Le délai de validité d’un permis de construire est de 3 ans. Passé ce délai, le permis est périmé et ne peut plus être exécuté. Tel est le principe posé à l’article R. 424-17 du Code de l’urbanisme. Comme tout principe, il comporte plusieurs exceptions, dont l’une que nous étudierons ci-après.
L’article R.424-19 du Code de l’urbanisme [1] prévoit qu’en cas de recours devant le Tribunal administratif tendant à l’annulation du permis de construire, le délai de validité est suspendu pendant toute la durée de la procédure contentieuse. La suspension ne prend fin que lorsqu’intervient une décision juridictionnelle irrévocable. Cette notion recouvre la première instance, l’appel mais aussi le pourvoi en cassation devant le Conseil d’État.
Imaginons l’hypothèse dans laquelle une personne demande au Tribunal administratif d’annuler un permis de construire délivré le 16 octobre 2010. La procédure contentieuse s’achève par un arrêt du Conseil d’État en date du 20 octobre 2017, mais in fine le permis de construire n’est pas annulé. Celui-ci sera alors toujours valide et son titulaire pourra alors le mettre en œuvre sept années après la délivrance de l’autorisation.
Ce cas doit être distingué d’un autre dont les contours viennent d’être précisés par une récente jurisprudence. Il est fréquent que le bénéficiaire d’un permis de construire sollicite un permis modificatif l’autorisant à modifier son projet initial. Si cette demande est rejetée, il peut bien évidemment demander au Tribunal administratif l’annulation du refus de lui délivrer un permis de construire modificatif.
Cependant, en pareil cas, le délai de validité du permis de construire initial n’est pas suspendu pendant la durée du recours formé par le bénéficiaire de ce permis contre le refus de lui délivrer un permis de construire modificatif. L’article R. 424-19 du Code de l’urbanisme ne s’applique pas dans ce cas de figure [2].
Prenons le cas d’un permis initial délivré en 2015, le titulaire souhaite modifier son projet, mais cette modification est refusée le 16 décembre 2016. Il demande au Tribunal administratif d’annuler le refus de permis modificatif. Il ne commence pas les travaux. La procédure contentieuse dirigée contre ce refus s’achève par un arrêt du Conseil d’Etat le 3 janvier 2021. A l’issue de la procédure contentieuse dirigée contre le refus de permis modificatif, le permis initial sera alors périmé.
Discussions en cours :
je suis en procédure depuis 17 ans pour un permis comprenant 4 villas le conseil d’état a validé mon permis datant de 2002 en 2012 ce permis a fait l’objet de recours
après cette décision la cour d’appel a de nouveau annulé ce permis pour cause mineures accès au terrain
j’ai fait un recours auprès du conseil d’état qui n’a pas abouti j’ai donc déposé un permis modificatif refusé une première foi représenté puis modifié la commune à tout fait pour en retarder la mise en oeuvre jusqu’à placer 2 gros conteneurs pour la collecte des ordures ménagères de façon a empêcher tous accès au terrain
et changer le PLU en le classent terrain agricole
faire une erreur grossière en inscrivant sur le modificatif 3 villas au lieu de 4
les services de l’urbanisme m’annonce par une lettre du 20 septembre 2019 que mon permis est périmé
depuis le 13 janvier 2019 ce calcul est pour moi complètement incompréhensible
ce permis après toute ces démarches plus recours des tiers est resté valide 9 mois
alors qu’un permis est valable 3 ans plus 2
il y a à l’évidence une différence inacceptable de traitement en un permis classique et un permis revalidé par un modificatif surtout quant cela est du à des manœuvres dilatoires
le législateur n’a pas prévu ce cas de figure qui à l’évidence est un cas extrême et il serai intéressant que le conseil d’état prévoie qu’un permis revalidé (modificatif) suite à ces lois récentes est la même durée de validité qu’un permis classique en partant du permis modificatif
Bonjour. Je suis en procédure judiciaire depuis 2014 pour abandon de chantier et malfaçons. L architecte a été déclaré responsable par la cour d appel d Aix en Provence. Une procédure de contre expertise est en cours pour evaluer le coût des travaux de reprises ou bien de demolition avec reconstruvtion. Cependant je voudrais savoir si mon permis de construire qui date de 2012 est toujours valable dans le cas ou il serait de facto suspendu le temps de la procédure ?
Cordialement
Est ce un cas de force majeur
Permis obtenue il y a 18ans travaux presque terminés mais expertise judiciaire pour des malfaçons diverses.
Après réception du rapport expert (16 ans) nous sommes toujours en cassation pour le règlement du préjudice.
Dans ce cas notre permis de construire ( changement de destination est toujours valable ( cas de force majeur )
combien de permis modificatif peut on déposer a urbanisme