[Point de vue] Réglementation et financement de la médiation judiciaire.

Par Alfredo Allegra, Avocat.

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Explorer : # médiation judiciaire # financement # mode alternatif de règlement des différends # réduction du contentieux

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La médiation, mode alternatif de règlement des différends, nécessite financement intégral par l'État pour se développer en France. Actuellement, coûteuse et partiellement prise en charge, elle mérite d'être accessible à tous, afin de contribuer à une société plus apaisée et réduire le contentieux judiciaire.
Description rédigée par l'IA du Village

La médiation est une pratique coutumière ancestrale et universelle mais elle n’a été codifiée, en France, que par une loi du 8 février 1995 même si certains magistrats y ont eu recours, au cas par cas, dès la fin des années 60.

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Pratique coutumière ancestrale et universelle sous tous les régimes ou toutes les latitudes, du nord au sud et de l’ouest à l’est sans exception aucune, la médiation est l’un des trois modes alternatifs de règlement des différends [1] (MARD ou ARD, selon l’acronyme anglais, pour Alternative Dispute Resolution), avec ses propres codes et règles qui en font quelque chose de tout à fait unique par rapport aux deux autres. La médiation est, selon les mots de Pierre Drai (1926-2013), ancien premier président de la Cour de cassation (1988-1996), « un moment d’humanité dans des procédures parfois kafkaïennes ».

Cette étude volontairement succincte sur la « Réglementation et le financement de la médiation judiciaire en France » [2] qui, pour l’essentiel, ne porte que sur la réglementation applicable à la médiation judiciaire stricto sensu [3] en France se veut, surtout et avant tout, un plaidoyer pour une prise en charge totale du financement de la médiation judiciaire par l’État ou les autorités locales.

Sauf, en effet, à faire intervenir, ici ou là, une assurance protection juridique pour certains ou pouvoir bénéficier de l’aide juridictionnelle pour d’autres qui en assurent, en pareils cas, qu’une prise en charge partielle au mieux, le coût d’une médiation judiciaire, qui peut durer trois à six mois à raison d’une à deux séances par mois au minimum, peut aisément être de plusieurs milliers d’euros et reste actuellement, à titre principal, à la charge des parties, ce qui n’est pas vraiment propice à son développement et à sa généralisation pour une réelle réduction drastique du contentieux devant les magistrats du fond.

Pour que d’exception encore actuellement devant toutes les juridictions, la médiation puisse enfin devenir la règle dans un avenir plus ou moins proche, il serait nécessaire, selon nous, que son coût et son financement soient pleinement et complètement assurés par l’État en salariant ou en fonctionnarisant, sous une forme ou une autre, le médiateur judiciaire qui pourrait être aisément recruté, à bon compte, parmi des anciens et expérimentés magistrats, avocats et autres professionnels du droit honoraires qui ne demandent sans doute pas mieux que d’apporter leur petite pierre à l’édifice de la société de demain.

Rien en effet ne justifie, a priori, que l’accès à un juge soit, en France, totalement gratuit et qu’en revanche, l’accès à un médiateur judiciaire ne le soit pas ou quasi pas, à quelques rares exceptions près.

Le développement de la médiation judiciaire, pour l’émergence d’une société plus apaisée, passe assurément par une réglementation de la pratique mais surtout par un financement complètement pris en charge par l’État.

Alfredo Allegra, Avocat-associé, AllegrAvocats Paris

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Notes de l'article:

[1Les deux autres modes de règlement alternatif des différends étant la conciliation et l’arbitrage.

[2« Réglementation et financement de la médiation judiciaire en France », Alfredo Allegra.

[3Lato sensu, la médiation judiciaire, entendue en tant que processus mis en œuvre au cours d’une procédure pendante devant un magistrat ou un tribunal, englobe la médiation pénale, qui n’est pas abordée dans cette étude, et la médiation administrative, pratiquée devant les juridictions de l’ordre administratif.

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Discussion en cours :

  • par Marion Manciet de Nervo , Le 30 novembre 2024 à 08:41

    La CAF prend en charge une partie importante du coût des médiations familiales lorsque les centres de médiation familiale sont désignés comme médiateurs.

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