Un avocat et un psy vous parlent des différents modes de garde.

Par Delphine Bivona, Avocat et Elodie Cingal, Psychothérapeute.

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Explorer : # modes de garde # intérêt de l'enfant # résidence alternée # droit de visite

L’exercice conjoint de l’autorité parentale implique que lors d’une séparation, le parent chez lequel l’enfant ne réside pas continue à détenir des droits sur ce dernier.
Il peut notamment exercer un droit de visite et d’hébergement (DVH).
Si ce droit peut être aménagé « sur mesure » par les parents, il doit l’être toutefois dans le respect de « l’intérêt supérieur de l’enfant ».

-

Ainsi, à titre d’exemple, un juge n’homologuera pas une convention qui organiserait un DVH du jeudi soir au vendredi matin alors que le parent non gardien réside à plus d’une heure de route de l’école de l’enfant.

De même, il refusera de faire droit à une résidence alternée si les parties habitent à plusieurs dizaines de kilomètres l’un de l’autre.

Il arrive que les Juges Aux Affaires Familiales se basent sur des arguments en pédopsychologie afin de déterminer un mode de garde conforme à l’intérêt de l’enfant.

Mais, dans la mesure où chaque spécialiste a une formation et une approche différentes de l’humain, aucun ne s’accorde sur le bénéfice d’un mode de garde plutôt qu’un autre.

Ce sont donc avant tout des débats d’opinions qui guident les professionnels de la petite enfance et non des données scientifiques.

Les parents et la justice se fondent alors sur des spécialistes qui, entre eux peuvent se contredire.

Toutefois, la plupart des spécialistes de la petite enfance considèrent que le plus important dans une séparation est que les parents sachent limiter leur colère et trouvent ensemble le mode de garde de leur enfant.

Si l’un des deux parents a accès au minimum à un tiers du mois avec son enfant, alors le lien parent-enfant ne sera pas fragilisé.

Lorsque les parents n’arrivent pas à trouver un accord sur les modalités relatives au DVH, il revient au « JAF » de les déterminer ainsi que le prévoit l’article 373-2-9 du Code civil.

-  La résidence de l’enfant est fixée chez l’un des deux parents

La fixation de la résidence principale au domicile de l’un des deux parents implique que le parent n’ayant pas la garde bénéficiera d’un droit de visite et d’hébergement dont la fréquence sera déterminée en fonction de différents éléments.

Le Magistrat prendra notamment en compte, la proximité géographique entre l’établissement scolaire de l’enfant et le domicile du parent non gardien, ou encore l’âge de l’enfant.

Le parent non gardien peut, selon les critères susvisés, aussi bien bénéficier d’un DVH dit « classique » limité à une fin de semaine sur deux, ou d’un DVH dit « élargi » composé de plusieurs jours d’affilé ou d’un week-ends sur deux ainsi qu’une journée dans la semaine.

D’un point de vue psychologique, la résidence exclusive chez l’un des parents est la solution la moins structurante pour l’enfant, mais également pour le parent non gardien qui aura des difficultés à trouver sa place et à développer un lien sécure avec l’enfant.

Si les deux parents s’accordent sur une résidence exclusive, qu’ils se soutiennent et communiquent et que le parent non gardien peut continuer à échanger régulièrement avec son enfant, il est possible de considérer que cette solution n’entrainera pas de problèmes notables chez l’enfant.

Si l’un des parents subit un DVH et ne peut communiquer librement avec son enfant, il se créera alors un réel déséquilibre dans la relation de l’enfant avec ses deux parents.

Le parent gardien aura une fonction « d’élevage » fort et restrictif tandis que le parent non gardien ne sera plus qu’un parent loisir.

L’enfant risque de fantasmer une vie idéale chez le parent non gardien et critiquer celle du parent chez lequel il réside, il confondra le mode de garde avec l’amour et le bien-être chez chacun de ses parents.

Enfin, la résidence exclusive tend à renforcer la colère entre les parents et conduit souvent l’enfant à vouloir faire le tampon entre ceux-ci.

-  La résidence fixée en alternance chez chacun des deux parents

Afin de faire droit aux demandes de résidence alternée, la jurisprudence retient plusieurs critères :

- la proximité entre les domiciles des deux parents ;
- l’âge des enfants ;
- la bonne entente entre les parents ;
- la disponibilité des parents ;
- les conditions matérielles ;
- des capacités éducatives ;

Par ailleurs, dans certains cas, les juges rejettent les demandes de résidence en alternance en invoquant l’intérêt de l’enfant, notion floue dont les contours sont indéfinissables.

Toutefois, bien que peu admise par les Juges en cas de mésentente des parents où en raison du très jeune âge de l’enfant, la résidence en alternance peut toutefois être prononcée lorsqu’un des parents s’y oppose.

C’est souvent le cas, lorsqu’un enfant, en âge d’être entendu par les Juges, et après en avoir fait la demande expresse, souhaite bénéficier de la garde alternée.

De même, il arrive que le juge passe outre le refus d’un parent même lorsque l’enfant est très jeune.

Ainsi, en dépit des nombreux détracteurs de ce mode de garde et du système judiciaire peu favorable à sa généralisation, il est toutefois impératif de le solliciter même si l’un des critères retenus par la jurisprudence est absent.

D’un point de vue du lien parent-enfant, la résidence alternée serait le mode de garde le plus favorable.

L’enfant a accès à ses deux parents sans avoir besoin de compenser avec l’un ou l’autre.

Le type de découpage de la résidence alternée importe peu d’autant plus que c’est à l’usage que les parents et l’enfant trouveront la solution qui satisfera tout le monde.

L’important, au fond, c’est l’ouverture d’esprit et la flexibilité dans l’organisation, d’abord des parents, puis des enfants.

Un parent organisé, confiant, et léger sera un meilleur parent.

Il semblerait que ce qui perturbe le plus l’enfant, ce n’est pas les changements de domicile, mais la mauvaise gestion du stress de ses parents. Beaucoup de spécialistes tendent à aller chercher trop facilement les motifs d’un malaise dans le mode de garde et passe souvent à coté d’une douleur qui peut trouver son origine ailleurs.

C’est pourquoi beaucoup de psys sont réticents à la résidence alternée mais heureusement ils commencent à revenir sur leur opinion, tel que le Professeur Marcel RUFO.

Tous s’accordent sur un critère, celui de l’âge des enfants.

En dessous de 3 ans, il est conseillé de faire une alternance sur des courtes durées, le petit ayant une notion du temps différente.

Enfin, contrairement à ce qu’avance la plupart des Magistrats, lorsque le couple parental ne s’entend plus, les chances de retrouver une communication sereine sont optimisées par la résidence alternée.

-  Un simple droit de visite

Pour finir, et plus rarement et dans le cas où la défaillance d’un parent sera établie, le juge limitera le droit de garde à un simple droit de visite.

Ce dernier s’organisera soit dans un lieu dédié à ce type de pratique, soit à son domicile.

L’enfant ne pourra pas alors rester avec son parent plus de quelques heures, et ne dormira pas à son domicile.

Bien qu’il soit difficile de comprendre que l’on puisse vouloir maintenir le lien entre un parent fragile (abus ou négligence) et son enfant, il est important que ce dernier continue à voir son parent, mais pas dans n’importe quelle condition.

Cela lui permettra bien souvent de comprendre l’importance des faits qu’il a subis.

Cela lui permettra également d’intégrer par la « condamnation » à un lieu médiatisé qu’il est victime et considéré comme telle.

Delphine BIVONA
Avocat à la Cour
http://www.bivona-avocats.fr

Elodie CINGAL
Psychologue, Psychotérapeute
http://psy-conseil-divorce.over-blog.com/

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  • Dernière réponse : 5 juillet 2014 à 15:30
    par Jacqueline Phélip , Le 15 avril 2014 à 12:54

    Mon "papa à moi" disait : "il y a des gens qui sont obligés de se donner beaucoup, beaucoup d’importance pour s’assurer qu’on leur en accorde un peu
    C’est le cas de Madame Cingal qui a inspiré cet article.
    Elodie Cingal n’a aucun diplôme de psychologue et aucune compétence en développement infantile. Jusqu’aux années 2005/2007, n’importe qui pouvait visser une plaque de psychothérapeute, jusqu’à ce que P. Douste-Blazy et B. Accoyer y mette bon ordre.

    Pour autant, et malgré son incompétence notoire, elle n’hésite pas à donner des leçons aux professeurs de pédopsychiatrie qui sont, eux, agrégés dans leur discipline !
    Et on croit rêver lorsque, de surcroît, elle les prend pour des imbéciles qui ne sauraient pas différencier les méfaits du rythme d’alternance des autres facteurs potentiellement responsables des symptômes des enfants.

    Si Elodie Cingal passait moins de temps à s’investir corps et âme au sein des associations SOS PAPA, Lagruejaune ou SVPpapa, elle se ferait moins l’écho des rumeurs qu’elle entend au sein de celles-ci, et pourrait lire quelques études :

    1) en dessous de 3/4 ans les spécialistes en santé mentale infantile conseillent un calendrier résidentiel progressif

    2) la résidence alternée imposée aggrave les conflits parentaux : Wallerstein, Franck Furstenberg, Andrew J. Cherlin, Jonhston, Kline, Côté etc. etc.

    3) la revue scientifique Oxford University Press a publié en 2013 une recension des études faites entre 2000 et 2012 sur "la garde physique partagée" En voici le résumé :

    http://www.lenfantdabord.org/lenfan...

    4) contrairement à ce qu’affirme Madame Cingal, 4 études de 3 pays différents montrent qu’un contact plus fréquent avec le père n’est pas associé avec une meilleure santé mentale de l’enfant.

    Quant à M. Rufo il a précisé que la résidence alternée pouvait marcher à condition que les parents s’entendent et communiquent !

    En conclusion : lorsque E. Cingal propose aux pères de demander systématiquement la résidence alternée, sachant que celle-ci est toujours exigée comme un temps égalitaire, elle se moque comme de sa première chemise de l’intérêt de l’enfant. Seul compte pour elle l’intérêt des pères.
    .

    • par une enseignante , Le 15 avril 2014 à 13:59

      Vous avez parfaitement raison, ce type d’articles est consternant, car l’auteur présente un parti pris orienté et intéressé comme une opinion d’autorité. La mauvaise foi qui préside à l’affirmation que la garde d’alternée peut rapprocher des parents qui ne communiquent pas, susciterait le rire si elle n’était pas profondément nuisible pour les principaux intéressés . Heureusement il y a encore des magistrats qui conservent un certain bon sens et se préoccupent réellement, eux, de l’intérêt des enfants !

    • par Elodie CINGAL , Le 17 avril 2014 à 10:38

      Madame Phélip,
      Cela doit être la 5ème ou 6ème fois que vous m’attaquez personnellement. Je ne réponds généralement pas car je connais votre pugnacité à descendre un débat vers le bas.
      Afin de taire vos diffamations, je vous joins le lien vers le diplôme que j’ai obtenu http://www.univ-paris13.fr/formationsUP13/form/fiche.php?id=66 ainsi que le lien vers le Pédopsychiatre EMERITE (car vous avez besoin de ce mot pour valider le bien fondé de vos opinions) http://www.marierosemoro.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=44 Marie-rose Moro qui fut la responsable de mon Master ainsi que ma directrice de recherche. Dorénavant, lorsque vous me diffamerez, je n’hésiterai pas à vous faire citer devant la juridiction compétente.
      Attaquer mes idées, attaquer ma position ouvertement favorables à la résidence alternée ne me posent aucune difficulté, mais ne vous en prenez plus à moi en tant que femme ou professionnelle.

      Et pour clore, je ne suis affiliée à aucune association dont vous parlez, même s’il est vrai, les papas me sont « acquise » puisque je suis favorable à la résidence alternée.

    • par Jacqueline Phélip , Le 18 avril 2014 à 11:54

      Madame Cingal

      La question est pourtant simple : avez-vous, oui ou non, un diplôme de pédopsychiatre ? avez-vous, oui ou non, un diplôme de psychologue ?
      Mais vous avez l’art de déclencher le fou rire : savez-vous ce que veut dire « Professeur EMERITE » Madame Cingal ? c’est un professeur d’université qui est à l’âge de la retraite mais à qui on reconnaît le droit de terminer ses recherches en cours !!! Rien à voir donc avec un super mérite quelconque !
      Vous nous expliquerez par ailleurs ce que signifie votre dernière phrase plutôt « charabiesque » :
      « même s’il est vrai, les papas me sont « acquise » puisque je suis favorable à la résidence alternée »
      Je vous rappelle que c’est vous-même qui avez affirmé avoir milité dans l’association SOS papa et qu’en outre un professionnel digne de ce nom parle de « pères » ou de « mères » et pas de « papas » ou « mamans »
      Par ailleurs, je « vous attaquerais » en tant que personne ? Mais non, madame Cingal, ne jugez pas les autres d’après vous-même. Votre personne ne m’intéresse pas. En revanche vos affirmations aussi pontifiantes que gratuites et erronées nécessitent d’être dénoncées :

      http://psy-conseil-divorce.over-blo...

      Ce sont des psychologues, assez interloquées, qui m’ont fait part de cet article dans lequel vous ne vous rappeliez plus du nom de Lamb, pourtant connu internationalement, et que vous aviez baptisé Lang (vous avez vite corrigé votre bévue ensuite, mais avez oublié de corriger la seconde fois où vous le nommez ) Et vous êtes en effet si peu compétente que votre conclusion sur les travaux de Lamb sur les familles suédoises où les mères travaillaient alors que les pères restaient à la maison pour s’occuper des enfants, est totalement erronée. Et puisque les études ne vous intéressent pas, lisez Jean Le Camus qui en parle fort bien dans « Le vrai rôle du père » (2000) pages 74-75

      http://www.lenfantdabord.org/lenfan...

      Enfin, Madame, comment peut-on vous prendre au sérieux lorsque vous vous permettez de faire la leçon à des professeurs de pédopsychiatrie, dont vous suggérez qu’ils sont des imbéciles incompétents qui ne sauraient pas diagnostiquer les méfaits d’un rythme d’alternance des autres causes potentiellement responsables des symptômes des enfants ?
      En conclusion : ayez des convictions autant que vous voudrez, mais évitez de laisser croire qu’elles reposent sur des connaissances et/ou sur des compétences !

    • par Elodie CINGAL , Le 2 juillet 2014 à 17:08

      Mme Phélip,
      Oui j’ai un diplôme de psychologue comme je vous l’ai pointé dans ma dernière réponse.
      Encore une fois, lorsque vous me diffamerez à l’avenir, je n’hésiterai pas à vous faire citer devant la juridiction compétente.

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:09

      Chère madame Cingal

      Mais de quand date votre diplôme de psychologue, et surtout en aviez-vous honte pour l’occulter et lui préférer, bizarrement et jusqu’à ce jour, votre diplôme de psychothérapeute ?
      Donc je répète , madame Cingal : un professionnel digne de ce nom s’exprime sur les sujets qu’il connaît et évite de le faire sur les sujets qu’il ne maîtrise pas. Un professionnel digne de ce nom sait ce que veut dire "professeur émérite" , un professionnel digne de ce nom ne déclare pas de façon péremptoire qu’il est pour la RA, sachant que celle-ci est toujours pensée et exigée "par les papas qui vous sont acquises" (selon votre charabiesque formulation ) comme un temps égalitaire, sans préciser qu’il y a certaines conditions à respecter, dont l’âge de l’enfant. Un professionnel digne de ce nom n’écrit pas "moi dans Elle, moi dans "Marie-Claire, moi dans Parents.fr ; moi dans le journal truc ou le journal machin, comme le fait Affelou pour la publicité de ses lunettes. Un professionnel digne de ce nom qui s’exprime sur ce sujet doit connaître la théorie de l’attachement, et n’a pas oublié le nom de Lamb ;

      Je vous mets ci-dessous la lettre initiée par les professeurs Golse, Guédeney, Ciconne, Berger etc. qui fut envoyée aux professionnels de l’enfance et qui fut signée par plus de 5000 professionnels dont les plus titrés, y compris par F. Deukeuwer-Desfossez auteure d’un rapport demandé par S. Royal pour la loi de mars 2002, dont le commentaire est explicite (je signe ave joie cette pétition que j’attendais avec impatience) J’espère qu’elle vous donnera matière à réflexion. En attendant je maintiens et les faits le prouvent, que vous vous exprimez sur ce sujet précis avec une suffisance qui n’a d’égale que votre insuffisance

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:19

      Il existe des troubles spécifiques chez l’enfant liés à la résidence alternée, qui sont distincts de la souffrance que tout enfant peut éprouver face à la séparation du couple de ses parents. Tous les enfants en résidence alternée ne présentent pas ces troubles, mais leur fréquence est importante, statistiquement très significative, et ils sont durables.

      Chez les enfants de moins de trois ans, ces troubles se caractérisent par un sentiment d’insécurité, avec apparition d’une angoisse d’abandon qui n’existait pas auparavant, l’enfant ne supportant plus l’éloignement de sa mère et demandant à être en permanence avec elle, symptôme majoré le soir ; un sentiment dépressif avec un regard vide pendant plusieurs heures, et parfois un état de confusion, de non-reconnaissance des lieux au retour chez la mère ; des troubles du sommeil, de l’eczéma ; de l’agressivité, en particulier à l’égard de la mère considérée comme responsable de la séparation ; une perte de confiance dans les adultes en particulier dans le père, dont la vision déclenche une réaction de refus ; chez certains enfants plus grands, une hyperkinésie avec trouble attentionnel, un refus de se soumettre à la moindre contrainte scolaire ou familiale.

      Ces troubles qui peuvent être qualifiés d’attachement insécure désorganisé-désorienté, peuvent aussi être décrits en termes psychodynamiques. Ils peuvent être reliés à un non-respect d’un besoin essentiel, le besoin de continuité, lorsque l’enfant est confronté répétitivement à deux sortes de perte. Perte de la figure principale sécurisante de l’enfant, et ce d’autant plus que cette perte se répète avec régularité et qu’elle est durable dans le temps, l’enfant ne pouvant garder cette figure en mémoire que pendant un temps limité en fonction de son niveau de maturation et de sa sensibilité personnelle. Et perte des lieux et des objets qui constituent l’environnement matériel de l’enfant, l’arrière fond sur lequel se construisent et s’étayent son identité et son sentiment de sécurité.

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:22

      Ces troubles qui peuvent être qualifiés d’attachement insécure désorganisé-désorienté, peuvent aussi être décrits en termes psychodynamiques. Ils peuvent être reliés à un non-respect d’un besoin essentiel, le besoin de continuité, lorsque l’enfant est confronté répétitivement à deux sortes de perte. Perte de la figure principale sécurisante de l’enfant, et ce d’autant plus que cette perte se répète avec régularité et qu’elle est durable dans le temps, l’enfant ne pouvant garder cette figure en mémoire que pendant un temps limité en fonction de son niveau de maturation et de sa sensibilité personnelle. Et perte des lieux et des objets qui constituent l’environnement matériel de l’enfant, l’arrière fond sur lequel se construisent et s’étayent son identité et son sentiment de sécurité.

      La psychopathologie parentale peut jouer un rôle important dans la décision de mettre en place une résidence alternée et dans les dysfonctionnements qui apparaissent alors. Les troubles augmentent en cas de conflit parental, lequel est en lui-même une source de discontinuité dans le vécu de l’enfant, et de clivage. Mais ils peuvent aussi exister en cas de résidence alternée non conflictuelle.

      Parmi les traces précoces qui persistent, les études montrent la fréquence de l’hyperkinésie avec troubles attentionnels. L’augmentation de ce motif de consultation est peut-être à mettre en lien avec l’augmentation du nombre de séparations parentales concernant des enfants en bas âge, Winnicott ayant souligné dès 1962 que ce trouble peut dans certains cas être lié à une rupture répétée de la continuité du sentiment d’exister. Persistent aussi les troubles internalisés sous forme d’angoisse, dépression, inhibition, qu’on peut retrouver à l’âge adulte sous la forme d’attaques de panique, de troubles anxieux généralisés, de gel des émotions, de tension permanente, de difficultés à s’engager dans une relation. Les prises en charge thérapeutiques chez les enfants petits ne parviennent souvent pas à faire contrepoids à la répétition traumatique de la perte des personnes et des lieux et peuvent échouer en l’absence de modification du rythme d’hébergement.

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:24

      Ces troubles qui peuvent être qualifiés d’attachement insécure désorganisé-désorienté, peuvent aussi être décrits en termes psychodynamiques. Ils peuvent être reliés à un non-respect d’un besoin essentiel, le besoin de continuité, lorsque l’enfant est confronté répétitivement à deux sortes de perte. Perte de la figure principale sécurisante de l’enfant, et ce d’autant plus que cette perte se répète avec régularité et qu’elle est durable dans le temps, l’enfant ne pouvant garder cette figure en mémoire que pendant un temps limité en fonction de son niveau de maturation et de sa sensibilité personnelle. Et perte des lieux et des objets qui constituent l’environnement matériel de l’enfant, l’arrière fond sur lequel se construisent et s’étayent son identité et son sentiment de sécurité.

      La psychopathologie parentale peut jouer un rôle important dans la décision de mettre en place une résidence alternée et dans les dysfonctionnements qui apparaissent alors. Les troubles augmentent en cas de conflit parental, lequel est en lui-même une source de discontinuité dans le vécu de l’enfant, et de clivage. Mais ils peuvent aussi exister en cas de résidence alternée non conflictuelle.

      Parmi les traces précoces qui persistent, les études montrent la fréquence de l’hyperkinésie avec troubles attentionnels. L’augmentation de ce motif de consultation est peut-être à mettre en lien avec l’augmentation du nombre de séparations parentales concernant des enfants en bas âge, Winnicott ayant souligné dès 1962 que ce trouble peut dans certains cas être lié à une rupture répétée de la continuité du sentiment d’exister. Persistent aussi les troubles internalisés sous forme d’angoisse, dépression, inhibition, qu’on peut retrouver à l’âge adulte sous la forme d’attaques de panique, de troubles anxieux généralisés, de gel des émotions, de tension permanente, de difficultés à s’engager dans une relation. Les prises en charge thérapeutiques chez les enfants petits ne parviennent souvent pas à faire contrepoids à la répétition traumatique de la perte des personnes et des lieux et peuvent échouer en l’absence de modification du rythme d’hébergement.

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:26

      Pour pouvoir être mise en place, une résidence alternée devrait satisfaire aux conditions suivantes : concerner des enfants âgés de plus de six ans, être flexible sans être chaotique, reposer sur une bonne base de coopération entre les parents avant la séparation, et l’arrangement doit être centré sur l’enfant et pas sur l’adulte. Enfin la distance géographique entre les domiciles parentaux doit être faible. Au-dessous de six ans, des précautions particulières doivent être prises concernant le droit d’hébergement en général. Tout enfant a besoin d’un contact avec ses deux parents, lesquels constituent un apport affectif différent et complémentaire. Des contacts fréquents et signifiants doivent avoir lieu avec le parent qui n’a pas l’hébergement principal, mais selon un principe de progressivité qui doit respecter les besoins primaires de stabilité et de continuité. Passer des nuits régulièrement hors du lieu d’hébergement principal est décommandé avant l’âge de deux ans, et n’est souhaitable ensuite que lorsque l’enfant comprend ce qu’on lui dit, peut anticiper, peut comprendre ce que "demain" veut dire, peut exprimer verbalement ses besoins, et s’il existe une communication fluide entre ses parents (cf. site de la WAIMH.fr).

      Il est évident qu’à partir de ces constatations, les projets de loi actuels ne peuvent aboutir qu’à un véritable problème de santé publique : des milliers d’enfants risquent de présenter les symptômes décrits ci-dessus, que nous aurons beaucoup de mal à prendre en charge, tant du fait de leur nombre que par la difficulté à mobiliser les traces de souffrance précoce. Dans la lignée de Serge Lebovici, Michel Soulé, Myriam David, Jeanine Noël, et d’autre de nos modèles qui ont agi à partir de leur savoir et de leur expérience clinique, nous devons solliciter une loi claire et protectrice centrée sur les besoins de stabilité affective et matérielle des enfants, la décision judiciaire pouvant être au besoin être nuancée secondairement au cas par cas. Si nous ne nous positionnons pas maintenant, nous nous retrouvons dans la même situation qu’en Mars 2002, lorsque la loi légalisant la résidence alternée a été rédigée et votée sans que l’avis d’un seul psychologue ou pédopsychiatre ait été sollicité. Nous devons aussi demander que pour tout projet de loi concernant plus ou moins directement la vie d’un enfant, les sociétés scientifiques et professionnelles soient consultées.

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:30

      Il est évident qu’à partir de ces constatations, les projets de loi actuels ne peuvent aboutir qu’à un véritable problème de santé publique : des milliers d’enfants risquent de présenter les symptômes décrits ci-dessus, que nous aurons beaucoup de mal à prendre en charge, tant du fait de leur nombre que par la difficulté à mobiliser les traces de souffrance précoce. Dans la lignée de Serge Lebovici, Michel Soulé, Myriam David, Jeanine Noël, et d’autre de nos modèles qui ont agi à partir de leur savoir et de leur expérience clinique, nous devons solliciter une loi claire et protectrice centrée sur les besoins de stabilité affective et matérielle des enfants, la décision judiciaire pouvant être au besoin être nuancée secondairement au cas par cas. Si nous ne nous positionnons pas maintenant, nous nous retrouvons dans la même situation qu’en Mars 2002, lorsque la loi légalisant la résidence alternée a été rédigée et votée sans que l’avis d’un seul psychologue ou pédopsychiatre ait été sollicité. Nous devons aussi demander que pour tout projet de loi concernant plus ou moins directement la vie d’un enfant, les sociétés scientifiques et professionnelles soient consultées.

      Nous pensons qu’il faut des propositions concrètes qui sont effectives dans d’autres pays. Pour ces raisons, nous demandons à tous les professionnels de l’enfance qui se sentent concernés de soutenir la pétition, accessible en suivant le lien ci-dessous, en la signant et en la transmettant à des collègues.
      Lien d’accès à la pétition en ligne :

      http://www.petitionpublique.fr/?pi=...

      Maurice Berger, chef de service en pédopsychiatrie au CHU de St Etienne
      Emmanuelle Bonneville, Maître de Conférences en psychologie de l’enfant à l’Université Paris V
      Albert Ciccone, Professeur de psychologie et de psychopathologie de l’enfant à l’Université Lyon 2
      Bernard Golse, Professeur de pédopsychiatrie à l’Université Paris V, chef de service à l’Hôpital Necker-Enfants Malades
      Antoine Guédéney, Professeur de pédopsychiatrie à l’Université Paris VII, chef de service à l’Hôpital Bichat-Claude Bernard
      Eugénie Izard, pédopsychiatre en libéral, auteure de « Troubles psychiques observés chez les enfants vivant en résidence alternée non conflictuelle »
      Jacqueline Phélip, Présidente de l’association « L’enfant d’abord », auteure de « Le livre noir de la garde alternée » (Dunod, 2006) et de « Divorce, séparation : les enfants sont-ils protégés » (Dunod, 2012)

  • Dernière réponse : 5 juillet 2014 à 15:15
    par une enseignante , Le 15 avril 2014 à 13:49

    Article orienté , ayant un parti pris très discutable en faveur de la garde alternée. Cependant, pour que ce mode soit bénéfique pour l’enfant, un certain nombre de conditions doivent être réunies
    ( un minimum d’entente entre les parents, proximité géographique sur la durée, en dépit des aléas professionnels, etc..). La réalité est beaucoup moins idillique : l’enfant est souvent balloté de l’un à l’autre et sert d’éxutoire aux griefs que les parents se renvoient à travers lui. Et que dire des cas, pas si exceptionnels, où ce mode de garde est demandé "pour ne pas payer une pension alimentaire qui pourrait profiter à l’ex conjoint". Il n’est pas rare non plus que les parents se remarient, aient d’autres enfants et ceux du premier mariage se sentent intrus chez l’un ou chez l’autre, car aucun ne s’en sent pleinement responsable, comme c’est le cas lorsque la garde est attribuée à l’un des parents.

    • par roque , Le 16 avril 2014 à 08:03

      et les commentaires d’une sage femme à la retraite militante bien connue sont tout sauf pertinents

    • par Jacqueline Phélip , Le 17 avril 2014 à 08:27

      Jennifer MacIntosh, professeur de psychologie et chercheur australienne a participé à plusieurs études sur l’impact des gardes partagées sur les jeunes enfants (de 0 à 5 ans)

      http://www.enfant-encyclopedie.com/...

      La WAIMH (Association Internationale pour la Santé Mentale Infantile) est un organisme scientifique aux multiples objectifs : recherche, transmission des connaissances dans le champ de la petite enfance, promotion d’actions cliniques et thérapeutiques

      http://www.lenfantdabord.org/wp-con...

      Professeur Golse :

      Chef du service de Pédopsychiatrie de l’Hôpital Necker-Enfants Malades (Paris)
      Professeur de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université René Descartes (Paris 5)
      Président de l’Association Pikler Loczy-France

      Revue Actualités Juridiques Famille

      http://www.lenfantdabord.org/wp-con...

      Brochure de conseils aux parents qui divorcent ou se séparent publiée par deux organismes canadiens qui identifient et synthétisent les meilleurs travaux scientifiques qui portent sur le développement infantile : le « Centre d’Excellence pour le développement des jeunes enfants« , et le « Réseau stratégique des connaissances sur le développement infantile"

      http://www.enfant-encyclopedie.com/...

    • par stephane , Le 20 juin 2014 à 17:44

      Madame Phelip,

      Pourquoi imposer aux femmes divorcées de rester seule après leur divorce ? à 85% !

      Chez les pères divorcés privés de leurs enfants, nous appelons les mères divorcées qui ont la garde exclusives contre l’avis du père "des voleuses d’enfant".
      A votre avis combien d’entre nous accepte de refaire sa vie avec une "voleuse d’enfant" ?

      Vous êtes manifestement pour les femmes au foyer pendant que les ex-maris refont leur vie, ?
      Vous savez comme c’est fatigant de "bien" élever seule 2 ou 3 enfants en bas age ?
      Et ingrat car ils n’ont qu’une envie c’est de voir leur papa ? Et ils ne vous remercieront jamais de les avoir privé de leur père... N’y comptez pas ! Ou alors il faudra leur dire que leur papa est méchant, ne veut pas les voir, etc...

      Tant que vous y êtes vous devriez essayer de leur imposer la Burka !

      Mettez vos idées moyenâgeuses de coté, et laisser vivre les femmes divorcées, elles aussi veulent pouvoir continuer de progresser dans leur carrière, retrouver un compagnon, sortir en semaine !

      Comment peut-on être pour que les pères s’impliquent plus avant le divorce (congé parental, etc...) et disparaissent ensuite après le divorce ? Une bonne dose de schizophrénie doit surement aider :-)

      Pour info, mes filles appellent la résidence de leur mère la prison. En même temps c’est bien trouvé pour un endroit imposé par un juge. Je n’ose pas lui dire qu’avec la réforme de la justice, les criminels eux vont librement ou ils veulent avec juste un bracelet aux chevilles :-) elle ne comprendrait pas.

      C’est au contraire quand il y a un conflit entre les parents que la Résidence Alternée doit être imposée.
      Quand la mère écrit dans un sms : "compte tenu de ton attitude je ne souhaite plus qu’à la rentrée tu ramènes les enfants le matin à l’école" ? A votre avis elle pense quoi ma fille de sa mère ? Qu’elle la sauvé d’une soirée avec son père ?

      Car il n’y a rien de plus horrible pour un enfant que vouloir voir un de ses 2 parents et d’en être empêché par l’autre. Il devient son "gardien" et l’autre le libérateur, le rêve inaccessible.
      Et contrairement à ce que vous pensez sans rien avoir a dire. Juste oui ma chérie je suis d’accord pour te viennes plus souvent chez moi. C’est tout.
      Vous voudriez peut être qu’en plus je mente à mes filles ?

      Les mentalités changent.
      Les pères s’occupent de leur enfants et ne veulent plus être mis à l’écart.
      Et si cette situation de déséquilibre odieux dans l’attribution des enfants après un divorce perdure, cela finira par peser sur la natalité et sur notre capacité à vivre ensemble et à faire des enfants ensemble. Moi j’ai compris maintenant mais si j’avais compris avant je n’en aurais jamais fait.

      Les Féministes pour la Résidence Alternée !!!!

    • par Jacqueline Phélip , Le 26 juin 2014 à 16:15

      Monsieur Stéphane,

      Bigre ! vous m’accordez des pouvoirs magiques en considérant que j’ai celui de "pouvoir imposer aux femmes de rester seules après leur divorce" Mais je note que pour vous, à l’instar de vos amis des associations de DROITS des pères, vous considérez que ne pas avoir votre "moitié " d’enfant, c’est un vol d’enfant par la mère  !
      Et vous ne manquez pas de cynisme en affirmant que je suis "pour les femmes au foyer pendant que les ex maris refont leur vie" !
      1) Je dois donc vous rappeler que ce sont les études sociologiques et les plus récentes, qui démontrent que le partage des tâches parentales relève encore du moyen-âge durant la vie commune ! Car qu’elles travaillent ou pas, les mères sont toujours les principales actrices dans la prise en charge des enfants ! Mais c’est vrai que durant la vie commune ça ne doit pas compter, et qu’en effet on n’a jamais vu un père grimper sur une grue pour s’en plaindre :

      En mars 2011, dans la revue Politique sociales et familiales, Carole Brugeilles et Pascal Sebille concluent ainsi d’une étude sur l’évolution du partage des activités parentales entre 2005 et 2009 :
      « L’étude de la répartition des tâches parentales et leur évolution confirment que les mères sont toujours les principales actrices dans la prise en charge des enfants, l’implication des pères restant au second plan et limitée dans le temps.
      De même, au sein des couples où la répartition des tâches est plutôt égalitaire, les changements sont plus fréquents, montrant que lorsque les activités sont plus partagées, les chances pour qu’au fil du temps les pères se désengagent sont plus importantes  » (Brugeilles, Sebille, 2011).
      Cette étude confirme celle que ces chercheurs avaient publiée en mars 2009, où, en dépit d’une nouvelle conception de la paternité fortement médiatisée et du développement de l’activité féminine, la participation des hommes aux soins et à l’éducation des enfants avait peu progressé.

    • par Jacqueline Phélip , Le 26 juin 2014 à 16:16

      • Le Centre d’Analyse Stratégique, n° 294 (octobre 2012), « Désunion et paternité », rapporte :

      « La participation des pères n’a progressé que de 5 minutes en moyenne entre 1999 et 2010, même au sein des couples bi-actifs.
      Globalement, les femmes continuent de porter la charge des ajustements entre vie familiale et emploi.
      Une naissance implique une transition professionnelle, voire un déclassement, pour une part significative de femmes (sortie du marché du travail, passage à temps partiel, changement de poste), les ajustements pour les hommes étant moindres et n’étant pas de même nature.
      Moins d’un cinquième des hommes déclarent un changement professionnel après une naissance contre la moitié des femmes.
      L’examen des couples bi-actifs montre que la tendance à une spécialisation “traditionnelle” des femmes dans la sphère privée-familiale se renforce avec la naissance de chaque enfant

      Les différences dans le travail parental entre hommes et femmes sont aussi qualitatives. Les mères dédient le temps consacré aux enfants aux soins, au suivi des devoirs ou au travail domestique, tandis que les pères l’affectent plutôt aux loisirs et aux transports.
      Les mères restent beaucoup plus présentes que les pères auprès des enfants le mercredi, et s’arrangent pour les garder en cas d’imprévu (maladies, grèves, etc.), même quand les pères occupent des emplois leur permettant de moduler davantage leurs horaires ».

      Rappelons que sur la totalité des congés parentaux, 97 % sont pris par les mères,
      3 % par les pères.

      2) Rapport du ministère de la justice (novembre 2013) sur les modes de garde :

      http://www.rue89.com/2013/11/27/res...
      Dans 100 % des divorces amiables
      dans 84 % des divorces contentieux,
      c’est d’un commun accord que les parents choisissent préférentiellement la résidence chez la mère (71%) ; la résidence alternée (19%) et la résidence chez le père (10%) .

      Parents en désaccord  : les juges fixent une résidence chez la mère pour 63% avec, le plus souvent, des droits de visite et hébergement élargis (appelés résidence alternée dans les pays anglo-saxons) pour le père, et la résidence totale chez ce dernier pour 24% des enfants.(le double que lorsque les parents se mettent d’accord) et enfin 12 % de résidences alternées.

      3) Les féministes sont pour la résidence alternée ? Mais qui les empêche
      ils aujourd’hui-même d’y soumettre leurs propres enfants ????

      Mais là où vous avez raison, c’est que dès que les hommes refont leur vie, ils se dépêchent de demander la RA puisque c’est la nouvelle compagne qui prendra en charge les soins aux enfants !

    • par Jacqueline Phélip , Le 5 juillet 2014 à 15:15

      Cher(e)s Collègues,

      C’est dans un contexte inhabituel que nous sollicitons votre attention. Le 7/12/2013 va être votée à l’Assemblée Nationale une loi sur la famille. Or le 17 Septembre, des lobbys médiatiquement très actifs ont fait voter au Sénat en catimini à trois heures du matin un amendement qui, en cas de séparation des parents, exige que la préférence soit donnée à la résidence alternée paritaire sans limite d’âge pour l’enfant (à charge pour le Juge des Affaires Familiales d’argumenter son refus éventuel d’appliquer ce mode d’hébergement). A cela s’ajoute un article de loi voté dans la foulée : "Le fait par tout ascendant d’entraver l’exercice de l’autorité parentale par des manipulations diverses […] est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 € d’amende", sanction supposée empêcher tout "syndrome d’aliénation parentale" (cf. infra), et qui peut menacer tout parent si son enfant manifeste des réticences, même justifiées, à aller chez l’autre parent. C’est aussi au nom de l’équité homme-femme que le 18 Septembre, un autre groupe politique a présenté un projet de loi prônant la mise en place immédiate d’une résidence alternée dès la séparation d’un couple, une médiation étant ensuite supposée permettre d’évaluer ce qui convient le mieux à la situation.

      Dans le même temps et pour la première fois en France, des sociétés savantes et représentantes des professionnels de la santé psychique et de la psychopathologie de l’enfant ont mis en route un processus de réflexion concernant l’impact, sur les enfants, des modes d’hébergement dans les situations de séparations parentales, dont on sait qu’elles concernent maintenant près d’un couple sur deux et des enfants de plus en plus jeunes. Deux colloques ont ainsi eu lieu, un le 8 Avril 2013, organisé par la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, l’APPEA (Association de Psychologie et Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent), et le COPES ; et un autre le 4 Octobre 2013 par la WAIMH francophone, centré sur les enfants âgés de zéro à trois ans et dont les actes vont être publiés rapidement.
      Il n’est pas exclu que le temps que nous nous sommes ainsi donné pour la réflexion clinique et la recherche bibliographique ait été perçu comme une menace par les lobbies concernés et ait participé à la mise en place de pressions "émotionnelles" et médiatisées tels que le mouvement des "pères perchés".
      Les attaques écrites dont nous avons été l’objet n’ont pas troublé notre capacité de réflexion et d’échange qui, à partir de l’expérience des cliniciens présents, des juristes invités, et de l’analyse de recherches internationales portant sur un nombre élevé d’enfants et très structurées méthodologiquement, a abouti aux conclusions suivantes.

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