Bénéficiant de l’expérience de la start-up américaine, sans cesse optimisée depuis ses débuts en 2008, Rocket Lawyer France a fait son entrée officielle sur le marché du droit en France. Elle propose aux particuliers, entreprises et associations, la création de documents juridiques en ligne et la possibilité d’être assisté par un avocat. « L’idée est de fournir un accès au droit, à ceux qui en sont éloignés, dans un langage qui soit compréhensible » explique Christophe Chevalley, Directeur général Europe. Il est par exemple possible de formaliser une rupture conventionnelle en une dizaine de minutes en répondant à des questions formulées simplement. A chaque étape, quand il y a des points de droit délicats qui sont soulevés par les réponses fournies par l’utilisateur, il est alerté qu’il est préférable de faire appel à un avocat.
« Notre positionnement est quelque peu différent des autres legaltechs car notre plateforme intègre totalement la mise en relation avec un avocat. L’assistance de l’avocat en complément de ce que l’utilisateur peut faire en ligne seul est constamment présente sur Rocket Lawyer. Et nous nous adressons à tout le monde, pas seulement à l’entreprise mais aussi aux particuliers et aux associations. On a une couverture plus globale des besoins » poursuit-il. Actuellement plus de 100 démarches juridiques en ligne sont possibles. Tous les documents sont à 19,90 euros et l’abonnement mensuel pour l’ensemble des documents est à 39,90 euros.
Les avocats présents sur Rocket Lawyer France sont libres de déterminer leurs honoraires. En revanche, ils doivent être sélectionnés selon un certain nombre de critères. « La clé d’entrée sur la plateforme c’est la conjonction d’objectifs. Nous établissons un vrai partenariat avec les avocats qui travaillent avec nous. Beaucoup sont venus vers nous parce qu’ils souhaitaient adresser des clients qui aujourd’hui ne vont pas dans les cabinets. Avant de confirmer leur participation au service, nous avons des entretiens répétés avec eux et nous nous assurons qu’ils ont une expérience réelle dans les domaines de compétence qu’ils déclarent sur le site ». Il y a aussi un critère géographique qui opère afin que les utilisateurs puissent être mis en relation direct avec des avocats qui ne sont pas trop éloignés de chez eux, en tout cas a minima au niveau de la cour d’appel. Enfin, pour la sélection, la start-up a également noué un partenariat avec deux réseaux d’avocats : Jurisdéfi et Eurojuris. Ensuite, il y a une forme de participation qui est ouverte à tous les avocats : le forum de discussion, avec une vérification manuelle pour s’assurer qu’ils exercent bien la profession.
Pour argumenter cette problématique de l’accès au droit des particuliers et des TPE, la « petite française » a dévoilé les résultats de l’étude réalisée par Kantar TNS lors de son lancement. L’étude révèle sans surprise que 58 % des particuliers et 62 % des TPE n’ont jamais eu recours à un avocat principalement pour 3 raisons :
Ils pensent qu’ils n’en ont pas besoin : 44 % des particuliers et 59 % des TPE.
Ils ne connaissent pas le coût d’un avocat : 24 % des particuliers et 39 % des TPE.
Ils pensent que consulter un avocat est une procédure longue et coûteuse : 33 % des particuliers et 18 % des TPE.
Pourtant, 58 % des particuliers (lettre de résiliation ou de réclamation 27 %, courrier administratif 21 %, impôts 16 %, prêt bancaire/endettement 14 %, relation avec l’employeur 13 %...) et 51 % des TPE françaises (paiement des factures 22 %, création d’une entreprise 21 %, courrier administratif 20 %, modification des statuts 17 %) ont déjà rencontré un problème juridique. Mais pour trouver une solution à leurs problèmes juridiques, ils ont déjà utilisé les moteurs de recherches (63 % des particuliers, 54 % des TPE), les sites spécialisés (51% des particuliers et des TPE), les avocats (42 % des particuliers, 38 % des TPE) et les experts comptables (9 % des particuliers, 47% des TPE).
Enfin, les avocats sont consultés en priorité par les particuliers pour le divorce (90 %) ou la gestion de la relation avec l’employeur (44 %) et par les TPE lorsqu’ils doivent entamer une action en justice (69 %) ou lorsqu’il y a un enjeu important (58%). Tous en grande majorité déclarent être intéressés par un service web qui démocratise l’accès au droit et aux avocats.
Rocket Lawyer ouvrira bientôt aussi en Espagne et aux Pays-Bas. La France est pilote en Europe avec quelques semaines d’avance. « La plateforme peut être adaptée en fonction de la langue, la législation et les us et coutumes du pays dans lesquels nous nous développons. La seule problématique est celle du contenu, les démarches sont différentes d’un pays à l’autre. C’est pourquoi, nous avons des équipes dans chacun des 3 pays européens : France, Espagne, Pays-Bas. » Et prochainement, dans toute l’Europe …