Prologue
Partie du constat que bien d’autres ont fait avant moi, selon lequel la Justice et l’Etat sont perçus comme éloignés du citoyen, en décalage avec sa vie, son vécu, ses attentes, il s’imposait d’y trouver un remède. Ce remède me semble pouvoir être apporté par la médiation.
Le lien social est depuis longtemps distendu, en France, comme dans d’autres pays ; partout, la situation ne va que s’aggravant.
Les Instances judiciaires ne peuvent plus répondre à la multiplication des litiges, notamment, ceux nés de l’incompréhension, d’un manque de communication à tous niveaux.
Tous les intervenants s’accordent à dire qu’il est urgent de retisser le lien social. Pour cela, la communication, le dialogue doivent être renoués avec la Justice, mais aussi, dans les cités, les écoles, les entreprises, entre Etats, dans tous les lieux de vie où évolue l’être humain.
Redonner la parole aux principaux intéressés, ne pas laisser la Justice, impersonnelle et froide, trancher à la hache dans un litige ou un différend, apparaît indispensable.
Ce travail de ravaudage, cette reconstruction, la médiation est en moyen de le faire. Elle seule offre, par l’entremise d’un tiers neutre de confiance, la possibilité pour les opposants de renouer le dialogue, le lien perdu.
Cependant, les termes de « médiation » et « médiateur » sont utilisés, selon l’expression de Michèle GUILLAUME-HOFNUNG, dans un « flou terminologique dû aux contrefaçons désireuses de capter son image ». On use de ces mots en leur donnant plusieurs contenus qui, bien que ne s’excluant pas, ne recouvrent pas la même réalité.
Face à la diminution du contentieux « pur » dans certaines matières, c’est-à-dire de ce qui fait, à ce jour, l’essentiel du travail de nos cabinets, nous devons nous ouvrir aux nouvelles techniques qui s’offrent à nous et ne pas nous enfermer dans nos vieux réflexes procéduriers, participer à « la réconciliation des Français avec leur Justice, » comme le préconise notre Ministre de la Justice.
Nous devons, pour être des avocats efficaces, accepter d’aller en médiation, être des médiateurs conscients de leur mission et, pour cela, nous former à la médiation.
L’introduction de clauses de médiation dans nos contrats pourrait faciliter l’émergence de la médiation dans les différends qui voient le jour à l’occasion des relations contractuelles de toutes sortes. Nous devons donc nous aussi devenir acteurs de la médiation. Jacques SALZER3 rappelle qu’ ’’avocat d’un client," nous sommes avant tout "son conseil", ce qui est notre premier moyen d’action.
Après une approche des définitions existantes, nous chercherons dans un premier temps à savoir si l’on peut assimiler la médiation à un simple mode "alternatif" de règlement des conflits ou à une évolution du Droit et de la conception de la Justice. Puis, dans un second temps, nous verrons la place de la médiation dans les missions de l’avocat et les moyens que peut déployer l’avocat pour développer la médiation dans son cabinet.
conviendra bien souvent à personne.
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