Le Médiateur doit-il être généraliste ou spécialiste ?

Par Chantal Jamet-Elziere, Avocat et Médiateur

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Le Médiateur doit il être un généraliste ou un spécialiste ?
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INTRODUCTION

Considérée jusqu’alors comme une option, la spécialisation du médiateur dans la matière du conflit est aujourd’hui au cœur d’un débat passionné axé sur la professionnalisation des médiateurs avec, pour corollaire, l’obligation de formation des médiateurs.

Nous aborderons les compétences du médiateur qu’il soit généraliste ou spécialiste pour considérer les avantages et les risques de la spécialisation puis nous envisagerons une autre voie, la co-médiation qui fait intervenir, côte à côte, l’un et l’autre.

Définir tout d’abord la médiation et la matière du conflit, laisse déjà affleurer des réponses et des questionnements.


Qu’est ce que la médiation ?

Michèle GUILLAUME-HOFNUNG définit la médiation comme « un processus de communication éthique reposant sur la responsabilité et l’autonomie des participants, dans lequel un tiers – impartial, indépendant, sans pouvoir de trancher ou de proposer (sans pouvoir décisionnel ou consultatif) avec la seule autorité que lui reconnaissent les médieurs ou médiés – favorise, par des entretiens confidentiels, l’établissement, le rétablissement du lien social, la prévention ou le règlement de la situation en cause ».

Le G.E.M.M.E. estime que « La médiation consiste à confier à un tiers – personne physique désignée directement ou par l’intermédiaire d’une personne morale habilitée – impartial, qualifié et sans pouvoir de décision sur le fond, la mission d’entendre les parties de bonne foi et de confronter leurs points de vue au cours d’entretiens confidentiels et au besoin non contradictoires, en vue de les aider à rétablir une communication et à trouver elles-mêmes des accords mutuellement acceptés ».

La définition du Code National de Déontologie du Médiateur regroupe celle de la médiation et du médiateur : « La médiation, qu’elle soit, judiciaire ou conventionnelle, est un processus structuré reposant sur la responsabilité et l’autonomie des participants qui, volontairement, avec l’aide d’un tiers neutre, impartial, indépendant et sans pouvoir décisionnel ou consultatif, favorise, par des entretiens confidentiels, l’établissement et/ou le rétablissement des liens, la prévention, le règlement des conflits ».

Qu’est ce que la matière du conflit ?

Le conflit est généralement défini comme une opposition de points de vue, d’intérêts pouvant aller jusqu’à la guerre.

Comme manifestation d’un antagonisme des sentiments dans un couple, de valeurs dans un groupement, de personnes ou de choix stratégiques dans une entreprise, il génère des sentiments de tensions, des non-dits, il est en cela sclérosant, négatif.

Mais le conflit peut aboutir, avec l’aide d’un tiers formé à la médiation, à une solution positive.

Il ne s’agit pas d’une simple négociation qui, comme concessions réciproques, ne vide pas le conflit en son entier. L’aspect affectif, sentimental, subjectif n’y est pas abordé lors de négociations. Le conflit resurgira inévitablement.

Avec un professionnel de la médiation de qualité, le conflit pourra donner naissance à une nouvelle stratégie, de la lucidité aux protagonistes qui les poussera à dépasser leur conflit mais aussi, grâce à ce tiers neutre, à trouver un nouvel élan, une nouvelle politique, une nouvelle stratégie.

La matière du conflit sera le domaine particulier dans lequel le conflit, les divergences, les différends prennent naissance : la famille, l’entreprise (inter et intra-entreprise), les professions de santé, la culture au sens large (médiation culturelle), le sport, etc... L’on peut envisager presque autant de matières que de métiers.

Faut-il une spécialisation ? Si oui, dans quels domaines, quelles circonstances, quels conflits ? Nous verrons donc les compétences des médiateurs généraliste et spécialiste, puis les risques de la spécialisation du médiateur et les moyens de les contourner, pour ensuite décrire la co-médiation, qui consiste à missionner deux médiateurs, l’un, généraliste et l’autre, spécialiste de la matière du conflit.

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Chantal JAMET-ELZIERE
Avocat et Médiateur

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