1. Indemnités de rupture en cas d’inaptitude non professionnelle
1.1. L’absence d’indemnité de préavis
Aux termes de l’article L. 1226-4 du Code du travail, en cas de licenciement pour inaptitude non professionnelle, le préavis n’est pas exécuté et le contrat de travail est rompu à la date de notification du licenciement.
En d’autres termes, le salarié ne perçoit aucune indemnité compensatrice de préavis et son contrat prend fin à la première présentation de la lettre de licenciement par les services de La Poste.
Le même article prévoit, néanmoins, que le préavis est pris en compte pour le calcul de l’indemnité de licenciement.
Le salarié peut percevoir une indemnité compensatrice de préavis uniquement si le conseil de prud’hommes juge que son licenciement est sans cause réelle et sérieuse (Cass. soc. 7 mars 2012, n° 10-18118).
La Cour de cassation considère même que cette indemnité se cumule avec les indemnités journalières versées par la sécurité sociale (Cass. soc. 9 juillet 2008, n° 06-44240).
Enfin, elle est également due en cas de non-reprise du paiement du salaire à l’issue du délai d’un mois à compter de la visite médicale de reprise, lorsque le salarié sollicite la résiliation judiciaire de son contrat ou prend acte de sa rupture, en raison du manquement de l’employeur à cette obligation (Cass. soc. 24 juin 2009, n° 08-42618).
1.2. Le montant de l’indemnité de licenciement
Le licenciement du salarié inapte ouvre droit à l’indemnité légale de licenciement ou, si elle est plus favorable, à l’indemnité conventionnelle (Cass. soc.17 juillet 2001, n° 98-43.981).
Il est rappelé, à cet égard, que l’indemnité légale est applicable aux salariés ayant au moins un an d’ancienneté (article L. 1234-9, alinéa 1er du Code du travail).
Son taux est fixé par l’article R. 1234-2 du Code du travail, qui dispose que « l’indemnité de licenciement ne peut être inférieure à un cinquième de mois de salaire par année d’ancienneté, auquel s’ajoutent deux quinzièmes de mois par année au-delà de dix ans d’ancienneté. »
Si l’indemnité conventionnelle de licenciement est plus favorable et que la convention collective ne l’exclut pas expressément en cas de licenciement pour inaptitude, elle doit être versée au salarié inapte (Cass. soc. 2 juin 2004, n° 03-40.071).
Le taux de l’indemnité conventionnelle varie selon les conventions collectives et il est nécessaire de se référer à celle qui est applicable à la relation de travail.
1.3. Le montant de l’indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse
En cas de licenciement pour inaptitude non professionnelle, le montant de l’indemnité versée au salarié en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse est calqué sur le régime de droit commun.
Par conséquent, le salarié peut se voir octroyer une indemnité qui ne peut être inférieure aux salaires des six derniers mois (article L. 1235-3 du Code du travail) et qui se cumule avec l’indemnité de licenciement.
Si le salarié a moins de deux ans d’ancienneté ou travaillait dans une entreprise comptant moins de onze salariés, il ne peut prétendre à ce forfait minimum mais peut se voir allouer « une indemnité correspondant au préjudice subi » (article L. 1235-5 du Code du travail).
Dans ce dernier cas, le salarié doit donc être en mesure de quantifier précisément son préjudice.
2. Indemnités de rupture en cas d’inaptitude professionnelle
2.1. Le droit à une indemnité compensatrice équivalente au préavis
Selon l’article L. 1226-14 du Code du travail, la rupture du contrat de travail du salarié inapte à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ouvre droit, pour ce dernier, à une indemnité compensatrice « d’un montant égal à celui de l’indemnité compensatrice de préavis. »
Pour la Cour de cassation, cette indemnité compensatrice n’a pas la nature d’une indemnité de préavis et n’est donc pas soumise à une indemnité compensatrice de congés payés sur préavis (Cass. soc. 4 décembre 2001, n° 99-44.677).
En revanche, les cotisations sociales afférentes à cette indemnité doivent être acquittées par l’employeur.
2.2. L’indemnité spéciale de licenciement
Le licenciement d’un salarié inapte à la suite d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail ouvre droit à une indemnité spéciale de licenciement qui est égale au double de l’indemnité légale de licenciement (article L. 1226-14 du Code du travail).
Il convient donc, dans un premier temps, de calculer l’indemnité légale de licenciement (cf. § 1.2) et, dans un second temps, de la multiplier par deux.
Si la convention collective prévoit le versement d’une indemnité de licenciement plus favorable, celle-ci s’applique à la place de l’indemnité spéciale de licenciement (même texte).
2.3. Le montant de l’indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse
En cas de méconnaissance des dispositions relatives au reclassement du salarié déclaré inapte, le licenciement du salarié est sans cause réelle et sérieuse et ce dernier peut prétendre à une indemnité de 12 mois de salaire (article L. 1226-15 du Code du travail).
Par ailleurs, il est rappelé qu’en matière d’inaptitude professionnelle, l’employeur est tenu de consulter les délégués du personnel préalablement à la proposition d’un poste de reclassement au salarié (article L. 1226-10 du Code du travail).
En l’absence de consultation des délégués du personnel, ou en présence d’une consultation irrégulière, l’employeur peut, ici aussi, être condamné à verser au salarié une indemnité de 12 mois de salaire (article L. 1226-15 du Code du travail ; Cass. soc. 15 octobre 2002, n° 99-44.623).
Discussions en cours :
Bonjour,suite a un arrèt de travail pour maladie depuis octobre 2012 la médecine du travail ma déclarer inapte a mon poste de travail.Je viens de recevoir ma lettre de licenciement pur inaptitude au 24 mai 2014. J’étais dans cette entreprise depuis décembre 2005,il me reste 11 jours de congé payer a prendre sur la période de 2010/2011 et et ceux de 2012 que je n’ai pas pris.Mon licenciement n’étais pas accompagné de solde tout compte,ni pour les congés ,ni pour l’ancienneté .Est ce normal ?(je suis serveur )
Merci pour vos réponses
Bonjour, suite à une prothèse totale de genoux qui ne guéri pas la sécurité sociale me demande un reclassement,mais mon employeur ne peut me reclasser et me propose une rupture car je suis inapte à reprendre mon poste je suis aide soignante de nuit depuis décembre 2012 à temps plein avec un salaire net de 1500 euros /mois que puis je espérer toucher pour montrer départ. Merci cordialement
Bonjour,
Il m’est malheureusement impossible de vous répondre sans examen des pièces du dossier.
En effet, mes conseils risqueraient d’être contre-productifs.
En revanche, je reste à votre disposition pour vous assister.
Compte tenu de l’importance de ce dossier, il est essentiel que vous puissiez bénéficier des conseils d’un avocat.
Je reste à votre disposition.
Bien à vous,
Xavier Berjot
OCEAN Avocats
bonjour
mon medecin du travail a la visite de pré reprise me declarera inapte pour depression car suite a divers problme rencontré zvec mon employeur j’ai completement perdu la téte je me suis rendu moi meme chez mon medecin du travail car je ne savais plus quoi faire mais je ne sais pas ce que seront mes droit niveau indemnités pourriez vous m’aidez sil vous plait .
cordialement
quel organisme peut renumerer la periode entre le jour d’inaptitude medical et la rupture du contrat
Je suis tombee malade est navait pas 1 an d’anciennte. J’ai ete en arret maladie 1 an et demi et fais un licenciment pour inaptitude. Lors de mon entretien mon employeur ma dit que comme j’avais pas 1 an d’anciennte quand je suis tombe malade je n’ai pas d’indemnite de depart. Pourtant meme en arret maladie je suis salarie peu on m’expliquer a quoi jai droit ?
Merci davance
Bonjour je salaire depuis 11ans avec un salaire de 1250/mois j été licencie après inapte par le médecin de travail essue d un accident de travail et j été pas reclassé ,je souhaite s avoir mes indemnités mercij
Bonjour
J’ai été déclaré inapte catégorie 2 suite à un AT.
pouvez-vous me dire l’indemnité totale de licenciement à laquelle j’ai droit svp ?
Salaire brut annuel 72000€ ancienneté 15 ans
merci
et bravo pour ce site.
pôle emploi a-t ’il le droit de mettre un différé d’indemnisation estimant que l’indemnité spéciale de licenciement est supérieure (doublée) de l’indemnité légale de licenciement donc une indemnité supra-légale.
Cette indemnité spéciale de licenciement est’ elle une indemnité légale ou supra-légale ?
Merci de votre réponse et des éléments qui peuvent me permettre de prouver à pôle emploi qu’il n’y a pas lieu à différé d’indemnisation.
Robert BONAL.
bonjour
Quand vous dites qu’un licenciement du salarié est sans cause et réelle et sérieuse et ce dernier
peut prétendre à une indemnités de 12 mois de salaire, est-ce sur les derniers salaires à temps
partiel ou bien sur les salaires a temps complet ? car ce n’est pas la même chose. Dans mon cas
j’ai 33 années de taux plein et 2 ans à temps partie suite à une longue maladie. Est ce calculé en prorata ?
Avec tous mes remerciements
cordialement