Cet article est proposé par le Magazine "Liberalis"...
Avec ce numéro du magazine LIBERALIS, nous vous invitons à poser un autre regard sur vos professions libérales.
Nous vous invitons à découvrir nos rubriques à travers le prisme des sentiments et de l’action comme « Se passionner », « S’étonner » pour découvrir les savoir-faire ou encore « S’enflammer » pour les témoignages de collectionneurs.
(Découvrir / exposition) : La révolution de l’Arte Povera à la Fondation Pinault.
Au cœur de la majestueuse rotonde de la Bourse, sous les fresques académiques célébrant le capitalisme triomphant du XIXe siècle, tel un modèle réduit, le visiteur découvre un remarquable condensé du mouvement, et des matériaux modestes et de récupération qui sont utilisés : charbon, eau, terre, coton, chiffons, bois, vieux métaux…
- Gilberto Zorio, Macchia (tache), 1968, ADAGP 2024 © photo Nicolas Brasseur / Pinault Collection
Le terme « arte povera » littéralement art pauvre, a été créé par Germano Celant, critique d’art, décédé en 2020 lors de la pandémie de Covid, auquel cette exposition rend, en quelque sorte hommage. « Plus qu’une véritable école, il s’agissait plutôt d’une association informelle d’amis trentenaires partageant des convictions et des pratiques communes », souligne Carolyn Christov-Bakargiev, spécialiste reconnue du mouvement et commissaire de l’exposition qui ravive sa mémoire.
- Vue du parvis de la Bourse de Commerce – Pinault Collection, Giuseppe Penone, Idee di Pietra, 2010 / Mario Merz, Fibonnacci Sequence, 1984, ADAGP 2024 © photo Romain Laprade / Pinault Collection
Un mouvement en réaction à la société de consommation et à l’impérialisme américain, ces artistes redéfinissent l’art en réaffirmant la place de l’humain dans son environnement. Ils renouvellent les thématiques, les matériaux, les techniques, les gestes et l’intention artistique avec la volonté de s’affirmer hors des styles et des notions qui dominent alors.
L’Arte Povera est souvent comparé à une forme de guérilla, mais c’est avant tout une prise de conscience aiguë de l’état du monde de l’époque. La péninsule italienne était, dans les années soixante, marquée à la fois par une industrialisation rapide et massive, mais aussi par une crise économique et des problèmes de déracinement des populations du Sud.
- Giuseppe Penone. Alberto Porta-Cedro, 2012. Collection particulière, « Arte Povera », Bourse de Commerce © photo Florent Michel / Pinault Collection
En plus du corpus d’œuvres majeures des treize artistes, principaux protagonistes de l’Arte Povera, l’exposition présente des pièces et des documents retraçant les moments charnières des débuts du mouvement. Son histoire puise ses racines dans la culture du bassin méditerranéen et éclaire la relation particulière entre modernité et ruralité qui a marqué l’Italie jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle.
Kounellis, Pistoletto, Calzolari, les Merz, Boetti, Zorio… on découvre leurs œuvres dans un paysage que l’on arpente, imaginé spécifiquement pour les espaces du musée.
- Vue de l’exposition « Arte Povera » Bourse de Commerce © photo JLRF / Pinault Collection
Arte Povera, jusqu’au 20 janvier 2025,
Bourse de Commerce - Pinault Collection 2, rue de Viarmes, Paris 1er.
Informations : https://www.pinaultcollection.com/fr
Photo en logo : Vue de l’exposition « Arte Povera » Bourse de Commerce © photo JLRF / Pinault Collection