Qu’est-ce que l’ECLA ?
L’ECLA (Européen CompanyLawyers Association) est une association internationale à but non lucratif, qui regroupe les différentes associations nationales européennes de juristes (que ce soient les barreaux ou les associations professionnelles).
Créé il y a trente ans, l’ECLA fédère aujourd’hui plus de 20 associations européennes, qui regroupent elles-mêmes 32.000 juristes. L’ECLA fédère ainsi entre autres, l’AFJE (Association Française des Juristes d’Entreprises) pour la France, The Law Society pour la Grande Bretagne, l’Institut des Juristes d’Entreprises en Belgique, Arbeitsgemeinschaft der Syndikus-Anwältepour l’Allemagne.
Ses objectifs sont notamment de favoriser le positionnement et le développement des Professions juridiques au niveau européen et international, de renforcer le partage d’informations et les réseaux entre juristes européens et de promouvoir des travaux de recherche juridique.
Une Présidence Française.
Philippe Coen, Vice Président de l’ AFJE et vice-président de l’UNIFAB, vient donc d’être élu le 16 novembre 2012 Président de l’ECLA par les membres du Board.
Le Village de la Justice a profité de cette élection pour l’interviewer et étudier ce qu’une présidence française allait changer...
Monsieur Coen, nous connaissons encore mal l’ECLA en France, qu’en est-il réellement pour les juristes. Est-ce que cette association qui fédère les autres associations leur est ouverte ? Comment les juristes bénéficient-ils des travaux de l’ECLA ?
"L’ECLA gagne effectivement à être connu car dans un monde de droits globalisés, l’approche hexagonale des sujets de notre profession peine à suffire. Chaque membre représente effectivement ses propres membres dans chacun des 20 pays membres avec un membre de l’ECLA par pays. Dans le cas de la France, les juristes français sont représentés via l’AFJE qui est l’association locale de loin la plus représentative. Chaque association ou barreau national membre a vocation à faire remonter les désidératas de ses juristes membres. En retour, l’ECLA diffuse des informations à intérêt supra national.
D’ores et déjà je mets en place aussi des initiatives transfrontières au bénéfice des juristes d’une manière large. A titre d’exemple des web casts sont organisés afin de sensibiliser les juristes sur l’exercice du droit dans l’entreprise d’un pays à l’autre. Une première initiative est lancée avec la responsable de l’association des juristes d’Amérique latine avec qui nous offriront un web cast transatlantique pour comparer nos modes de travail. "
Quelle est la durée de votre mandat ? Qu’est-ce qu’une Présidence Française et plus particulièrement la vôtre va changer ?
"Le mandat dure deux ans. Deux ans c’est court et long à la fois. Deux ans cela permet de poser des pistes, de prendre des contacts de qualité. C’est la même durée que le bâtonnat d’ailleurs.
Depuis sa fondation, l’ECLA n’a pas eu de présidence française (outre celle remarquée de Colm Manin juriste irlandais exerçant en France à l’époque chez Airbus). La France a beaucoup à dire dans le débat. Nous faisons partie des nations qui ne reconnaissent aucun statut aux juristes contrairement à celles qui ont dans ces dernières années présidé au destin de l’ECLA. Donc notre voix sera différente des autres. Aussi la France est un laboratoire d’idées foisonnantes sur le sujet de la pratique de notre métier. Nombre d’universitaires s’y intéressent par exemple à l’ESSEC, SC PO Paris, l’ESCA, l’EDHEC, l’EM Lyon. Nous avons je le crois beaucoup à apporter et une modernité évidente. De plus, l’association française est la seule à adhésion volontaire à comprendre autant de membres (4.200)..."