Nature juridique de la location saisonnière touristique : civile ou commerciale ? Par Thomas Mélen, Avocat.

Nature juridique de la location saisonnière touristique : civile ou commerciale ?

Thomas Mélen, Avocat au barrreau de Paris
Droit commercial
Cabinet NMCG

2673 lectures 1re Parution: 2 commentaires 2.25  /5

Explorer : # location saisonnière # activité civile # activité commerciale

Ce que vous allez lire ici :

La distinction entre activité de location saisonnière touristique civile ou commerciale a des implications importantes pour les propriétaires et les syndicats de copropriétaires. Selon un arrêt récent de la Cour de cassation, une activité de location saisonnière touristique sans prestations accessoires significatives doit être qualifiée de civile. Cette décision a des conséquences notamment sur la rédaction des règlements de copropriété. Il est donc essentiel de comprendre les implications de cette qualification.
Description rédigée par l'IA du Village

Dans une décision récente du 25 janvier 2024 (Civ 3ème 25 janvier 2024, n° 22- 21.455), la troisième chambre civile de la Cour de cassation a réaffirmé sa position concernant la qualification juridique de l’activité de location saisonnière touristique, un sujet qui occupe une place centrale dans les débats liés au droit de la copropriété et au droit immobilier en général.
Ce sujet est par ailleurs d’actualité avec l’organisation des Jeux Olympiques en France qui ont donné des idées aux locataires et aux propriétaires pour mettre les logements en location.

-

Contexte juridique.

La question de savoir si l’activité de location saisonnière touristique doit être considérée comme civile ou commerciale est d’une importance cruciale. Notamment car cette distinction impacte directement la possibilité d’exercer cette activité au sein des immeubles destinés principalement ou exclusivement à l’habitation.

En effet, une activité commerciale pourrait être interdite par le règlement de copropriété dans de tels immeubles, tandis qu’une activité civile pourrait être autorisée.

L’arrêt de la Cour de cassation.

La Cour de cassation, dans son arrêt du 25 janvier 2024, a clarifié cette question en décidant qu’une activité de location saisonnière touristique, dénuée de prestations de services accessoires significatives, doit être qualifiée de civile et non de commerciale.

Cette décision confirme ainsi la tendance récente de la jurisprudence qui s’oriente vers une interprétation restrictive des conditions permettant de qualifier une activité de location saisonnière de commerciale.
 

Implications pratiques.

Cette distinction est fondamentale pour les propriétaires et les syndicats de copropriétaires. Elle signifie que, sauf preuve de la fourniture d’au moins trois des quatre services para-hôteliers définis par l’article 261 D du Code général des impôts (le petit-déjeuner, le nettoyage régulier des locaux, la fourniture de linge de maison, et la réception même non personnalisée de la clientèle), l’activité de location touristique ne peut être considérée comme commerciale.
 

Nature juridique de la location saisonnière touristique : civile ou commerciale ?

Cette jurisprudence a un impact significatif sur la rédaction et l’interprétation des règlements de copropriété. Elle invite les rédacteurs à envisager clairement les clauses relatives à la destination de l’immeuble et les conditions de jouissance des parties privatives et communes.

L’arrêt du 25 janvier 2024 apporte une contribution importante à la clarification du régime juridique applicable à l’activité de location saisonnière touristique. Il confirme que la nature civile de cette activité prévaut en l’absence de prestations para-hôtelières significatives, offrant ainsi une certaine prévisibilité aux acteurs du secteur immobilier (BnB, Loveroom etc.).

La décision souligne la nécessité pour les propriétaires et les syndicats de copropriétaires de bien comprendre les implications de la qualification de l’activité de location saisonnière touristique.

Thomas Mélen, Avocat au barrreau de Paris
Droit commercial
Cabinet NMCG

Recommandez-vous cet article ?

Donnez une note de 1 à 5 à cet article :
L’avez-vous apprécié ?

4 votes

Cet article est protégé par les droits d'auteur pour toute réutilisation ou diffusion (plus d'infos dans nos mentions légales).

"Ce que vous allez lire ici". La présentation de cet article et seulement celle-ci a été générée automatiquement par l'intelligence artificielle du Village de la Justice. Elle n'engage pas l'auteur et n'a vocation qu'à présenter les grandes lignes de l'article pour une meilleure appréhension de l'article par les lecteurs. Elle ne dispense pas d'une lecture complète.

Commenter cet article

Discussions en cours :

  • Précisons pour compléter que l’activité de location saisonnière touristique sera évidemment réputée commerciale, même en l’absence de tout service additionnel, si elle est exercée par une société commerciale et non un particulier. Ce qui est très fréquent à Paris, notamment dans les anciens commerces de rez de chaussée.

    • par Adrien , Le 10 avril 2024 à 09:30

      Bonjour, pourriez vous préciser sur quels textes ou jurisprudence se fonde l’argument qu’une société commerciale exerçant la location touristique sans prestation soit de nature commerciale ?
      Les conséquences, notamment en matière d’IFI, sont nombreuses.
      Merci

Village de la justice et du Droit

Bienvenue sur le Village de la Justice.

Le 1er site de la communauté du droit: Avocats, juristes, fiscalistes, notaires, commissaires de Justice, magistrats, RH, paralegals, RH, étudiants... y trouvent services, informations, contacts et peuvent échanger et recruter. *

Aujourd'hui: 156 340 membres, 27875 articles, 127 257 messages sur les forums, 2 750 annonces d'emploi et stage... et 1 600 000 visites du site par mois en moyenne. *


FOCUS SUR...

• Assemblées Générales : les solutions 2025.

• Avocats, être visible sur le web : comment valoriser votre expertise ?




LES HABITANTS

Membres

PROFESSIONNELS DU DROIT

Solutions

Formateurs