’un est en garde alternée peuvent formuler une demande de partage des allocations familiales.

L’intérêt supérieur de l’enfant

Les avocats suppléent désormais le juge dans sa mission de sauvegarde de l’intérêt supérieur de l’enfant. Si la résidence alternée est sollicitée par les époux, les avocats vérifient que ce mode de garde ne va pas engendrer de trop grands bouleversements dans la vie de l’enfant suite à la séparation de ses parents.

Ce nouveau mode de divorce sans juge ne modifie donc pas les différentes possibilités de droit de garde des enfants mineurs. Si les parents s’accordent sur une résidence alternée de leur enfant suite au divorce, ceci pourra être prévu dans la convention de divorce par consentement mutuel.

Julien Guegen-Carroll - Cabinet d’avocats
Site internet : http://avocat-gc.com/divorce

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

45 votes

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

Commenter cet article

Discussions en cours :

  • Dernière réponse : 30 mars 2017 à 17:06
    par Céline , Le 27 mars 2017 à 09:21

    Bonjour
    de grâce arrêtez d’utiliser le mot " garde" au lieu de résidence
    le mot garde est réservé aux animaux pas aux enfants

    c’est pénible de le lire de la part de professionnels !!!

    • par Katell , Le 30 mars 2017 à 17:06

      Bonjour,
      Tout à fait d’accord ! On parle bien de "résidence" même si dans le langage courant, le terme usité est "garde" mais cela apporte une confusion au propos (plus précisément avec la notion d’autorité parentale).

  • par Katell , Le 3 mars 2017 à 15:42

    Bonjour,

    Je suis surprise de vos propos portant sur le rôle du notaire : "Il revient ensuite au notaire de vérifier lors de l’enregistrement de la convention de divorce que ce qui est relatif au droit de garde est conforme à l’intérêt de l’enfant. Il ne procède à l’enregistrement de la convention que lorsqu’il est assuré que l’accord des parties va être bénéfique à l’enfant mineur."

    Le notaire n’a pas à contrôler le contenu ou l’équilibre de la convention, il se doit, avant de pouvoir effectuer le dépôt de la convention au rang de ses minutes, vérifier la régularité de celle-ci au regard des dispositions légales ou règlementaires. Pour autant, s’il est porté manifestement atteinte à l’ordre public (une clause qui évincerait les règles d’attribution de l’autorité parentale découlant de la filiation ou une clause de non-remariage par exemple), le notaire, en sa qualité d’officier public, pourra alerter les avocats sur la difficulté.
    Ni les époux, ni les avocats n’ont en principe à se présenter devant le notaire. Les contrôles sont :
    Le contrôle du respect du délai de réflexion ;
    Le contrôle des exigences formelles ;
    Le contrôle des annexes :
    - La présence du formulaire d’information du mineur ;
    - La présence des actes authentiques ;
    - La présence d’une traduction.

    Une brochure de présentation est en ligne sur le site justice.gouv.fr :
    http://www.justice.gouv.fr/art_pix/J21_Questions_%20reponses_V2_20161229.pdf

A lire aussi :

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 550 membres, 28198 articles, 127 292 messages sur les forums, 2 600 annonces d'emploi et stage... et 1 500 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• 1er Guide synthétique des solutions IA pour les avocats.

• [Dossier] Le mécanisme de la concurrence saine au sein des équipes.




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs