Acte de caution : une signature mal placée peut le faire annuler !

Par Alexandra Six et Dimitri Lecuyer, Avocats.

1683 lectures 1re Parution: Modifié: 4.82  /5

Explorer : # acte de caution # nullité # mentions manuscrites # code de la consommation

Un acte de caution signé et reproduisant in extenso les mentions prescrites par la loi n’est pourtant pas forcément valable.

-

C’est en effet ce qu’à décidé de juger la Cour de cassation dans une décision du 17 septembre 2013 (Cass. com. 17 septembre 2013 n° 12-13.577).

L’article L 341-2 du Code de la consommation dispose que : « Toute personne physique qui s’engage par acte sous seing privé en qualité de caution envers un créancier professionnel doit, à peine de nullité de son engagement, faire précéder sa signature de la mention manuscrite suivante, et uniquement de celle-ci :

"En me portant caution de X..., dans la limite de la somme de ... couvrant le paiement du principal, des intérêts et, le cas échéant, des pénalités ou intérêts de retard et pour la durée de ..., je m’engage à rembourser au prêteur les sommes dues sur mes revenus et mes biens si X... n’y satisfait pas lui-même ».

La Cour de cassation admet quelques « petits aménagements  » aux mentions requises par cet article du Code de la consommation à condition qu’ils soient mineurs et que leurs sens et leurs portées ne soient pas altérés.

La Cour de cassation considère en effet que dans ces circonstances, la connaissance par la caution de l’étendue de son engagement demeure certaine.

Dans notre affaire, la situation était différente puisque les mentions manuscrites avaient été reproduites in extenso par la caution.

Toutefois, si la signature de la caution avait été effectivement apposée sur les clauses pré imprimées de l’acte de cautionnement précédant ces mentions, elle n’apparaissait pas sous lesdites mentions comme l’exige l’article L 341-2 du Code de la consommation précité.

La Cour de cassation était donc saisie de la question de savoir si de telles circonstances justifiaient que la caution avait eu une connaissance exacte de la nature et de l’étendue de son engagement.

Faisant une interprétation littérale du texte allant dans un sens « très » favorable à la caution, la Haute Cour a répondu par la négative et jugé que l’engagement de caution était nul.

Si vous êtes caution de quelque engagement que ce soit, son analyse par un avocat peut s’avérer forte utile en toutes circonstances !

Cabinet ELOQUENCE Avocats
Lille et Paris
www.eloquence-avocats.com

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

28 votes

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 340 membres, 27875 articles, 127 257 messages sur les forums, 2 750 annonces d'emploi et stage... et 1 600 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• Assemblées Générales : les solutions 2025.

• Avocats, être visible sur le web : comment valoriser votre expertise ?




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs