En droit français, le principe applicable est le suivant : le salarié perd les congés payés acquis avant le congé parental s’il revient après la clôture de la période de prise des congés payés (en ce sens : Cass. soc. 5 mai 1999 n°9741241 ; Cass. soc. 28 janvier 2004 n°01-46314 qui juge que le congé parental résultant d’une décision du salarié qui s’impose à l’employeur, l’impossibilité de prendre les congés payés qui en découle ne peut être imputée à l’employeur).
Par conséquent, en droit français, sauf disposition conventionnelle ou usage contraire, lorsqu’un salarié part en congé parental d’éducation à temps plein, l’employeur ne peut être contraint de lui accorder, à son retour de congé, le report des congés payés qu’il avait acquis antérieurement, si la période de prise des congés payés est expirée.
Mais cela n’est pas la position du juge communautaire, qui considère que le salarié qui revient de congé parental a droit au report des congés payés acquis avant son départ (en ce sens : Cour de Justice de l’Union Européenne 22 avril 2010 aff.486/08).
La position du juge français est par conséquent en contradiction avec celle du juge communautaire.
Depuis les arrêts rendus par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE), le juge français n’a pas été saisi à nouveau d’un litige portant sur le report des congés payés après la prise d’un congé parental et sa jurisprudence antérieure est donc demeurée inchangée. Mais on peut penser que si la Cour de cassation était saisie d’une affaire relative à la perte de congés payés consécutifs à un congé parental d’éducation, elle pourrait alors modifier sa position et adopter celle de la CJUE.
Elle l’a d’ailleurs fait antérieurement pour le droit à report des congés payés dans le cadre du congé maternité, ce qui avait d’ailleurs amené le législateur français à modifier la loi. Désormais, « les salariés de retour d’un congé de maternité prévu à l’article L. 1225-17 ou d’un congé d’adoption prévu à l’article L. 1225-37 ont droit à leur congé payé annuel, quelle que soit la période de congé payé retenue, par accord collectif ou par l’employeur, pour le personnel de l’entreprise » (cf. article L3141-2 du Code du travail).
En l’état du droit actuel, que peut faire la salariée qui part en congé parental à temps plein après un congé maternité ?
Pour ne pas risquer de perdre ses droits à congés payés, la salariée peut demander à son employeur d’intercaler les congés payés acquis entre la fin du congé maternité et le début du congé parental d’éducation.
La Cour de cassation a en effet jugé que l’employeur doit pouvoir mettre la salariée en possibilité de prendre le solde de ses congés payés après son congé de maternité et avant son départ en congé parental.
S’il ne le fait pas, l’employeur s’expose, comme cela a été jugé dans cette affaire, à devoir verser à la salariée d’une part une indemnité correspondant aux congés non pris, d’autre part, des dommages-intérêts (Cass. soc. 2 juin 2004, n°02-42405).
L’employeur qui est informé par une salariée de son intention de partir en congé parental après son congé maternité, devra prévenir celle-ci qu’elle peut prendre ses congés payés acquis avant son départ en congé parental, en lui rappelant qu’à défaut d’avoir pris ses congés avant la clôture de la période de prise des congés payés, ceux-ci seront perdus.
Rappelons que le salarié qui part en congé parental d’éducation à temps partiel n’est pas concerné par le problème du report de ses congés payés, puisqu’il a droit à ses congés selon les modalités habituelles, comme les autres salariés de l’entreprise.
Discussions en cours :
Bonjour,
Mon employeur m’impose de posé 4 semaines a mon retour de congé parentale , a t-il le droit ?
merci
Bonjour, il est dit dans l article que l’employeur doit prevenir son salarié avec son congé maternité qu’il lui reste un solde de CP à prendre auquel cas ils seront perdus. Qu entend t on par "prevenir". D agit il d’un envoi de courrier ? D’un email informatif ?
Ou l’envoie d’une fiche de paye avec le solde mentionné suffit et on considère que le salarié est prevenu ?
En vous souhaitant une bonne journee.
Madame, je suis en congé maternité jusqu’au 20 septembre 2020 et j’ai écrit une lettre avec AR à mon employeur pour lui faire part de mon intention de prendre un congé parental total de 12 mois. J’ai proposé de poser mes congés payés 27 jours entre mon congé maternité et mon congé parental donc du 21 septembre au 27 octobre 2020. Il a répondu avec une lettre AR que mes congés payés seront posés en 2021 dès mon retour comme tout le personnel et suivant le planning établi. A t-il le droit de refuser que je prenne mes congés payés entre mon congé maternité et mon congé parental
? merci de votre réponse
Bonjour
Employée dans une entreprise depuis le 17/09/18 je suis en arrêt maladie depuis le 14/02/2019 et bientôt en congé maternité (le 19/03/2020)
Je souhaiterai prendre mes congés acquis en 2019 + acquis pendant le congé maternité, mais je me demande si mon employeur a le droit refuser les dates que je lui demande (je demande à prendre mes congés payés suite à un congé maternité et avant un congé parental, sinon mes cps serons perdue...)
Merci pour les réponses .
bonjour,
Je travaille en crèche associative et j’ai accouché de mon deuxième enfant en aout 2018.
Depuis la fin mai j’essaie de connaitre ma date de reprise en appelant le siège de mon association et personne ne me répond ou on me dit qu’on va me rappeler mais en vain... Avec les calculs de ma directrice, on convient le 24 juillet, qu’en soldant mes congés a la suite de la fin de mon congé parental ma reprise devrait avoir lieu vers le 25 septembre, mais elle me dit bien "on attend la réponse du siège c’est approximatif."
Mon congé parental s’est terminé le 15 aout je pensais solder mes congés payés en ce moment mais la RH de ma boite m’appelle aujourd’hui pour me dire que je suis en congé sans solde...
je tombe des nus je n’aurai pas de revenus ni au mois d’aout et que très peu au mois de septembre ? est-ce légal ? puis-je me retourner ?
merci de votre attention et de votre réponse
Valérie