Innovation d'avocat #5 : mieux accompagner ses clients en alliant droit et finance.

Innovation d’avocat #5 : mieux accompagner ses clients en alliant droit et finance.

Rédaction du Village de la Justice

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Explorer : # conseil juridique # interprofessionnalité # due diligence

Chaque semaine, découvrez un des finalistes de la 5ème édition du prix de l’innovation des avocats en relation-client. Avec les 4 interviews que nous avons déjà publiées, vous avez pu apprécier la diversité des innovations qui concourent cette année et vous allez continuer. Cette semaine c’est au tour de Raphaëlle d’Ornano, associée gérante du cabinet du même nom de nous présenter son projet.

Elle a fait le pari de l’interprofessionnalité en créant une structure d’exercice de droit commun (loi Macron) - une SARL- qui lui permet de proposer à ses clients un conseil unique combinant droit et finance pour leurs opérations stratégiques (fusions, scissions, acquisitions et restructurations).

Regardez la vidéo de présentation de l’innovation et votez !

www.innovation-juridique.eu

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Pouvez vous nous présenter votre innovation en lien avec votre positionnement ?

Nous accompagnons nos clients – entreprises et fonds d’investissement – dans leurs opérations stratégiques (fusions, scissions, acquisitions et restructurations). Au regard de l’importance que celles-ci revêtent, il m’est apparu rapidement nécessaire d’allier la dimension juridique et financière dans le conseil délivré à nos clients afin d’accroître la pertinence de celui-ci. Car ces aspects sont indissociables.

Prenons l’exemple d’une opération d’acquisition par exemple. Le rôle de l’avocat est de structurer le montage juridique, et d’aider notamment dans la détermination du prix. Lorsque la valorisation de la cible prend en compte les hypothèses de croissance futures, il est classique de prévoir un mécanisme de complément de prix (« earn-out »). Il convient pour l’Avocat d’aider à en délimiter le montant, et surtout ses conditions de versement. Ici, finance et droit sont intrinsèquement liés.

Aussi, nous intervenons beaucoup en matière de due-diligences dans le cadre d’opérations d’acquisitions ou de prises de participation par des fonds d’investissements. Ces audits visent à analyser les risques juridiques et financiers propres à la cible, de sorte à infirmer ou confirmer la décision d’investissement, et le cas échéant à cantonner ces risques dans la documentation juridique en vue du Closing. Avoir un double regard juridique et financier permet ici d’avoir une analyse à 360° des risques soulevés, et donc in fine d’en avoir une meilleure appréciation.

Pourquoi votre innovation permet-elle de faire tomber les barrières entre le droit et la finance ?

L’avocat a toujours eu un statut à part, lié au rôle qui lui est dévolu historiquement, celui de défendre son client. L’avocat a ensuite eu un rôle de conseil, qui n’a pas toujours été accepté par la profession d’ailleurs.

Raphaëlle d’Ornano et son équipe

Le problème à mon sens – ou plutôt le défi – est qu’il est aujourd’hui perçu comme étant trop loin des préoccupations du dirigeant, car éloigné des chiffres, alors que l’expert-comptable lui est l’homme de terrain capable d’aider ce dernier sur des problématiques peut-être plus concrètes, et notamment financières.

Je suis convaincue depuis que j’ai commencé mes études de droit – alors même que j’exerçais dans un cabinet d’audit et que j’étais issue d’une école de commerce – que cet éloignement de l’avocat de l’entreprise était préjudiciable à notre profession, et contraire à ce que j’avais pu observer dans d’autres pays. Pour moi, l’avocat, doit être l’homme de l’ombre, celui qui murmure à l’oreille du dirigeant.

J’ai donc voulu intégrer la dimension financière au cœur du métier d’avocat – dans sa dimension de conseil – afin que l’avocat soit capable de maîtriser les deux sujets, et remplir pleinement ce rôle.

En quoi la structure d’un cabinet d’avocat peut-elle permettre d’améliorer la relation-client ?

Pour intervenir dans ces opérations stratégiques, la structure d’un cabinet d’avocat, rassure nos clients. Car nous touchons à des sujets qui impliquent une large part de responsabilité. Nous avons une obligation de résultat dans le conseil que nous délivrons, et le client doit pouvoir nous faire toute confiance.

Aussi, il y a un fort côté technique dans le travail que nous réalisons. Qu’il s’agisse des phases d’audit ou de la rédaction de la documentation juridique, nous effectuons un travail d’orfèvre. La complexité de notre travail est véritablement enrichissante, et maîtriser cette complexité dans des délais restreints est ce que cherche le client quand il s’adresse à un avocat dans ces opérations.

Pensez-vous allez plus loin dans l’interprofessionnalité en vous associant à d’autres professionnels ?

Je suis une convaincue de l’interprofessionnalité. Pour l’instant, je n’applique la loi Macron qu’en exerçant sous forme de structure de droit commun. Je n’ai pas créé de société d’exercice libéral « SEL »), ne pouvant être inscrite qu’à un seul Ordre au regard du décret d’application. Et j’ai choisi d’exercer comme avocat.

Ambiance studieuse au cabinet d’Ornano & associés

A court ou moyen-terme, je m’associerai peut-être à des experts-comptables pour créer une SEL prévue par le décret. Cela fait sens car nous avons une offre de « General Counsel » externalisé au cabinet pour offrir aux dirigeants de PME et d’ETI un véritable accompagnement stratégique sur les dimensions juridiques et financières. Au-delà des opérations stratégiques, nous les aidons ainsi à fiabiliser leur gouvernance, à se rendre « compliant » au regard des différentes évolutions législatives (règlement RGPD, Loi sur la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique, etc.) ou encore à structurer leur développement à l’international. Dans ce cadre, renforcer cette offre au travers d’une association avec un expert-comptable me paraît pertinente.

L’interprofessionnalité va aussi au-delà, et se pose la question de la pertinence d’un rapprochement avec des notaires, pouvant être un véritable atout dans les opérations de M&A, du fait de leur connaissance des questions patrimoniales notamment.

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