La plateforme Avocat.fr vise à faciliter la mise en relation des avocats et des justiciables, et les fonctionnalités évoluent en ce mois d’octobre. 15 700 avocats y sont inscrits [2], 72 000 consultations juridiques y ont été déjà faites en 2020 (un peu plus de 9 000 en septembre), c’est donc un succès qui se dessine [3].
Particulièrement en cette année de confinement partiel, de télétravail, de "virtualisation" des échanges, une plateforme de mise en relation - et même de consultation, c’est l’objectif- est importante pour soutenir l’activité des avocats et aider le justiciable à "entrer en contact", aussi ces nouveautés seront-elles bienvenues.
Ces évolutions des outils numériques des avocats mis à leur disposition par l’institution représentative de la profession s’inscrivent dans le plan d’investissement numérique voté par le CNB en 2018 [4]. Construit sans l’intervention du ministère de la Justice et avec les retours d’expériences réguliers des avocats utilisateurs, il a pour vocation de « dégager le budget nécessaire à l’amélioration des services numériques et à l’accompagnement des avocats dans la transformation numérique » [5].
Les enjeux se sont accrus depuis 2018, il faut reconstruire le chiffre d’affaires des cabinets qui a chuté, moderniser la relation client par des outils qui se sont particulièrement imposés en 2020 (on pense à la consultation ou à la collaboration à distance notamment), et avancer vers une numérisation accrue de la profession.
Deux nouvelles étapes sont franchies : la refonte de la plateforme Avocat.fr et le lancement de la plateforme e-ASSP dédiée à la signature des actes d’avocats dématérialisés.
Concernant plus particulièrement le site Avocat.fr, des nouveautés ont été mises en ligne le 7 octobre 2020 :
une amélioration de l’ergonomie pour les avocats (dans la partie privée, dite "back-office"), pour permettre un "pilotage" plus aisé pour le plus grand nombre.
surtout, de nouvelles fonctionnalités importantes, comme la notification par sms d’une demande de mise en relation, la possibilité d’annuler et rembourser une demande de consultation en ligne qui ne se sera finalement pas faîte, quelle qu’en soit la raison, ou encore une amélioration générale de l’application de prise de RDV et de gestion d’agenda des disponibilités de l’avocat.
la gestion des frais bancaires et factures est également améliorée.
Très attendue et lancée mi-octobre, la visio-conférence (hébergée en France sous la responsabilité du CNB) a fait son apparition pour les consultations en ligne, une évidence pour beaucoup après les mois de confinement et d’éloignement du cabinet (détails du fonctionnement ici.)
Enfin, le taux de TVA réduit pour l’Outre-mer est disponible, permettant une conformité fiscale bienvenue.
A lire pour aller plus loin sur ces sujets :
"Comment s’inscrire sur la plateforme avocat.fr ?".
"Ça bouge du côté des plateformes de consultation d’avocats !"
"Avocats, sur quels annuaires vous référencer ?"
Lancement de la plateforme « e-ASSP » le 7 octobre 2020
Une nouvelle application de signature électronique est également déployée à compter du 7 octobre 2020 pour permettre aux praticiens de mieux gérer le processus de validation des actes d’avocats dématérialisés (« AAe »).
Rappelons que cet outil que constitue l’acte sous seing privé contresigné par avocat (« acte d’avocats » dans le langage courant) a été créé en 2011 [6].
Il peut être entièrement dématérialisé, avec la même valeur qu’un acte papier, mais avec des atouts supplémentaires : une date certifiée, une signature accélérée sans délais postaux, un archivage probatoire de longue durée garanti, sécurisé et une accessibilité à tout moment.
La plateforme e-acte est lui spécifiquement dédiée au sein du e-barreau, que la nouvelle plateforme e-ASSP n’a pas vocation à remplacer, mais à compléter, en facilitant le processus de signature électronique des actes par les « avocats validateurs ».
De quoi encourager le recours à cet outil dont le principal atout est, rappelons-le également, une force probante supérieure à celle de l’acte sous seing privé non contresigné par avocat. C’est précisément cette portée que la Mission « Perben » sur l’avenir de la profession d’avocat propose de renforcer davantage, en lui conférant, dans le cadre des modes alternatifs de règlement des différends, la force exécutoire [7].
Discussions en cours :
Ces innovations sont les bienvenues. Il y a aussi le RPVA 2 qui sera en place en novembre avec beaucoup de nouvelles fonctionnalités et la plateforme des ventes aux enchères par avocats également développée par le CNB et en application depuis juin dernier : avoventes.fr., pratique et simple d’utilisation et qui peut être utilisée tant par les avocats poursuivants que par les autres confrères qui peuvent ainsi informer leurs clients potentiels acquéreurs avec en outre une calculatrice permettant d’évaluer les coûts.
A utiliser sans modération
Du côté des notaires : "100% des études devraient être équipées de systèmes de visioconférence d’ici la fin de l’année" :
https://www.bfmtv.com/economie/notaires-100-des-etudes-devraient-etre-equipees-de-systemes-de-visioconference-d-ici-la-fin-de-l-annee_AV-202010080098.html
L’idée d’une refonte est toujours intéressante mais vu le chantier annoncé j’espere qu’il n’y aura pas de couac. Une refonte n’est jamais aisée.