Salariés, comment faire reconnaître votre « burn-out » en tant que maladie professionnelle ?

Par Aurélie Arnaud, Avocat.

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Explorer : # burn-out # maladie professionnelle # pathologies psychiques # reconnaissance administrative

Le décret 2016-756 du 7 juin 2016, JO du 9 juin 2016, met en place des modalités spécifiques de traitement des dossiers de reconnaissance des pathologies psychiques (épuisement professionnel, « burn-out »…) comme maladie professionnelle.

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Pour mémoire, une maladie peut être reconnue comme maladie professionnelle si elle figure sur l’un des tableaux annexés au Code de la sécurité sociale.

Toute affection qui répond aux conditions médicales, professionnelles et administratives mentionnées dans les tableaux est présumée d’origine professionnelle (délai de prise en charge depuis la fin de l’exposition au risque, durée d’exposition au risque le cas échéant et liste des travaux effectués).

La reconnaissance de la maladie professionnelle est soumise à l’avis du Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP) lorsque la maladie figure dans un tableau mais n’a pas été contractée dans les conditions précisées à ce tableau, ou lorsque la maladie ne figure pas dans un tableau des maladies professionnelles, mais il est établi qu’elle est essentiellement et directement causée par le travail et qu’elle a entraîné une incapacité permanente d’au moins 25 %.

La loi sur le dialogue social du 17 août 2015 a inscrit explicitement dans la législation la possibilité de reconnaître des pathologies psychiques comme maladie professionnelle « hors tableau ». Ces pathologies ne bénéficient donc pas de la présomption d’imputabilité au travail et il doit être prouvé par le salarié victime que la pathologie est due au travail, un taux d’IPP d’au moins 25% devant lui être attribué (art L 461-1 et R 461-8 Code de la sécurité sociale).

Le décret 2016-756 du 7 juin 2016, JO du 9 juin 2016, met en place des modalités spécifiques de traitement des dossiers de reconnaissance des pathologies psychiques (épuisement professionnel, « burn-out »…) comme maladie professionnelle.

Le décret adapte en conséquence la procédure d’instruction en vue de faciliter la reconnaissance du caractère professionnel des maladies psychiques en prévoyant l’intégration d’un spécialiste aux Comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles. Ainsi, le professeur des universités-praticien hospitalier ou le praticien hospitalier particulièrement qualifié en pathologie professionnelle peut être remplacé par un professeur des universités-praticien hospitalier ou un praticien hospitalier spécialisé en psychiatrie (art. D 461-27 Code de la sécurité sociale).

En outre, le médecin-conseil de la CPAM ou le CRRMP doit faire appel, chaque fois qu’il l’estime utile, à l’avis d’un médecin spécialiste ou compétent en psychiatrie (art. D 461-27 CSS).

Le CRRMP rend alors un avis motivé qui permettra à la CPAM de statuer sur le caractère professionnel ou non de la maladie.

Aurélie ARNAUD
Avocat à la Cour
www.2a-avocat.com

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Discussions en cours :

  • par Debruyne , Le 3 mars 2017 à 01:00

    Bonsoir je me permet de vous envoyer ceci pour savoir si vous pouvez m’éclairer sur se compte rendu du TASS ( tribunal administratif de la sécurité sociale) car mon mari est en arrêt maladie depuis septembre 2014 pour harcèlement moral, discrimination Et de plus depuis 4 ans de boîte en CDI n’a jamais passé de visites médicale, nous avons donc fait des demandes par écrit en AR au patron qui nous a répondu qu’il ne cotisait à aucuns organismes et que mon mari n’avait qu’à faire sa visite chez son médecin traitant ceux qui est totalement interdit nous venons de passer aux prudhommes y’a 1 mois à peut près resultat le 24 mars puis au TASS y’a 15 jours qui à était perdu pour nous car le motif de harcèlement de fait pas parti du tableau de la Secu

  • par dubar , Le 28 août 2016 à 13:02

    burn hout est terible si personne autour de vous ne le vois pas pour moi c ete le suicide

  • par HANRIOT , Le 22 août 2016 à 15:33

    Bonjour,
    je suis victime d’un burn-out sans "élément soudain" qui justifie la déclaration d’un Accident du Travail.
    Or en analysant les causes, je viens de comprendre que le déclancheur a été un élément très négatif ecrit dans mon Entretien annuel d’evaluation un an auparavant. (le fait que je ne mérite pas d’être Cadre 3.A alors que j’ai obtenu cette classification il y a 8 ans). Est-ce que ce fait peut être considéré comme un "element soudain", dans la mesure où c’est lorsque je préparait mon Entretien Annuel de l’année d’après que j’ai fait un BURN-OUT ? (je me suis mise à pleurer pendant une journée entière au boulot avant d’être arretée 4 mois)

    Merci de votre réponse

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