Que pensent les collaborateurs "juniors" de leur collaboration ?

Que pensent les collaborateurs "juniors" de leur collaboration ?

Rédaction du Village de la Justice.

L’Union des Jeunes Avocats de Paris (UJA) vient de publier les résultats de son enquête sur le ressenti des collaborateurs "juniors" concernant leur statut au sein du cabinet d’avocat auquel ils appartiennent.
Cette enquête est riche d’informations et laisse transparaître que le collaborateur junior ne voit pas toujours la vie en rose...

Le Village de la Justice vous présente quelques enseignements de cette enquête.

-

Par cette enquête, l’UJA a souhaité établir un état des lieux des conditions d’exercice des collaborateurs dits « juniors » du Barreau de Paris. Pour ce faire, en mai 2016, elle a interrogé 600 avocats [1] ayant obtenu le CAPA à partir d’octobre 2012, collaborateurs en poste ou en recherche de collaboration.

Le sondage contenait à la fois des questions fermées et des questions ouvertes, ces dernières permettant aux sondés de s’exprimer spontanément (via le site de l’UJA).

Le profil des sondés :

Les sondés sont majoritairement des femmes et des collaborateurs libéraux. [2]

Les points positifs ressortant de l’enquête :

- Selon les résultats du sondage, les diplômés trouvent pour la plupart rapidement une collaboration.
- Les sondés sont pour la plupart satisfaits de leur collaboration.
- La grande partie des sondés disent qu’ils sont entrés en collaboration par choix.
- La majorité des sondés sont satisfaits par leur domaine d’intervention au sein du cabinet.
- La médiane des rétrocessions d’honoraires mensuelles des sondés est de 4.000 euros HT.

Les points négatifs ressortant de l’enquête :

- 37 % des sondés estiment ne pas avoir été informés des conditions de l’exercice en collaboration libérale avant de rejoindre la profession.
- Un turn-over non majoritaire, mais conséquent : sur une période de quatre ans, seul un collaborateur sur trois a poursuivi sa collaboration au sein du même cabinet.
- Dans 72% des cas le départ est à l’initiative du collaborateur.
- Les premières causes de départ du collaborateur sont la souffrance au travail (pression, harcèlement, manquement à la déontologie, temps de travail...) et le non respect du statut du collaborateur (grande difficulté à prendre les jours de congés et à développer leur clientèle personnelle...).
- Une grande majorité des sondés estime ne pas être réellement formés par le cabinet au sein duquel ils collaborent et ont des difficultés à bénéficier du temps et de l’autorisation nécessaire pour pouvoir s’absenter du cabinet pour suivre une formation.

A noter que l’UJA a mis en place un service d’aide aux collaborateurs : SOS Collaborateurs.

Il ressort que 51% des collaborateurs ayant répondu à cette enquête sont satisfaits de leur collaboration. Mais il apparaît également que si cette activité n’est pas subie, elle n’est pas exempte de souffrances pour le collaborateur.
Il y a donc urgence à ce que le statut de collaborateur, qu’il soit salarié ou libéral, soit mieux respecté et que certains abus, souvent graves, soient mieux contrôlés et sanctionnés.
Nous pouvons constater que le statut de collaborateur est un sujet de préoccupation de plus en plus présent au sein de la profession d’avocat comme le montre une étude réalisée par la Direction Générale des Entreprises : "Les avocats et le contrat de collaboration libérale".

Retrouverez l’intégralité de l’enquête au lien suivant : Sondage à l’attention des collaborateur "dit junior".

Source : UJA Paris.

Rédaction du Village de la Justice.

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Notes de l'article:

[1Avocats inscrits au Barreau de Paris.

[243% des collaborateurs sondés déclarent préférer le statut de collaborateur salarié. Cette proportion correspond à celle souhaitant quitter la profession.
57% des collaborateurs sondés déclarent être attachés à la collaboration libérale dans son épure, ce chiffre correspondant à la proportion de sondés projetant une carrière dans la profession d’avocats.

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Discussions en cours :

  • par Hervé PETIT , Le 23 janvier 2017 à 08:28

    La formation professionnelle est un réel problème en France... par manque de temps et au nom de la rentabilité financière.
    De très jeunes avocats sont chargés d’écrire des mémoires en cassation !
    Qui a pensé aux conséquences ?
    Le patron signe... la suite vécue sera logique et catastrophique pour tous.
    La rédaction d’un mémoire est la connaissance du droit ne s’acquierent pas en quelques mois et surtout en cassation...
    Cet article illustre le constat éternel de Jean Jacques Rousseau : c’est la société qui corrompe l’Homme.
    Je crois à cette jeunesse féminine en nombre qui imposera son chemin... via Internet...

  • par Gilles Huvelin , Le 16 janvier 2017 à 09:20

    défend son fonds de commerce en maintenant la défense d’un système obsolète. J’ai préconisé le partenariat au lieu de la collaboration, ce à quoi tous les archaïsmes de la profession s’opposent pour défendre des intérêts pourtant opposés au profit d’une organisation professionnelle auto-destructrise, fondée sur la sclérose de ses structures.

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