La Direction juridique au cœur de toutes les transformations.

La Direction juridique au cœur de toutes les transformations.

Rédaction du Village de la Justice.

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L’évolution est inhérente à la vie d’une entreprise, que ce soit pour répondre à des enjeux règlementaires, géopolitiques, économiques, numériques… ou encore pour répondre aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). L’objet d’une des conférences présentées lors de l’édition 2024 des Rendez-vous des Transformations du Droit est de cerner le rôle de la Direction juridique face à ces évolutions nécessaires, voire imposées et comment les équipes juridiques sont elles-mêmes amenées à se transformer.
La Rédaction du Village de la Justice présente ici certains des éléments de réponse apportés par Malak Tazi, Secrétaire générale du Club Med, Delphine Desrumaux, Directrice juridique de Roquette et Catherine Brel, Directrice juridique de Vinted, professionnelles expérimentées et intervenant pour cette conférence.

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Quelle place pour la Direction juridique face à la transformation de l’entreprise ?

Alors qu’elles viennent d’entreprises de tailles variées, intervenant dans des secteurs différents, chacune des intervenantes s’accorde à dire qu’une entreprise qui actuellement n’évolue pas ne sera plus pérenne dans les 10 ans à venir. De même pour ces responsables juridiques, la Direction juridique joue un rôle majeur pour accompagner cette transformation, elle est présente sur tous les sujets stratégiques. Pour elles trois, la DJ en plus d’être un support pour le comité de direction, doit aussi être un pair de ce dernier.

« La Direction juridique a un rôle d’éclaireur » (Delphine Desrumaux).

Pour accompagner cette transformation, les équipes juridiques doivent partager, auprès du comité de direction, les informations auxquelles elles ont accès en tant que juristes. Comme le précise Delphine Desrumaux, « la DJ a un rôle d’éclaireur, car par définition elle regarde ce qui se passe à l’extérieur de l’entreprise ».
La DJ ne doit pas simplement être un support du business, mais elle est là aussi pour alerter, anticiper les évolutions législatives, sociétales, géopolitiques… qui peuvent avoir une incidence sur l’entreprise. Par cette veille extérieure, elle contribue à la stratégie de l’entreprise en apportant des éléments qui prennent une perspective différente des autres services ; le juriste est un opérationnel qui a du recul.
La DJ se doit d’être proactive de façon à anticiper les changements, à en faciliter la gestion afin d’éviter le plus possible des coûts supplémentaires du fait d’une prise en compte trop tardive.

Comment la DJ pilote-t-elle sa transformation en interne ?

« Créer une philosophie de convivialité pour plus de performance. » (Malak Tazi).

Selon Malak Tazi, pour que la DJ et ses équipes soient plus performantes et efficientes, cela passe par le partage des bonnes pratiques au sein du service et la création d’une philosophie de convivialité pour plus de performance. Sont favorisés aussi le partage des connaissances et la formation interne. Ainsi, par exemple, au Club Med, chaque département du Secrétariat général présente tous les 15 jours un sujet qui peut intéresser les autres membres du Secrétariat général. L’ensemble de ces éléments contribue à la création d’une identité forte du Secrétariat général, ce qui lui permet d’être réactif et plus visible au sein de l’entreprise. Plus de visibilité favorise la motivation des équipes juridiques ce qui lui permet d’être plus performante, c’est un cercle vertueux.
Autre élément important, être administrateur des transformations en testant sur son propre service des éléments d’évolution tels que l’IA (avec, par exemple, la création d’une bibliothèque de promptes utiles à tous les juristes).

Pour Delphine Desrumaux, la transformation de la DJ a pour objet de donner de la cohérence à l’ensemble du service juridique et à ses actions. Lorsque les synergies sont créées, cela insuffle une dynamique positive qui s’auto-nourrit.
La Direction juridique s’appuie sur les trois points essentiels suivants :

  • avoir un projet d’équipe ;
  • avoir une réflexion et se positionner sur la pertinence de l’équipe juridique par rapport au business et à la stratégie de l’entreprise ;
  • prendre à bras le corps les sujets complexes (par exemple la CSRD), les sujets nouveaux pour développer une expertise en la matière, afin de bénéficier d’une bonne vision des opportunités de croissance à venir, et vulgariser ces sujets ardus auprès de l’ensemble de l’entreprise. Et les juristes sont bien formés pour appréhender et vulgariser des éléments complexes.

Enfin, pour Catherine Brel, la transformation interne de la DJ passe par beaucoup de transparence interne.

Quelle(s) vision(s) de la Direction juridique en 2030 ?

« La DJ de demain recrute là où elle souhaite de la valeur ajoutée » (Catherine Brel).

Pour Catherine Brel, la philosophie de la DJ de 2030, est de permettre aux juristes déjà en poste de créer de la valeur ajouter grâce à de meilleurs outils, de meilleurs process et méthodologies et de s’appuyer pour cela sur des métiers (principalement des Legal Ops) dont la fonction est de leur permettre d’être plus performants, plus pertinents dans leurs liens avec le business. Comme le précise la DJ de Vinted, « La DJ de demain recrute là où elle souhaite de la valeur ajoutée », ce ne sont donc plus forcément des juristes qui seront embauchés, mais d’autres fonctions qui vont contribuer à valoriser leur performance juridique.
Même vision pour la DJ de Roquette, libérer les juristes des tâches à faible valeur ajoutée pour gagner en pertinence juridique et se focaliser sur celles où le juriste a de la valeur en tant qu’être humain formé au Droit et ouvert à l’évolution du Monde.
Pour Malak Tazi, le juriste de demain est le juriste opérationnel. Celui capable de comprendre et de se mettre à la place des personnes avec lesquelles il travaille. Celui qui se forme avec elles pour saisir et répondre à leurs besoins tout en restant vigilant sur les évolutions règlementaires à venir.

Une conférence à écouter en intégralité ici :

Intervenants :
Olivier Chaduteau, Partner, PwC Legal Business Solutions (modérateur),
Catherine Brel, Directrice juridique de Vinted,
Delphine Desrumaux, Directrice juridique, Roquette,
Malak Tazi, Secrétaire Générale du Club Med.

Rédaction du Village de la Justice.

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